Aiquesh

26 - Léonie

La révélation de Damien tourbillonnait dans mon esprit, laissant derrière elle un chaos d'incertitudes. Je n'arrivais pas à le croire et pourtant tout cela était bien réel. Je me levais, cherchant un réconfort dans la présence familière d'Anita, mon serpent. Elle s'enroula autour de mon poignet lorsque j'ouvris la porte du terrarium, semblant ressentir ma détresse. Ma famille, les mensonges, les démons, tout se mélangeait dans un puzzle déformé.

Une tasse de café bien chaude en main, je m'installais sur le canapé, feuilletant les dossiers des victimes de ces dernières semaines. Élisabeth BLISSE, une louve-garou, avait été retrouvé morte ce mardi 7 novembre. Ben, le chef du clan des lycantropes, avait assuré à Théodonice qu'un certain démon était présent sur les lieux du crime.

Damien.

Seulement, ce jour-là, j'étais partie manger avec lui, donc il ne pouvait pas se trouver à deux endroits en même temps. Un frisson d'incompréhension me parcourut.

Le Chantarium avait-il tort sur toute la ligne ? Les démons étaient-ils véritablement derrière ces meurtres ?

Les questions dansaient dans mon esprit, créant un désordre de pensées. Mon regard se posa sur la porte, et je fus surprise de voir Gloriel, l'ange censé me protéger, frapper à ma porte. La méfiance s'installa. Le doute s'immisça dans mes pensées. Les anges, tout comme les démons, semblaient naviguer dans un océan d'incertitudes.

Devais-je lui ouvrir ? La tentation de connaître la vérité était forte, mais la peur de me faire à nouveau manipuler l'emporta. Le passé m'avait appris que même les êtres célestes pouvaient trahir. Je restai immobile, le cœur battant la chamade, me demandant quel chemin je devais prendre.

"Léonie." l'ange appela doucement, mais son appel résonna comme un écho lointain.

Je fixai la porte, incapable de décider si je devais briser cette barrière de méfiance. Le suspens était palpable et j'étais prisonnière de mes propres craintes. La vérité semblait se cacher derrière chaque porte fermée, derrière chaque visage familier. Le réveil de mon instinct de faucheuse résonnait en moi, me poussant à démêler le fil de mensonges tissés autour de moi. Mon regard scrutait la porte, luttant contre la tentation de laisser entrer l'ange dans ma vie chamboulée.

"Léonie... S'il te plaît, ouvre-moi. supplia-t-elle.

— Pourquoi je devrais le faire ? Pour que tu me mentes encore une fois ? Rétorquais-je en soupirant.

— Bien sûre que non Léo. Je comprends ta colère mais il faut vraiment qu'on se parle. C'est urgent."

Je réfléchis un instant me demandant si c'était une ruse pour que je puisse lui ouvrir ou si c'était réellement urgent.

"Urgent comment ? questionnais-je en croisant mes bras.

— C'est par rapport à Théodonice. Hector m'a prévenu qu'elle n'était pas venu au bar ce soir."

Dans un mouvement de panique, j'ouvris la porte à la volé et laissais entrer Gloriel, qui manqua de chuter due à la surprise. Je me reculais de quelques pas afin de la laisser entrer davantage dans mon appartement. Tout en me dirigeant dans ma cuisine, j'ouvris le placard où était rangé les tasses, afin d'en attrapper deux. Je fis un signe à l'ange pour lui proposer un peu de thé, ce qu'elle accepta volontiers.

"Pourquoi Hector s'inquiète de Théodonice ? Peut-être qu'elle ne pouvait pas venir au bar parce qu'elle a du travail. Fis-je remarquer à Gloriel.

— Enfin Léonie. Tu la connais aussi bien que moi. Ce n'est pas son genre de ne pas prévenir."

Elle marquait un point, mais cela ne prouvait rien. Je m'apprêtais à continuer quand soudain Gloriel se mit à hurler de toutes sa voix et se tenir la tête comme si elle allait exploser. Les tasses m'échappèrent des mains et le bruit du verre résonna dans toute la pièce. Je courus dans sa direction afin de la soutenir pour éviter qu'elle ne chute au sol.