Chapitre 3 - Altercation / CORRIGE

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Point de vue de Kieran:


Tu ne comprends pas, elle est une menace, tu dois la tuer, Kieran ! S'écrie Lucian en tapant ses poings contre la table.

Il n'a pas tort, c'est une mortelle. Continue mon meilleur ami Osian en s'enfonçant dans son fauteuil.

Attends parce que toi aussi t'es d'accord avec ça, avec le fait de tuer une innocente ?! Je le dévisage comme si une seconde tête lui avait poussé.


Je détache mes yeux de lui. Mon meilleur ami me déçoit en cet instant. Il ne peut se ranger du côté de Lucian. Je balance ma tête en arrière. Mes mains agrippent les accoudoirs de l'assisse.


Mais c'est une mortelle ! Merde, Kieran reprend toi un peu ! Râle Lucian en secouant de droite à gauche sa tête.


Lui et moi ne nous apprécions pas. Pour commencer,Lucian est le meilleur ami de mon rival. Au-delà de ça, je ne partage pas ses convictions et principes. De plus, il tient bien trop à l'image qu'il renvoie. Lucian à toujours besoin de plaire, en particulier à nos dirigeants.


Que je me reprenne de rien du tout, oui ! Tuer cette mortelle reviendrait à faire ce que les Vannirs font.Tuer des innocents. Je lui rétorque droit dans les yeux.

Eux le font pour se nourrir, là, il s'agit de notre sécurité. Reprend Osian d'une voix douce en posant sa main sur mon avant-bras.

Je ne suis pas d'accord et puis si l'enchanteresse nous a envoyé dans cette maison, la mortelle aura peut-être des informations à nous donner. J'argumente en refaisant mon chignon.

Ouais et bien si tu arrives à la faire parler, elle n'avait pas l'air très bavard ! Me coupe Lucian, l'un des plus anciens guerriers d'Elzengarde.

Elle était sans doute en état de choc. Suppose mon meilleur ami d'enfance.

Essaye de la faire parler. Si elle ne coopère pas, tue la ! Conclut Lucian en claquant la porte d'entrée.


Je tourne en rond dans la salle de réunion. Je ne supporte pas cette situation. Jamais je tuerais de mortels donc encore moins des innocents. Pour Lucian, cet acte n'a rien de bien compliquer. Une quantité de sang inutile a trop souvent coulé par sa faute.

Je détache mes cheveux avant de passer mes mains dedans. Un vieux tic. Osian semble moins préoccuper que moi. Je sais qu'intérieurement, il est dans le même état que moi. Seulement, lui, il ne l'exprime plus par fatigue.

Depuis plusieurs mois, maintenant, nous nous affaiblissons. Nous ne détenons plus qu'une infime partie de nos pouvoirs. L'enchanteresse à annoncer qu'elle ressentait dernièrement la présence de notre déesse. Cette révélation a provoqué une grande délivrance pour le peuple. Nous pensions que nos problèmes touchaient à leurs fins. Nous imaginions enfin récupérer nos capacités. Nous comptions sur notre déesse, Arduinna, pour nous venir en aide. Que dis-je, pour nous sauver.

À la place, nous sommes tombés sur le corps d'une vieille femme grisonnante. Elle se vidait de son sang. Mais surtout,elle ne possédait rien d'en commun avec dame Arduinna. Minda n'a pas pu commettre une erreur. Elle n'émettait aucun doute en nous envoyant dans cette maison. Notre enchanteresse ne se trompe jamais.

Je continue de marcher de long en large. J'essaie de trouver une explication rationnelle à cette histoire. À quel moment les événements ont pris une telle tournure ? Nous étions pourtant devenus l'espèce la plus puissante après la première guerre. Voilà maintenant une cinquantaine d'années que tous les lycans s'affaiblissent. Comme si le pouvoir de dame Arduinna en nous,s'éteignait.

Elzengarde TOME 1Where stories live. Discover now