XI. Capitaine.

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« Non mais Captain America, en soi il a aucun super-pouvoir. Il a juste des gros muscles, hein.»

Je fais mon air le plus désinvolte et me tourne vers mes deux chers camarades.

« - Même si je ne crois pas aux "supers-pouvoirs" Captain America en a. Vas-y que je te donne un boucliers, que tu balanceras comme un boomerang.

L'un des deux, un jeune blond aux yeux bleus fronce légèrement les sourcils, de réflexion surement. Il ouvre la bouche pour me répondre mais son voisin le coupe d'un geste sec de sa main avant de reprendre à sa place.

- D'où tu te permets d'écouter les conversations, Tomlinson ? »

J'hausse un sourcil. Il est marrant, lui. Si encore ils parlaient du nombre de filles qu'ils arrivaient à mettre dans leurs lits en une soirée, ok. Mais là, ils parlent d'héros de comics. Surtout que j'en lis moi, des comics. Je finis par hausser les épaules et me retourner, même si dans tout les cas, j'aurai aimé défendre plus amplement le sujet du capitaine d'Amérique.

Je m'affale sur ma table et souffle un grand coup, au moins cette fois-ci je n'ai plus de voisin pour me dire que ma présence gêne clairement. La présence de toute les personnes dans cette salle me dérange, et pourtant j'en dis rien moi. Et Dieu seul sait comme je ne suis pas du genre à la boucler. Parfois je devrais, c'est ce que ma tante me dit.

" Il y a des choses qui ne se disent pas, Louis." Elle finit toujours ses phrases en énonçant mon prénom. Surement pour se donner une certaine prestance, ou tout simplement parce qu'elle a peur de l'oublier.

Harry n'est pas là. En même temps, on a pas les même options. Et j'en regrette déjà. Le trois quart des professeurs m'ont fortement conseillé le théâtre, j'aurai dû faire comme les autres fois et ignorer. Mais me voilà maintenant à scruter la conversation de mes voisins de derrière ou encore à divaguer sur ma tante aux chevilles toujours gonflées.

J'ai pas écouté la cassette d'Harry, depuis. Je ne l'aime pas. Elle dégage quelque chose que... Je ne veux pas forcément. Elle m'effraye. C'est ça, elle m'effraye. Elle m'effraye car elle me fait découvrir des choses, des choses inconnues. Et l'inconnu effraye, dit-on.

Ça sonne, je range mes affaires dans ma sacoche et pour une fois... Je sors dans les premiers. Je râle entre mes dents parce que c'est exactement comme je l'imaginais ; tout le monde se précipite, au point que la foule t'emporte avec elle et te bouscule aussi, soit-dit en passant. Dans tout les cas je suis sorti et je n'ai pas à attendre, assis bien sagement à ma chaise que la salle se vide. Je marche doucement dans le couloirs en passant une main dans le bas de mon dos. J'ai reçu le coude de quelqu'un, et c'est pas forcément agréable.

« Hey ! »

Je continue d'avancer, parce que forcément, c'est pas moi qu'on interpelle en pleins couloirs, qui est rempli jusqu'au cou à cause de l'inter-classe.

« Attend ! »

Cet accent m'agace. L'accent qu'il a, est horripilant. Je grogne en roulant des yeux, je sens bien le coup venir qu'il me tamponne pour pouvoir passer et rattraper la personne qu'il appelle sans cesse.

« - Hey toi !

Je finis par me stopper, parce que la voix s'est rapprochée. Enfin, c'est un petit mot, parce que la voix est tout pile derrière moi. Et elle reste stable, c'est pas comme-ci elle passait en coup de vent comme j'en ai l'habitude d'en entendre. Je me retourne et bombe le torse d'oxygène avant de soupirer longuement, c'est une sorte de détendant.

- Mh ?

J'hausse un sourcil, avec un léger rictus crispé aux lèvres. Du genre "qu'est-ce que tu me veux, toi ?" Mais en plus... Passable. Puis je remarque que c'est le blond du cours de Théâtre. Il souri légèrement et je remarque qu'il porte un appareil dentaire. Je me suis toujours demandé, si on pouvait porter un appareil dentaire à la quarantaine d'années.

- Je voulais savoir ton avis sur un autre débat... »

Il m'explique, je l'écoute. Enfin, je l'écoute distraitement en regardant les étudiants passer par dessus son épaule. Je n'aperçois aucune tête bouclée, et en soi je ne devrais pas m'en soucier, mais rien que de savoir pourquoi il n'est pas présent me chatouille. J'hoche la tête quand il me répète des "pas vrai, hein ?" Puis fini par lui afficher un sourire légèrement forcé et las. J'ai l'impression qu'il comprend pas à quel point je me contre fou de savoir les composants des réacteurs d'Iron Man. C'est trop mécanique pour moi.

« Au fait, moi c'est Niall. »

On fini par une simple poigne de main, du genre "content de t'avoir parlé" alors qu'on en pense pas du tout un traite mot. Je marche le long du couloir principal pour le finir ENFIN. Les cours ont reprit et c'est beaucoup plus calme. Moins de chahut, de rire à gorge déployé, de tout ce qui fait qu'on se croirait encore au collège.
Je regarde par les vitres des deux grandes portes de sortie mais aucun Harold à l'horizon. Il est définitivement absent.

« Tu cherches quelqu'un, par tout hasard ? »

Je me retourne et sursaute en hoquetant de surprise et me retient un peu à la poignée de la porte, putain. Harry se présente devant moi, son sourire béat au visage, les mains dans son manteau molletonné en camel. Il n'a rien fait à ses cheveux mais... Cette fois-ci ça lui va plutôt bien.

« - Mh, je pensais que tu étais absent.

- Non, non. Emploi du temps chargé. Tu manges dehors ce midi ? Avec moi d'autant plus ? Bien. Je viendrais te chercher à l'accueil. »

Il me tourne le dos sans que je ne puisse en placer une. Je hais quand il fait ça, quand il fait ces choix là à ma place, quand il contrôle ce que je dois normalement contrôler. Quand il croit qu'il est bon que ce soit lui qui prenne les commandes de ma vie pour telle ou telle chose. Comme-ci je faisais les mauvais choix.

Moi, faire des mauvais choix ? Foutaise.

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Tout ce joue sur l'apparence visuelle que tu donnes. Tu attires l'attention du spectateur sur une chose... Alors que tu trafiques quelque chose d'autre, sous ses yeux, mais sans qu'il ne s'en aperçoit.

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