Chapitre 22 - AVA

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AVA

Le soleil pointe à peine derrière les rideaux de la chambre lorsque j'ouvre les yeux. La respiration des deux hommes à mes côtés est lente et régulière. L'une des jambes de Duncan est sur l'une des miennes, tandis que je suis blottie contre Max, ma tête posée sur sa poitrine. Son cœur bat doucement contre mon oreille alors que j'effleure timidement sa poitrine que recouvre un fin duvet brun. Des doigts, je dessine de délicates arabesques jusqu'au tatouage dessiné sur son omoplate gauche. Sa peau se couvre d'une légère chair de poule et un sourire en coin apparaît sur son visage alors qu'il interrompt mon exploration en posant sa main sur la mienne.

— C'est un réveil très agréable, mais n'abuse pas de la patience de mon frère. Me taquine-t-il en déposant un baiser dans mes cheveux.

Je jette un rapide regard vers Duncan qui ouvre les yeux à son tour.

— Il a raison. Il n'est pas question que nous partagions notre lit plus que nécessaire. Les trios ne m'ont jamais intéressé. Grommelle-t-il en me tournant vers lui pour s'emparer de mes lèvres avec autorité.

Je le repousse vivement et m'échappe de son étreinte en me levant.

— Ne tardons pas. Les voix ont fini par se taire et si ma mère en est bien l'origine, j'ai peur que quelque chose lui soit arrivé.

— Avant toute chose, il faut que tu te nourrisses. Les transformations, surtout les premières, sont très éprouvantes pour notre corps. Me lance Duncan en sortant à son tour du lit et en enfilant un jean et un t-shirt. Habille-toi, je vais te trouver quelque chose à manger dans cette bicoque.

Il sort, nous laissant Maxence et moi en tête-à-tête. Aussitôt, je pose mon regard sur lui, un air surpris sur le visage.

— Duncan sait cuisiner ?

— Je suppose qu'il sera capable de faire cuire des œufs dans une poêle. Me répond-il avec un haussement d'épaule tout en s'approchant de moi.

Ses yeux descendent lentement de mon visage à mon corps dénudé avec un léger sourire puis il me saisit par la taille pour m'enlacer. Il effleure ma joue et mes lèvres de son pouce, puis fait descendre sa main jusqu'à ma nuque pour rapprocher ma bouche de la sienne.

— Embrasse-moi, Ava. Chuchote-t-il d'une voix voilée par le désir.

Sans attendre, je fonds sur lui, m'offrant toute entière à ce baiser. Sa langue trouve la mienne et vient jouer avec elle, ses mains descendent jusqu'à mes seins pour les caresser et les presser doucement entre ses paumes. Je gémis et mon cœur bat à tout rompre dans ma poitrine, alors qu'il me soulève de terre pour me ramener jusqu'à son lit.

— Ferme ton esprit à mon frère. M'ordonne-t-il en venant embrasser mon nombril.

— C'est déjà fait. Avoué-je alors que sa bouche descend lentement jusqu'à ma féminité.

Je frissonne sous ses caresses et mes mains viennent s'agripper dans ses cheveux alors que mon bassin se cambre pour venir à la rencontre de ses lèvres. Je veux le sentir en moi, qu'il me possède comme je le possède. Mon désir pour lui n'a rien d'animal comme celui que peut ressentir ma louve pour l'Alpha, il est bien plus que cela. Quand sa bouche remonte jusqu'à la mienne, j'en profite pour le renverser sur le matelas et prendre position au-dessus de lui. Sans me quitter des yeux et un sourire espiègle sur les lèvres, il attrape un préservatif et me le tend.

— Je suis tout à toi, louve.

Je déchire alors l'emballage brillant d'un geste et fait glisser le contraceptif sur son sexe sans le quitter du regard. Quand je me laisse descendre lentement sur lui dans un soupir, Maxence ferme les paupières et agrippe mes hanches en serrant les mâchoires.

— Putain...

Je commence à onduler doucement, donnant un rythme doux à mon bassin. Je veux que ce moment dure le plus longtemps possible que l'union de nos deux corps soit parfaite. Ses mains remontent jusqu'à ma poitrine et en pincent les tétons, envoyant des ondes de chaleur au creux de mon ventre. L'orgasme monte entre mes cuisses et je mords mes lèvres pour ne pas crier lorsque Maxence impose ses mouvements à mon corps. Quand le plaisir nous emporte tous les deux, je m'effondre sur son torse, le souffle court, un air de ravissement se dessinant sur mon visage.

Je ferme les yeux, peu encline à rompre le charme de ce moment de plénitude alors que Maxence caresse doucement mon dos.

— Je suis à toi, Ava. Quel que soit le chemin que nous emprunterons, je serais toujours à toi. N'en doute jamais. Je suis prêt à renoncer à ma liberté de loup et à m'attacher à ta meute pour être certain d'être à tes côtés jusqu'à ma mort. Lorsque le jour viendra où tu revendiqueras ta place, soit certaine que je te porterai allégeance.

Ses lèvres contre mes cheveux, Maxence chuchote son serment d'amour avec force et sincérité me faisant monter les larmes aux yeux.

— Tu sais, je n'aurais jamais cru que ma vie deviendrait aussi compliquée. Je suis heureuse de te savoir à mes côtés, Maxence... Merci.

Il me serre dans ses bras, embrasse le sommet de ma tête puis s'écarte de moi en soupirant.

— Habillons-nous, il est temps de retrouver ta mère.

Sans rien ajouter, nous nous exécutons, nos doigts et nos corps se frôlant à la moindre occasion. Lorsque nous entrons dans la pièce principale, Duncan a le visage fermé. Bien sûr. Il doit forcément se douter de ce qu'il s'est passé entre nous, même si j'ai soigneusement fermé mon esprit.

— Mangez. L'exercice, ça creuse. Lâche-t-il sarcastique en balançant le plat sur la table dans un fracas assourdissant.

— Duncan... Tenté-je.

Il lève une main pour m'arrêter.

— Tais-toi. Je dois faire avec, j'ai compris. Maintenant, dépêchez-vous d'avaler quelque chose, Octavius et les autres vont arriver et j'aimerais prendre la route pour le village dès leur arrivée.

— Octavius ? Répété-je, surprise.

— Croyais-tu que je t'accompagnerais sans escorte ? Avant de quitter le château, je lui ai demandé de nous rejoindre ici à l'aube.

Comme pour appuyer son annonce, le bruit d'un moteur de voiture se fait entendre dans la cour devant la maison.
Duncan m'assoit d'autorité sur une chaise et me tend une cuillère.

— Nourris-toi. Max et moi t'attendons dans la cour avec les hommes. Je n'ai pas envie que tu te transformes à la moindre contrariété.

— Parce que tu comptes me contrarier, c'est ça ? Dis-je, ironique.

L'Alpha me scrute un instant avant de se diriger vers la porte en faisant un signe à son frère qui le suit sans un mot après avoir attrapé un morceau de pain sur la table.

— Tu monteras dans la voiture avec moi. Max prendra la moto.

Sur ces derniers ordres, je le vois disparaître tandis que je mange rapidement le plat préparé par le chef de meute.
Ma mère est quelque part dans ce monde, j'en suis maintenant persuadée et j'ai l'espoir de pouvoir la retrouver vivante.

— Tiens bon, maman... Murmuré-je en sortant de la maison et en m'avançant vers le 4X4. J'arrive...

Entre deuxWhere stories live. Discover now