VII

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Quand ma mère faisait les courses, je n'y allais jamais avec elle. Moins je la voyais, mieux je me portais. Avec Daddy, je suis heureuse de sortir pour nous réapprovisionner. J'ai demandé à aller dans le caddie, comme quand j'étais enfant, mais il n'a pas voulu. J'ai un peu fait la moue mais quand je vois la façon dont les gens me regardent dans le magasin, je suis heureuse de n'avoir pas poussé la chose jusque-là.

Vêtue du même short que la veille, de mon débardeur blanc transparent et de ballerines noires. Mes grandes jambes maigrichonnes sont nues, tout comme mes bras, mais il ne fait pas froid. Du moins avant que nous ne nous dirigions vers les frigos.

Les clients se tournent vers moi à chaque fois que j'appelle Daddy. J'ai même cru entendre un « salope » s'échapper de la bouche de l'un d'eux. Les femmes ont un très mauvais regard, les enfants ne me calculent pas mais les hommes louchent tous sur mes parties dénudées, voire même sur celles cachées. Je suis un peu mal à l'aise alors je reste près de Daddy, me sentant plus en sécurité à ses côtés.

- Si tu veux quelque chose, tu demandes Baby Girl, me souffle Daddy en embrassant mon crâne.

J'acquiesce d'un mouvement de tête mais ne réclame rien. Je veux rentrer. Je ne me sens pas bien. J'ai peur, j'ai honte. Qu'est-ce que je suis en train de faire ? Dans quoi je me suis embarquée ? Quand j'avais imaginé notre relation, elle était principalement basée sur du privé. Je ne me voyais pas au milieu d'une foule, habillée en petite fille, à devoir me comporter comme telle. D'ailleurs, je n'y arrive pas. C'est pourquoi je ne dis rien, ne fais rien. Je me contente de suivre silencieusement Daddy dans les rayons et d'attendre près du caddie quand il me le demande.

Certains le prennent sûrement pour mon père, d'autres pour l'homme que « je me tape ». Il est plus vieux que moi mais est si paternel que la confusion est facile.

A la caisse, nous avons le malheur de nous retrouver derrière un ami de Daddy.

- Eric ! Comment vas-tu ? S'exclame l'homme en se retournant.

Je tourne la tête vers le concerné. Il sourit et serre la main de son ami. Celui-ci est brun, maigre et sent un peu l'alcool, ce qui me fait grimacer. De plus, il a un regard trop intéressé pour ma poitrine, que j'essaie de cacher en croisant les bras sur mon torse.

- C'est ta fille ? Demande-t-il.

- Oui, répond Daddy.

- Elle est vraiment très jolie. Quel âge a-t-elle ?

Avant que je ne réponde, il reprend la parole.

- Ah oui, c'est vrai. Ça ne se fait pas de demander l'âge d'une dame, excuse-moi.

- Laura vient s'installer avec moi quelques temps, dit fièrement Daddy en posant sa main sur mon épaule.

- C'est bien, c'est bien...

Son ami me fait un clin d'œil, que je ne sais pas trop comment interpréter. Je me contente de l'observer sans broncher tandis que ses articles se font scanner. Il parle un peu avec la caissière, de façon gentille mais pleine de sous-entendus. Évidemment pas intéressée, elle ne répond que par des formules de politesse puis passe à nous.

- C'était sympa de te revoir, Eric. N'hésite pas à passer un coup, ma porte est ouverte !

Sur ce, il s'en va et me laisse à nouveau respirer. Je salue la caissière, qui me rend mon sourire et aide Daddy à mettre les courses dans les sacs. Il paie, nous partons. Dans la voiture, il me demande si tout va bien. Je n'ai pas trop envie de parler alors je lui réponds oui. A la maison, je l'aide à ranger. Un des placards est trop haut, alors je me mets sur la pointe des pieds mais ça ne suffit pas. Je sens alors soudainement les mains de Daddy m'agripper sous les bras et me soulever pour me faciliter l'accès à l'étagère, où je place un bidon d'huile et quelques épices. Je ris un peu et quand il me repose au sol, je le regarde en descendant mon débardeur. Il sourit.

Daddy ? Baby Girl. / 𝐋𝐀𝐔𝐑𝐀 (⚤)Where stories live. Discover now