28 - Damien

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Les ténèbres dans le cachot semblaient dévorer la moindre parcelle de lumière. Ma conscience revint lentement à moi, accompagnée par une douleur lancinante dans mon abdomen. Les chaînes m'enserraient, m'empêchant de m'échapper du piège glacial où j'étais retenu prisonnier.

Un frisson parcourut mon corps alors que je me rendais compte de ma situation. Mes mains étaient liées, mes poignets enchaînés à une paroi métallique et l'obscurité me rendait difficile de discerner les contours de la cellule. Mon regard s'abaissa instinctivement vers ma taille et je découvris le bandage serré qui entourait la blessure infligée par la lame d'argent de Lucifer.

La froideur du cachot semblait se mêler à l'angoisse qui serpentait en moi. Les souvenirs de la confrontation avec Lucifer et la tentative de sauvetage de Théodonice revinrent comme une vague tumultueuse. La trahison, la douleur, la colère... tout cela s'entremêlait dans ma conscience.

Un éclair de panique m'envahit lorsque je tentai de me lever brusquement. Les chaînes m'arrêtèrent net dans mon élan, provoquant un bruit métallique dans l'obscurité. Mes sens s'aiguisèrent, et le son résonna dans la cellule glaciale, amplifiant le sentiment d'isolement et de désespoir.

"Bon sang." murmurai-je, ma voix s'éteignant dans le silence inhospitalier.

Je scrutai les ténèbres, cherchant un moyen de m'échapper de cet endroit oppressant. Les chaînes à mes poignets semblaient être la seule réponse, me maintenant captif dans les entrailles de ce cachot sinistre. L'angoisse monta en moi, se mêlant à la froideur ambiante, créant un mélange insupportable d'impuissance et de peur.

Le froid mordant du cachot semblait s'intensifier lorsque les bruits de pas résonnèrent dans le corridor sombre. Mon cœur battait la chamade à l'idée de découvrir quel nouvel épisode macabre m'attendait. Soudain, Lucifer apparut, une lame en argent à la main, suivie de près par Lilith et Azazel, silhouette familière et amicale parmi les ténèbres oppressantes.

Un frisson parcourut ma colonne vertébrale lorsque Lucifer s'approcha, la lame scintillant d'une lueur menaçante. La froideur de la lame, associée à la froideur ambiante, intensifiait l'atmosphère oppressante de la cellule. Je reculai instinctivement, mes chaînes cliquetant dans l'obscurité.

"Damien, il est temps de laisser les grandes personnes s'occuper des choses sérieuses." déclara Lucifer d'une voix glaciale.

L'anxiété s'empara de moi alors que je tentais de déchiffrer l'énigmatique déclaration de Lucifer. Mes pensées se bousculaient, cherchant à comprendre le but de cette visite nocturne.

"Je suis de taille pour mener à bien cette foutue mission, je te dis ! m'exclamais-je en me redressant.

— Ah oui ? Qu'as-tu fait exactement ?

— Je vous ai trouvé la Pierre de Lune qui était chez la banshee et je me rapproche de Léonie...

— Oui c'est ce que nous avons vu, en effet. Mais te rapprocher de cette garce, ne veux pas dire la draguer." annonça Lucifer.

Lilith, en décalant Azazel vers le mur, s'apprêta à prendre la parole.

"Nous sommes venus t'annoncer en personne qu'un sceau a été brisé." annonça-t-elle d'un ton calme mais inquiétant.

Je fronçai les sourcils, la panique m'envahissant. Les paroles de Lilith semblaient avoir du mal à traverser le voile de ma perplexité grandissante. Azazel, enfin libre de parler, s'approcha d'un pas hésitant.

"Ne t'en fait pas pour Théodonice, elle est libre.

— Tant mieux. Merci beaucoup. dis-je rassuré.

— Mais elle a quelques égratignures.

— Si ce n'est que ça, ça va aller."

Cependant, la révélation suivante me glaça. Le sceau des cavaliers de l'apocalypse avait été brisé. Mon esprit tourbillonna dans une confusion effrayante. Deux sceaux avaient déjà été libérés et il ne restait qu'un dernier rempart avant la libération du DarkSoul.

"Quoi? articulai-je, le murmure presque inaudible dans l'obscurité. Comment est-ce possible?

— Eh bien, comme tu vois, nous avons toujours une roue de secours. annonça Lucifer en s'installant sur un siège en fer.

— Comment ça ? Tu vas me faire croire que vous avez une réserve de banshee dans les sous-sols de la ville ? ironisais-je.

— Ahaha !! T'es un rigolo ! J'avais oublié."

Terminant de rigoler, Lucifer se jeta sur moi en me plantant sa lame dans le ventre, transperçant le bandage que Lilith avait réalisé un peu plus tôt.

"Non, nous n'avons pas de réserve comme tu le dis, mais j'ai ordonné à quelques démons de me garder une banshee sous le coude au cas où ta chère faucheuse aurait eu l'audace de venir sauver son amie. susurra-t-il en enfonçant un peu plus la lame dans ma chaire.

— Arrhg...Comment voulais-tu qu'elle le sache ?

— Je m'en fiche. Mais quoiqu'il en soit, le sceau a bel et bien été brisé que tu le veuilles ou non." annonça Lucifer.

L'angoisse étreignit mon cœur. Chaque pas vers la libération de mon père démoniaque était un pas de plus vers l'horreur que je craignais tant. La nuit s'assombrissait davantage et je me demandais dans quel abîme sans fin cette mission infernale me conduirait.

La lame d'argent se retira de mon abdomen dans une douleur lancinante. Lucifer la contempla un instant, comme s'il cherchait à s'assurer du spectacle d'une blessure qui semblait ne jamais guérir. Il s'apprêtait à quitter ma cellule, accompagné de Lilith et d'Azazel, mais avant de franchir le seuil, il se retourna. Ses yeux écarlates transperçaient l'obscurité, et son sourire démoniaque laissait présager des ennuis plus sombres encore.

"Ici, tu ne pourras plus mettre de bâtons dans nos roues." lança-t-il d'une voix glaciale.

Les implications de ses mots me frappèrent de plein fouet. Ma tête tourbillonnait dans un mélange d'incompréhension et de terreur.

Que comptaient-ils faire maintenant que les cavaliers de l'apocalypse étaient libres ?

Lucifer dévoila son plan machiavélique.

"Bien il se fait tard. À présent, je vais aller m'occuper personnellement de... comment elle s'appelle déjà ? Ah oui... Léonie.

— Non ! Ne la touche pas !" hurlai-je, tirant frénétiquement sur mes chaînes, mais elles résistèrent, me laissant pris au piège entre ces murs froids et hostiles.

La porte de la cellule se referma lentement, scellant mon isolement. Les bruits s'évanouirent dans le corridor, me laissant seul avec mes pensées sombres et mes craintes grandissantes. L'image de Léonie, vulnérable face à la menace imminente, hantait mon esprit. Les conséquences de la libération des cavaliers semblaient infinies, et je me demandais si un miracle pourrait sauver la femme que j'aimais.

L'angoisse et la peur se mêlaient dans mon être, créant une symphonie de désespoir. Lucifer avait jeté son dévolu sur Léonie, et je me sentais impuissant, enchaîné dans l'obscurité de ma cellule, à attendre le dénouement funeste qui se profilait à l'horizon.

AiqueshWhere stories live. Discover now