XXXII. Halloween.

6.3K 565 116
                                    

Je savais que la veste en jean n'aurait pas du rivaliser sur le blouson en cuir, mais à quoi bon, elle allait nettement mieux avec mon pantalon chiné.

Alors peut-être que j'ai froid... Mais au moins j'ai la classe. Et si j'ai la classe... Il se doutera moins que ça ne va pas.

Je me suis juré à moi-même que ce week-end tout sujet de conversation ne se vouerait qu'à Liam. J'ai été le pire des amis ces temps-ci - voir depuis toujours - et j'ai réellement l'envie de me rattraper. De lui montrer qu'il a beaucoup d'importance même si j'en montre peu.

Alors me voilà à l'attendre à la gare. Il est descendu une semaine à Brighton pour voir sa mère qui s'y est installée pour profiter de la mer et du sable, plutôt que des grandes villes polluées.

Il faudrait réellement qu'il cherche un appartement si il décide de réellement s'installer dans le coin comme il me l'avait dit. Ça ne me dérange pas de l'héberger, ça donnera toujours plus de vie à la maison, mais voir ses caleçons sales joncher le sol de la salle de bain de l'étage ou encore un quartier de pomme entamé qui traine sur le comptoir de la cuisine, très peu pour moi. On n'a pas le même fonctionnement de vie, c'est certain. Alors quelques semaines de cohabitation, ça ne tue pas, mais quelques mois c'est signer mon certificat de mort.

Le quai est désert. Il est seulement 8H30 du matin en même temps... Et je sors avec une veste en jean en pleins mois d'octobre. Je suis réellement con. Mais ce n'est pas comme-ci j'avais réellement quelqu'un pour me dire "non, tu devrais plutôt faire ceci, cela" quelqu'un pour me guider dans ce qu'il faut pour moi. J'aurais bien pu présumer que Harry remplissait aussi ce rôle en plus d'être un ami et petit-ami aimant.

Ça fait seulement deux jours. C'est rien, après tout. Mais cette fois-ci il ne m'harcèle pas de messages, à vrai dire il ne m'en a même pas envoyé un seul. Je crois que ça le fatigue, ce petit jeu du : je te fuis tu me suis, je te suis tu me fuis. C'est normal, moi-même j'aurai bien vite craqué. Mais c'est pas comme ci, de là, j'espérais qu'il me suive après ma fuite. Il m'a menti, et c'est tout ce qui compte pour justifier cette situation.

Pourtant je me titille de rejeter la faute sur Zayn. C'est bien lui, le fauteur de trouble. C'est bien à cause de lui que Harry tient ce pari depuis longtemps.

Le train arrive à destination et quelques personnes sortent leurs têtes du bâtiment pour s'approcher et effectuer quelques signes quand ils reconnaissent leurs proches. J'observe par quelques vitres : aucune trace du beau châtain. Je marche vers le dernier wagon quand les portes s'ouvrent et j'attends que ceux-ci se vident, petit à petit. Toujours aucun signe de Liam, comme quoi, c'est bien ma veine en ce moment.

Et puis je n'ai toujours pas trouvé le mot qu'il avait écrit au cours de monsieur Krift, l'an dernier. Et ça, ça me fait réellement chier. Parce que maintenant, va pour avoir des indices si je ne lui adresse plus la parole. Je suis voué à moi-même pour cette quête. Liam pourrait peut-être m'aider...

Non. Je dois me concentrer sur lui ce week-end.

« - Qui c'est ?!

Je sursaute légèrement en sentant deux grandes mains se poser sur mes yeux. Je retrousse légèrement mon nez, l'odeur du beurre de karité les enivre doucement.

- Crétin.

- Salut Crétin, moi c'est Liam ! Excuse-moi, je cherchais mon enfoiré d'ami Louis. »

Je fronce les sourcils en me retournant rapidement et frappe sur son torse légèrement velu de par sa chemise entrouverte. Il rit, et ses grands bras musclés viennent rapidement m'entourer. Sa taille, sa stature... Je pourrais presque imaginer Harry à sa place, à m'étreindre comme ça. Presque.

Let Me Feel.Where stories live. Discover now