Chapitre 35 - Le grand départ-

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Point de vue de Joyce :

Debout face à ma monture, je regarde le ciel encore assombrit par la nuit. Mon cœur bat trop vite, ce matin rien ne vas. Mon nez me pique à cause de mes larmes qui menace de couler. Je dois partir, je le sais pourtant mon corps reste figé. Mes jambes sont devenus tels des racines d'arbres m'empêchant de bouger.

Lois est là, tout près de moi à me tenir la main en signe de soutien. Il tenait à m'accompagner. Kieran ne cesse de basculer son regard vers nos mains puis vers le ciel en soufflant. Il n'essaye pas de se montrer discret. Je crois que ce contact l'agace, serait-il jaloux ? Cette possibilité fait naître un sourire à la commissure de mes lèvres tandis que mon cœur se réchauffe un peu.

Osian se tient à ses côtés, lui me fixe avec douceur et sincérité. Il doit sentir toute la peur qui émane de mon être tout entier. Neil, lui, finit d'accrocher ma selle. Il fixe ensuite mes sacs contenant ma nourriture pour ce voyage.

Minda me surprends en attrapant dans ses mains froides les miennes. Elle dépose y un baiser. Je déglutit avec difficulté,toutes ses personnes bien que bienveillantes en vers moi, me donne l'impression que je vais mourir. Je ne sais même pas monter à cheval. Je ne sais même pas à quoi cet arc ressemble. Moi qui ai toujours eu peur de la solitude me voilà face à plus grande crainte.


C'est bon, ton cheval est prêt, il n'attend    plus que toi. M'informe Neil en reculant.



Ma bouche est trop sèche pour qu'un mot en sorte. Je lui hoche alors la tête en guise de réponses. Je n'ai aucune envie de partir bien que je sache que je n'ai pas réellement le choix. J'ai besoin de savoir.


Vous devez partir, Joyce. Rentrer si la tâche se révèle trop dure pour vous. Vous n'êtes sans doute qu'une enchanteresse. On ne vous en voudra pas si vous le confirmer en rentrant sans l'arc divin. S'exclame le grand-druide avec son plus magnifique sourire hypocrite.

Ne l'écoute pas, bat toi et n'abandonne pas. M'encourage pour la première fois Lucian.


Je souffle un bon coup tentant de reprendre mes esprits. J'enfourne mon pied dans l'étrier puis essaye de monter sur le cheval. Sous les yeux de tous, je rate. Comment suis-je censée mener à bien cette mission si avant de partir je rencontre des difficulté. Pour ne rien arrangé, mes mains deviennent moites. Je baisse la tête ne voulant pas croiser le regard de qui que ce soit. Je sens alors deux mains fermes empoignées mes hanches. Je n'ai pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s'agit, son parfum me le fait deviner avec trop de facilité.


Hé, t'avais pas besoin de me pousser comme ça ! Se renfrogne Lois face à Lucian.


Le lycan ne lui réponds pas, à la place, il grognonne. Kieran me soulève afin que je puisse m'asseoir sur la selle. Aussitôt ses mains retirées, que leur chaleur me manque. Pourquoi seul lui me fait ressentir ça ? Je lui adresse un maigre sourire quand sa pensée me vient.

Ne te fais pas tuer, je te veux vivante. Me dit-il par le biais de sa pensée.


Je hoche ma tête peux sûr de moi. Je vais essayer. Moi non plus je ne veux pas me faire tuer. Après un long regard échangé, Kieran finit par mettre un coup sur le haut de la cuisse de ma jument. Je comprends le message, je dois partir. Je donne alors un accoue puis part au galop. Le vent me claque aussitôt le visage. Mes mains tremblantes tiennent avec fermeté les rennes. Mon corps ,dans son ensemble, est crispé. Le sol me paraît soudain loin en dessous de mes pieds.

Je monte sur le pont quittant ainsi la capitale quand des aboiements me font regarder derrière moi. Ils sont tous là,Kieran en tête. Ils m'ont suivis jusqu'ici, cette image me déchire le cœur, je ne veux pas les quitter. Puis ses prunelles me transperce faisant battre encore plus vite mon cœur. Je crains la syncope. Alors que j'aimerais garder le contact visuel, celui-ci s'atténue. La distance m'éloignant de lui m'empêche de continuer à le regarder. Je me concentre alors droit devant.


Elzengarde TOME 1Where stories live. Discover now