Chapitre 1

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"Bonjour à toi, très cher journal.

En fait, je te le dis sincèrement, je ne sais pas vraiment comment m'adresser à toi... Tu es mon tout premier journal.

Je pense que tu devrais être mon confident, la personne à qui je confits tous mes problèmes, maintenant que ma mère n'est plus là...

D'ailleurs, c'est elle qui t'a acheté. Papa m'a dit que c'était censé être mon cadeau d'anniversaire... Quel anniversaire pourri je vais passé maintenant qu'elle est partie !

C'est malin ça ! Tu es censé me changer les idées ! M'aider à évacuer tous mes problèmes ! Et voilà qu'à cause de toi, je me met à pleurer !

J'ai vraiment peur que toutes les larmes que j'ai essayé de garder à l'intérieur de mon corps me submergent et me noient, moi et mon coeur vide...

Bon, il faut vraiment que j'essaie de ne plus penser à ma misérable vie...

Je pense que je vais commencer par me présenter... après tout, tu vas tout savoir de moi, tu vas comprendre tous mes problèmes et m'aider à affronter la vie.

Alors, autant que tu saches au mieux qui je suis.

Je m'appelle Willa Dégry... oui je sais, ça ne fait pas très français comme prénom mais j'aime bien... je trouve que c'est original.

D'après mes parents, c'est maman qui en a eu l'idée...

Il fait aussi que tu saches que ça fait à peu près deux semaines que je suis très triste... D'ailleurs, je viens de mouiller la page où je t'écris avec une de mes larmes (je me sens bête d'écrire ça).

En fait, non, ce n'est pas de la tristesse. Ces derniers temps, je ne me sens pas assez lucide pour éprouver quelque sorte de tristesse... je ressens plutôt ça comme un manque.
Un manque de tendresse.
Un manque d'attention.

Mon père n'a pas supporté la mort de maman et c'est remis à boire. Si j'ai bien compris, il était déjà alcoolique avant qu'il ne la rencontre...

Il a recommencé juste après l'enterrement de maman. Ça l'a détruit et il m'a oublié...

Je me sens oubliée.

Perdue.

Abandonnée."


- Willa !

Willa leva les yeux au ciel.

- Quoi ?

- Descend s'il te plait !

La voix masculine qui l'avait appelé était grave et rauque. Mauvais signe.
Willa ferma son petit carnet vert, noua le petit lien qui servait à le fermer et glissa son stylo à côté.

Elle posa finalement ses deux pieds sur le parquet noir du grenier et frissona. Le sol était froid et elle était montée les pieds nus. Elle souffla. Ses chaussons étaient restés en bas. "Ma misérable vie"... Qu'est ce qu'elle avait raison en écrivant ça !

Le Cycle ÉlémentaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant