10 - Léonie

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Mon téléphone vibra tellement fort sur le comptoir qu'il résonna dans toute la pièce. J'étais assise sur l'un des tabourets à éplucher les peu de curriculum vitae que j'avais reçus la veille. Depuis le décès d'Héléna, mon assistante, j'avais beaucoup de mal à gérer les dossiers qui s'accumulaient de jour en jour. Je devais porter plusieurs casquettes comme celle de la secrétaire, l'embaumeuse, l'organisatrice des enterrements, la conseillère funéraire... Enfin bref. Beaucoup de charge de travail. Dès l'obtention de mon diplôme de Thanatopracteur en Juin 2017, j'avais reprit le cabinet des Pompes Funèbres dont le patron prenait sa retraite quelques mois après. Je m'emparai de mon téléphone portable et décrochai.

« Que se passe-t-il papa ?

— Léonie, je passe te prendre dans cinq minutes.

— Pourquoi ? Qu'est-ce qu'il se passe ?

— Soit devant ton bâtiment dans cinq minutes !

— Mais pourq... »

Mon père me raccrocha au nez sans me laisser le temps de terminer ma phrase. Je ne savais pas ce qu'il avait ces derniers temps, mais je sentais qu'il me cachait des choses. Tout le monde voulait me protéger, mais de quoi ou de qui ? Je ne me préoccupais pas de cela pour le moment et me dépêchais de ranger les feuilles et le bazar qui jonchait le bureau pour rejoindre mon père.

Devant mon bâtiment, assis sur un banc, je sentis une énergie familière. Elle me fouetta en plein visage puis disparue aussitôt. C'était tellement rapide que je n'eus pas le temps de la sonder pour en connaître son origine. Le crissement des pneus du fourgon de mon père me firent sursauter lorsqu'il se stationna juste devant le hall d'entrée.

« Bon maintenant que je suis là, est-ce que tu vas me dire ce qu'il t'arrive à m'appeler en plein travail ? Questionnai-je en plongeant mon regard dans le siens.

— Une autre créature surnaturelle a été tué. Répondit-il en soupirant.

— Quoi ? Qui ça ?

— Je ne sais pas. Gloriel m'a appelé en panique il y a une demie heure. Je n'en sais pas plus. »

Sur ces mots, il démarra son fourgon dont le moteur criait à chaque accélération. Durant le trajet, je priais pour ne pas mourir. Thanatos grillait quelques stop et feu, mais nous finissions par arrivé saints et saufs au Canal de Rompsay près d'un bar à ciel ouvert, seulement en période estivale, la Guinguette.

Lorsque mes pieds foulèrent le bitume, je ressentis à nouveau la même énergie que j'avais détecté avant l'arrivée de mon père. Je tentai de sonder les environs, mais cela m'étais difficile avec toutes ces créatures surnaturelles présentes sur le lieu du crime. Je me doutais qu'il s'agissait d'un meurtre car deux voitures de police, une ambulance et une camionnette de médecin légiste s'y trouvaient. J'attrapai mon sac d'analyse, que j'avais posé sur la banquette arrière avant que mon père ne démarre en vitesse. En nous approchant de la banderole jaune qui signifiait qu'il était interdit de franchir cette zone, Ben s'approcha et nous fit passer. Je saluai Théodonice de loin, qui interrogeait une sorcière. Il y en avait quatre dans la zone délimité. Dés que nous nous approchions d'un draps blanc qui devait recouvrir la victime, Gloriel m'interpella.

« Merci d'être venue Léonie. On avait besoin de tes dons énergétiques. Tu es la meilleure pour ressentir chaque énergie de chaque créature surnaturelle.

— Oh, j'en suis flattée !

— On aimerai savoir si vous arrivez à capter une mauvaise énergie, si vous voyez de quoi je veux parler. » Demanda Ben, un très bon policier de la brigade criminelle du poste de Police de la ville.

AiqueshWhere stories live. Discover now