04 - Damien

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Les rayons du soleil me chauffaient la peau. J'étais de bonne humeur, assis sur cette chaise à siroter un café dans le Coffee Devil. La place que j'avais choisi face à Vieux Port était l'emplacement parfait. Surtout en cas d'attaque. Un peu avant de m'y installer, j'avais ressentis l'énergie de quelque créatures surnaturelles, dont certains détestaient les démons. C'était normal de croiser quelques vampires, sorcières ou anges dans ce café étant donné qu'il était réservé à nous, les surnaturels. Le propriétaire qui était un loup-garou, se prénommait Marcus.

La brise de vent, qui venait de se soulever, me caressa le visage. Je penchai légèrement ma tête en arrière et fermai les yeux. Le bruit de l'eau qui s'échouait sur les murs du port et les chants des mouettes étaient une mélodie relaxante. De temps à autre, je buvais mon café latte tout en trempant mon biscuit au caramel beurre salé.

Je profitais pleinement du soleil quand une ombre venait me cacher de cette chaleur. J'ouvris mes yeux et remarquai, surpris, qu'Azazel se trouvait face à moi un sac dans sa main.

« Que veux-tu Azazel ? Demandai-je d'un ton blasé.

— Bonjour à toi aussi mon Prince de l'Enfer. »

Je redressai ma tête d'un coup tellement sec, que je sentis mes vertèbres se craquer à ce mouvement.

« Évite de m'appeler comme cela, surtout si nous sommes sur Terre, Azazel.

— Rah... Détends-toi un peu, tu veux ? Personne ne va nous attaquer ici. Ils ne pourront rien faire à cause du traité que toutes les créatures surnaturelles ont signés à la fin de la guerre. Tu t'en souviens ?

— Oui, comment l'oublier. » Soupirai-je avant de pointer le petit sac qu'il venait de déposer sur la table.

Azazel appela un serveur vampire, puis commanda un café au lait avec deux sucres et reprit notre conversation.

« C'est ce que tu m'as demandé de retrouver depuis une quinzaine de jours.

— T'es fou ! Pourquoi t'es pas passé à l'appartement comme ça on aurai pu le mettre en sécurité, loin des regards vicieux. Range-moi ça ! Ordonnai-je en lui rendant le sac.

— Je peux savoir pour quelle raison tu tenais tant à récupérer cette pierre ? Questionna-t-il en posant le sac entre ses pieds.

— C'est pour Lilith. Elle en a besoin pour réaliser un sort.

— Quel sorte de sort ?

— Un sort assez puissant qui sera capable de libérer... tu sais qui. » Expliquai-je en vérifiant qu'aucunes des créatures surnaturelles ne nous avaient entendus.

Le démon acquiesça et contempla la magnifique vue qui s'offrait à nous. Le soleil commençait sa descente, pour laisser place à une très belle lune qui éclairait toute la ville. Au bout d'un certain moment, je m'apprêtai à me lever pour aller payer ma commande, mais mes jambes n'étaient plus connecté à mon cerveau. Ma respiration s'accéléra ainsi que mon pouls. Je ressentais une énergie familière qui venait de derrière. Lorsque je me retournais afin de vérifier l'énergie que je venais de ressentir, tout se coupa en moi. Les battements de mon cœur, ma respiration, mes mouvements... Je n'arrivais à croire ce que je viens de voir. À la vue de la femme qui se tenait près du comptoir d'un restaurant asiatique, je me retournai brusquement pour faire face à Azazel. Ce dernier termina sa gorgé de café avant de m'interroger.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? T'as vu un fantôme ? T'es tout blanc. Ricana-t-il en reposant sa tasse.

— Presque ça. Tu vois la femme qui est entrain de payer au comptoir derrière moi ?

— Oui, elle est un peu vielle pour toi, tu ne crois pas ?

— Soit un peu sérieux Azazel ! Raillai-je en posant mes paumes de mains sur la table.

— D'accord, excuse-moi. C'est juste que j'aimerai bien rigoler en ce moment. Ces derniers temps, en Enfer comme sur Terre, on se fait chier nous autre les démons. Les âmes qui arrivent n'ont rien de fascinantes et personnellement, je m'ennuie à un point que tu ne peux même pas t'imaginer. Expliqua-t-il en faisant tourner sa cuillère dans la tasse.

— Je comprends Azazel. Je t'assure, mais on ne va pas tout foirer juste parce que tu as envie de t'amuser. C'est compris ? »

Il secoua sa tête de manière à me faire comprendre qu'il en avait assez. Il n'était pas le seul en s'ennuyer de la situation. Seulement, nous avions des ordres et on se devait de les respecter. La première partie du plan était simple : ne pas attaquer les humains avant d'avoir rassembler un maximum d'ingrédients pour les différents sortilèges. La deuxième partie était un peu plus complexe car j'étais la seule personne à pouvoir convaincre la créature la plus puissante du monde surnaturelles de se rallier à nos côtés. Je savais que ça n'allait pas être un partie de plaisir. Azazel me donna un léger coup de pied afin de me faire sortir de mes pensés.

« Me dis pas que tu as peur d'une simple... »

Il s'arrêta un instant le temps d'analyser l'énergie de cette personne avant de reprendre.

« ...faucheuse ?

— Ce n'est pas une simple faucheuse comme tu le dis. Il s'agit de Tessa. Expliquai-je en me rapprochant de lui.

— Qui ça ?

— Tessa. Tu vois pas qui c'est ? »

Il secoua sa tête nonchalamment. Voyant qu'il ne comprenait visiblement pas de qui je parlais, j'approfondis un peu plus mon explication.

« Tessa est une faucheuse, mais pas n'importe laquelle. Il s'agit de la compagne de Thanatos. Donc la...

— Attends une seconde. T'es entrain de me dire que la faucheuse qui récupère sa commande de repas asiatique est la femme de Thanatos. Ce qui veux dire qu'elle est la belle-mère de ton ex-fiancée ?

— Oui, c'est exacte.

— Ah... Bah alors, tu n'as rien à craindre. »

Je baissai ma tête et entremêlai mes doigts, signe que je venais d'enfreindre une règle : celle de ne plus avoir de contacte avec Léonie.

« Damien. Damien regarde-moi ! Qu'est-ce que tu as fait ?

— Je l'ai revu. Marmonnai-je dans ma barbe.

— Qui ? Qui as-tu revue ?

— Léonie. J'ai retrouvé ma fiancée Azazel. »

À cette révélation, il écarquilla ses yeux de surprise. C'était clair qu'il ne s'attendait pas à ce que je lui annonce que j'avais vu Léonie et qu'on avait échanger quelques mots. Pas dans de bonnes circonstances, je devais bien l'avouer, mais je venais d'enfreindre la règle. Si Thanatos l'apprenait, j'étais un homme mort et ce n'était pas un euphémisme.

AiqueshWhere stories live. Discover now