Let Me Feel.

XXX. Anne. [Part 2]

Elle est belle. Du genre... Réellement magnifique.

Ses longs cheveux de teintures brunes reposent tranquillement jusqu'au niveau de sa poitrine, nettement lissés. Son sourire ayant quelques dents de travers approfondi son air chaleureux, et ses yeux clairs illuminent son visage, joliment accompagnés de sourcils épilés au millimètre près.
Elle porte un tailleur noir à rayures grises argentés ; le genre de tailleur typique que toute bonne femme d'affaire se doit d'avoir dans son placard. La jupe crayon marque sa taille, et la veste n'est seulement fermée que d'un seul bouton. C'est peut-être de là que vient la manie de Harry a ne vouloir fermer que quelques un de ses boutons lorsqu'il porte ses chemises... C'est de famille.

« Enchantée, Louis ! »

Je ne sais pas si je rougis ou non quand elle s'avance vers moi mais mes joues s'enflamment. Je lâche un léger bégaiement avant de pincer mes lèvres et de simplement imiter l'étreinte qu'elle me fait. Et elle caresse lentement le haut de mon dos, sa main à plat sur celui-ci comme... Une mère aimante. Une mère qui ne demande rien d'autre que le bonheur de son entourage - hormis son ex-mari ?

Elle s'écarte après ce qui me semble une éternité et continue de m'afficher ce sourire alors que le majordome lui "vole" sa veste pour retourner rapidement dans ses quartiers. Il ne parle pas beaucoup et pourtant il n'a pas l'air d'être un vilain bonhomme.

« Venez, je vous prie. »

J'entends Harry souffler et je ne peux m'empêcher de pouffer : fait-elle ce genre de "réunion" à chacune des conquêtes de son fils à tel point que celui-ci en a marre ? Je n'en suis qu'un parmis d'autres, après tout.

C'est assez difficile de savoir cerner sa mère : de plus, je n'ai pas les capacités de Patrick Jane. Alors j'essaye tout de même d'examiner au mieux et de tirer profit de ce que je sais. Je baisse les yeux vers ses mains croisées ; on peut dire qu'elle a tourné la page avec son mari, mais pas depuis si longtemps que ça à en voir l'empreinte d'une alliance ornant son doigt.

Harold se racle la gorge et l'ambiance devient soudainement lourde.

« - Donc, Louis. Que fais-tu dans la vie ?

Je m'apprête à répondre en débitant tous mes projets d'études - aussi piteux soient-ils - mais Harry me coupe rapidement en posant une main sur ma cuisse, histoire de me faire passer un message du genre, tais-toi je gère.

- Je t'en ai déjà parlé maman, ne fais pas comme-ci c'était un pur inconnu pour toi.

- Je cherche seulement à apprendre à le connaitre sans aucun intermédiaire ! Excuse-moi si je m'intéresse à la première personne que tu m'amènes ici.

Je manque presque de m'étouffer avec ma salive tant elle me prends de court. Je suis le premier ? Et les autres ? Enfin, je veux dire, rien qu'à voir sa gueule c'est sur qu'il n'y a pas eu que moi ! Il avait peut-être trop honte de ramener des filles qui s'habillent avec un simple bout de tissu, ou le genre de gay typique que tu prends seulement pour que sa bouche pulpeuse entoure ta virilité. Ou... Simplement parce qu'il ne les jugeait pas digne de rencontrer sa famille ? Sachant que, si ça peut se compter, j'ai déjà vu son père.

- Je suis le premier que tu ramènes ic ? Je le coupe, la voix légèrement enroué.

Il hoche la tête en plissant légèrement les yeux, un hochement plutôt consterné.

- Oui ! Du moins le premier que monsieur me laisse à qui dire bonjour ! Il est très réservé aux premiers abords et de temps en temps, il a besoin de rester dans sa petite bulle. C'est comme ça depuis tout petit, il n'y avait que son père qui arriverait de temps en temps à le pousser à socialiser avec les autres en petite section pour que monsieur finisse par rire aux éclats en frappant seulement dans un ballons avec plusieurs autres personnes de son âge.