XXXI. Secrets.

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J'essaye ! Franchement. C'est devenu le but de ma vie : trouver le mot qu'il avait écrit lors du cours de monsieur Krift l'année dernière. J'essaye de me remémoré les mots lu par le professeur, les autres mots qui jonchaient au sol à la fin de l'heure, celui que j'ai pu avoir... Non. C'est logiquement impossible que ce soit celui que j'ai pu avoir. Je suis gay.

Il me l'aurait dit, ça. Je veux dire... C'est pas un secret, enfin. Il sort avec moi, donc.

Rah, il ne se rends pas compte à quel point cela me tracasse. Je ne rature même plus sur mon carnet pendant les cours : je fais des listes. Des hypothèses, des suppositions... C'est dingue. Il me donne quelques indices de temps en temps, comme "mon premier est en six mots" ou dans le genre. Mais... Ça ne m'aide pas.

Je ne baisse pas les bras. Ça fait plus deux quatre mois que je cherche et je ne baisse pas les bras. Le problème c'est qu'un autre soucis vient de débarquer et... Ça me mets des bâtons dans les roues.

Il tient à rencontrer ma tante. La seule personne de ma famille, encore vivante, disons. Il y en a surement d'autres, mais pour faire clair, je m'en contre fou.

Et c'est vraiment lourd. À chaque fois que je parle du mot, lui parle de ma tante. Je ne peux plus rien dire sans qu'il mette ce sujet sur la table.

« Tais-toi, rah ! »

Il soupire en continuant de me pilonner, s'accrochant aux barreaux de la tête de lit pour prendre un meilleur appui. Je pose une main tremblante sur son torse et continue de gémir alors qu'une perle de sueur longe le long de ma tempe.

« Plus fort, Harry ! »

Il remonte légèrement plus mes jambes pour les caler dans le plis de ses coudes et avoir meilleur accès à mon entrée. Je souris en mordant ma lèvre tandis que ma virilité claque à chacun de ses coups de bassin contre son ventre. Que c'est bon... Je glisse ma main le long de son épaule, pour finir par la remonter le long de sa nuque et doucement tirer sur la pointe de ses boucles humides.

« - Elle te rends jamais visite ?

- Bordel, c'est p-pas le moment là... »

Il m'assène un coup de plus et s'en est fini pour nous deux : je le sens se vider en moi et c'est l'extase. Alors je regarde son petit visage transpirant, ses yeux couleurs émeraudes qui brillent quand la lune se reflète dans ces derniers et ses lèvres charnues qui susurrent mon prénom.

C'est beau... Dis comme ça. Dans cette situation, dans ce ton, à cette lenteur. Et que je l'aime...

Il se laisse retomber près de moi, haletant, avec son léger sourire fier car il a réussi à prendre autant de plaisir qu'il a pu m'en donner. C'est toujours comme ça. Alors je tapote ma main sur son torse, et tourne mon regard vers lui pour former de mes lèvres dans le silence le plus complet un "parfait" pour que son sourire s'agrandit à en apercevoir ses fossettes et que je puisse y glisser mon pouce comme j'aime le faire à chaque fois.

Les voilà, mes nouveaux rituels. Plus de thé au café du coin, plus de "je m'en vais le dernier à chaque cours" plus rien. Juste une seule chose : Harry.

C'est clair que, quand tu es seul et que quelqu'un débarque dans ta vie, il en devient rapidement le centre de celle-ci.

« - Pourquoi tu veux pas ?

Mais bordel, ce qu'il me fait chier.

- Parce que c'est pas une personne que j'apprécie. Je l'aime pas, tu vois ? Alors que tu la rencontres ou pas, je vois pas ce que ça changerait. Si encore elle comptait pour moi... Okay, je dis pas. Mais là... C'est comme te présenter à mon facteur. Et encore. »

Let Me Feel.Where stories live. Discover now