15 - Damien

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Je me réveillais en sursaut à cause d'un bruit fort et répétitif. Il s'agissait d'une personne qui frappait à la porte comme si le Diable était à ses trousses. Je poussais un long soupir de désagrément avant de sentir la fraîcheur de la pièce, lorsque celle-ci fut au contact de mes pieds. Le bruit s'intensifie comme si la personne qui était de l'autre côté était de plus en plus en colère. Je finis par traverser le salon qui me paraissait immense avant d'atteindre la poignée de ma porte d'entrée. Le soleil n'était pas encore levé, ce qui signifiait que le clan des Collums chassaient encore dans les rues de la ville portuaire.

« Damien ! Damien ! Ouvre-moi espèce de sale monstre ! » S'époumona une femme, de l'autre côté du seuil.

Je fronçai mes sourcils de surprise en reconnaissant l'énergie de la créature qui s'y présentait et pas n'importe laquelle, celle d'une faucheuse. Mon regard pivota sur l'horloge accrochée au mur du salon et remarqua qu'elle indiquait 04 heures du... matin ? Toutes les personnes insensées respectaient les horaires de repos d'autrui. Tout en me soutenant à la commode se situant à côté de ma porte d'entrée, je me frottai les yeux afin de me réveiller. Même un peu.

« Damien ! Je sais que tu es là ! Ouvre-moi ! »

Ma tête se redressa d'un coup sec, faisant craquer mes cervicales à cet acte. Mon pouls battit la chamade lorsque je reconnais la voix de la faucheuse qui se trouve sur le seuil. Pour quelle raison est-elle venue me déranger pendant la nuit ?

« Pourquoi le ferai-je... faucheuse ? Crachai-je comme s'il s'agissait d'une insulte.

— Parce que sinon j'annonce au Chantarium que ta race veut finir ce qu'ils avaient commencé trois années plus tôt. Menaça-t-elle en haussant le ton de sa voix déjà grave à l'heure actuelle.

— Tu ne le feras pas. » Répliquai-je en tournant la clé afin d'ouvrir la porte.

Léonie se représente debout me faisant face, les poings le long du corps. Je captai une énergie forte et brûlante en elle, comme si elle allait exploser. Tout en m'assurant que personne, ou plutôt dire aucuns démons ne l'avait suivis, je l'invitais à pénétrer dans mon appartement.

« Je peux savoir ce que vous faites ? » Interrogea-t-elle en posant ses poings sur ses hanches.

Mes sourcils se levèrent dans l'incompréhension de sa question. Néanmoins, je l'invite à entrer pour ne pas qu'elle réveille les voisins. Elle était vêtue d'un jean délavé et d'un tee-shirt ample de couleur noir sur lequel était inscrit « Keep calm and save your soul ». Ses cheveux châtains étaient coiffés en un chignon décontracté, faisant apparaître quelques mèches rebelles sur ses tempes. Ses yeux habituellement de couleur vert s'étaient colorés en un rouge bordeaux intense. Cette coloration signifiait chez l'espèce des faucheuses, qu'elles étaient en colère.

« Je te le demande une dernière fois Damien et pas une de plus. Que font les démons ? Quel est ton but ? Interrogea-t-elle en se rapprochant un peu plus de mon torse.

— Euh... T'es pas sérieuse là ? Rétorquai-je en jetant un coup d'œil à la pendule. Tu viens de me faire chier à 04 heure du matin pour me demander ce que manigance les démons ? Qui te dis que c'est nous ?

— Petit un, oui je suis sérieuse, deux meurtres de créatures surnaturelles se sont produits cette semaine ; petit deux, j'ai du mal à imaginer des vampires kidnapper un des leurs et le tuer. » Expliqua-t-elle en me fixant de ses yeux rouges bordeaux.

C'était vrai que ça n'avait aucun sens. Mais je ne voyais pas pourquoi Léonie pensait que les démons y étaient pour quelque chose. Je me retournai pour m'asseoir sur mon fauteuil, puis la charmante faucheuse, dont quelques mèches de ses cheveux s'échappaient de sa coiffure, me suivit d'un pas déterminé. Tout en m'affalant sur le canapé, ma tête se perdit dans mes mains. Je n'avais aucune envie de répondre à ses questions et encore moins à 4 heures du matin. Elle se tenait debout face à moi et exigeait des réponses que je ne pouvais pas lui donner.

« Je ne quitterai pas cet appartement sans avoir une...

— ...réponse ? Je ne vais certainement pas te dire que les démons y sont pour quelques choses dans cette foutue histoire de meurtre alors que ce n'est pas vrai Léo. Raillai-je en poussant un long soupir.

— Ne m'appelle pas Léo ou sinon...

— ...quoi ? Tu vas appeler papa à la rescousse parce que t'es incapable de te dépatouiller toute seule ? Ou peut-être que tu vas appeler l'autre emplumé ? Comment elle s'appelle déjà ?... Gloriel. » Questionnai-je d'un ton amusé.

Léonie resta bouche-bée à ce que je venais de lui répondre. Me quereller avec un ange ne me dérangeait pas vu que je l'avais déjà fait par le passé, mais avoir la Mort aux fesses était une toute autre histoire. J'en avais déjà fait les frais quelques années en arrière. La faucheuse s'était adossée au mur derrière elle et croisait ses bras sous sa poitrine l'a redressant à cet acte. Sa respiration était forte et rapide comme si elle venait de courir un cent mètre en sprint. Léonie me fixa d'un regard perçant comme si elle voulait en percer tous les mystères de mon âme.

Selon certaines créatures surnaturelles, beaucoup d'entre elles considéraient les démons sans âme car nous n'avions aucune émotions envers autrui. En réalité, ma race extériorisait que très rarement ses sentiments devant d'autres surnaturelles. Cela montrait notre faiblesse et nos ennemis pouvaient s'en servir pour nous abattre.

Léonie se redressa et décroisa ses bras de sa poitrine. Elle me fixa sans bouger une oreille, puis finit par se diriger vers ma porte d'entrée.

« Tu sais que j'ai parfaitement raison. » Dis-je en me levant du canapé pour la rejoindre.

Léonie s'avança lentement, la main tremblante sur la poignée. J'entendais son cœur battre la chamade dans sa poitrine et de la sueur perlait sur son front. Elle ne prit pas la peine de me faire face puis posa sa main sur la poignée. En un mouvement vif, je m'étais retrouvée collée à son dos et humais la peur qui émanait de la faucheuse.

« Pas vrai... Aiquesh. » Soufflai-je au creux de son oreille.

Elle quitta mon appartement d'un pas décidé en claquant la porte derrière elle. Un vent glacial me submergea le visage et je humais son odeur à plein nez en fermant les yeux. Ils se rouvrirent en l'espace d'une seconde et reconnus l'énergie qui venait d'arriver en bas de mon immeuble. Une odeur de viande froide et de moisissures me traversa l'échine. Je me précipitais dans ma chambre afin de prendre mon téléphone. Je tapais le plus rapidement possible le numéro d'Azazel. Il fallait que l'on discute de Léonie au plus vite.

AiqueshOnde as histórias ganham vida. Descobre agora