09 - Damien

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Léonie arriva d'un pas hésitant dans la crêperie au coin de la rue du Port et rue Saint-Sauveur. Je lui fis signe depuis la table que j'avais réservé la veille. Elle se situait dans un coin de la salle de restaurant loin des regards insistants des humains présents. En bon gentleman, je me levai et lui tirai la chaise afin qu'elle puisse s'y asseoir.

« Tu es ravissante Léonie, comme toujours. Complimentai-je en me réinstallant sur mon siège.

— De quoi veux-tu parler Damien ? » Questionna-t-elle d'un ton autoritaire que je ne lui connaissais pas.

Je pris une grande inspiration et humai le parfum qu'elle dégageai. Doux, fruité, délicieux. J'en déduisis qu'elle avait mit Fruit Défendu l'un des cadeau que je lui avais offert lors de son séjour dans le monde souterrain. Ce parfum avait l'odeur des fruits rouges, son préféré m'avait-elle dit. Un sourire se dessina sur mon visage. Cela me faisait plaisir qu'elle porte ou sente quelque chose que je lui avait offert. Je sentis son regard pesant sur moi et je me raclai la gorge avant de lui répondre.

« Je vois que tu veux aller directement au but. Très bien. Si je t'ai demandé de venir Léonie, c'est parce que tu me manques.

— Oh non pitié dites-moi que je rêve ! Si c'était pour me dire que tu m'aimes, n'uses pas ta salive, j'ai pas envie d'écouter ton monologue démon. » Cracha-t-elle comme une insulte.

Elle s'apprêtait à se lever pour partir, mais je réussis à la retenir avec ce que je m'apprêtai à lui révéler.

« Tout est vrai !

— Quoi ? De quoi tu parles ?

— De ce que je t'ai dit tout à l'heure, dans le magasin.

— Donc t'étais bien présent ! Je m'en doutais. J'avais ressentit ton énergie avant de rentrer et pour être honnête, tu pues le souffre à plein nez. C'est étonnant que Théodonice n'est rien sentit.

— C'est normal, les Banshee captent les personnes qui vont mourir et pas l'odeur du souffre d'un quelconque démon. Je n'arriverai toujours pas à comprendre pourquoi ces créatures existent. Elles sont tellement faibles. » Expliquai-je.

Léonie tapa du poing sur la table renversant presque son verre de limonade, puis poursuivit.

« Je t'interdis de parler de cette manière des Banshees. Je te signale que l'une d'entre-elle est ma meilleure amie ! » Gronda-t-elle.

Je levai mes mains comme pour apaiser les tensions, puis finis par m'excuser.

« Tu m'as appelé Aiquesh toute à l'heure. Qu'est-ce que ça veut dire ?

— Rien d'important. Du moins pas pour le moment, c'est beaucoup trop tôt. Répondis-je la gorge nouée.

— Je ne le répéterai pas une deuxième fois alors tu vas me faire le plaisir de me dire ce que ça signifie ! » Prévint-elle en haussant légèrement le ton.

Les personnes à la table voisine nous regardèrent et je leur rendis un sourire qui signifiait que tout allez bien. Léonie croisa ses jambes sous la table, ce qui la fit légèrement bouger.

« Rien du tout, c'est un surnom stupide voilà tout. Ça veut dire mon amour en démonium (langue démoniaque). Expliquai-je en lui remplissant son verre d'eau.

— Mon amour ? Et tu crois vraiment que je vais gober un truc pareil ? Non mais tu te fou de ma gueule, c'est ça ?

— Non Léo...

— Ne m'appelle JAMAIS comme ça... pourriture ! » Cracha-t-elle comme si ce dernier mot sonnait comme une insulte.

Ses yeux commençaient à se pâlir comme le faisait tous les cadavres lorsque leur âmes quittaient leur corps. Je compris en cet instant que j'avais été un peu loin dans mes propos.

AiqueshWhere stories live. Discover now