Chapitre 25- Essence divine

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Point de vue de Kieran :

     Les mains sur les hanches de Siana, je tente de finir cet ébat qui s'éternise. En quittant la chambre de Joyce, je devais trouver un moyen de la sortir de ma tête. Je ne sais comment mais mon loup s'est mis à ressentir ce que elle ressentait. Son rythme cardiaque résonnait dans mon corps, sa vulnérabilité me faisait frissonner. Ça ne peut pas m'arriver, je refuse. Durant toute ma vie, je me pensais insensible à ça.

      Je me retire sans pouvoir conclure, je n'y parviendrais pas, même avec toute la volonté du monde. Je ne pense qu'à l'impensable. Je dois réussir à extraire Joyce de ma tête.


Je peux savoir ce qui se passe ? Je ne te plais plus? Me demande ma partenaire sexuelle en se rhabillant à toute vitesse.

Je suppose que les événements actuels m'impactent plus que je ne le croyais. Je dis rejetant la vérité.

Oui, tu dois être à bout de nerf. J'espère te voir en meilleur forme lorsque tu devra me chasser pour la nuit des Lupercales. Parle la voix chaude de Siana dans mon dos.


      Pour simple réponse, je hoche ma tête. Je ne me rappelais plus de cette fête avant qu'elle ne l'évoque. Notre royaume s'apprête à livrer bataille pourtant nos dirigeants n'annulent pas ces festivités ancestrales.

     Autrefois, les lupercales représentaient l'amour et la fertilité. Nos mœurs disaient même que cela renforcer nos forces.Plus maintenant, les lycans en ont fait une fête où le sexe est le mot d'ordre. En effet, seul les lycans y participent.

     Comment Siana peut-elle croire que je puisse avoir envie d'y participer alors que dans peu de temps je vais mener une lutte à mort avec mon rival ? Bien sûr, je n'ai pas d'autre choix que de me joindre à eux puisque cette sauterie se révèle obligatoire. Les anciens espèrent encore que j'accepte de marquer une louve.

     Je dois rentrer. Si Arfyn ou pire, le grand-druide me retrouve ici plutôt qu'à mon poste, je n'ose imaginer ce qu'il adviendra de moi. Évitant de ne perdre plus de temps, je me métamorphe. J'abandonne mes vêtements dans la chambrette de Siana puis fonce. Empruntant le raccourcis entre l'auberge et le château,le trajet ne dure qu'une dizaine de minutes.

     Le ciel tout juste assombrit par le coucher du soleil me semble plus étoilé que jamais. J'espère qu'elle dors déjà. Je dois comprendre ce qu'il m'arrive. Elle m'empêchera de réfléchir si elle parle.

     Je gravis les toits pour éviter de passer par l'entrée. Je ne veux pas prendre le risque de tomber sur un gardien qui me livra à Henricus. A pas de loups, je m'avance jusqu'à la tour de la chambre de Joyce. Sa fenêtre est allumé mais fermé. Un rideau m'empêche de la voir. Je toque ne voulant pas commettre de dégâts. Après une trop longue attente à mon goût, la main de la brune vient décaler le bout de tissu.

     Est-il possible que je sente son parfum à travers la fenêtre ? Il n'y as pas que ça que j'arrive à reconnaître.Je ressens une chaleur en elle, un sentiment d'agacement ou de colère peut-être. Ce n'est pas étonnant venant d'elle. Rare sont les fois où elle se permet d'être heureuse. Alors que je m'attends à ce qu'elle m'ouvre, sa main se referme pour ne lever qu'un seul doigt en ma direction. La connasse !

     D'un coup d'épaule suffisant, je casse la vitre me créant une ouverture. Je ne possède pas de patiente encore moins en ces temps sombre. Je passe puis saute sur le tapis. Elle me défie du regard, les bras croisés sur sa poitrine. Elle ne peut le voir sur ma gueule de loup mais je ne peux m'empêcher de rire face à son air agacé. On dirait une enfant de cinq ans entrain de bouder. Il manquerait plus qu'elle tape le sol avec son pied.

Elzengarde TOME 1Where stories live. Discover now