Chapitre 6

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"Cher Journal,

Aujourd'hui, nous sommes le 12 septembre... ça fait un moment que je ne t'ai pas écrit. En fait, je ne t'ai écrit qu'une seule fois... Mais, pour ma défense, il s'est passé pleins de choses depuis deux jours !

Mardi soir, j'ai plus ou moins fugué... enfin, ce n'était pas vraiment une fugue ! Plutôt une fuite... un break... une pause avec ma vie.

Je suis allée chez Alison. On a fait le mur, on est allé près du lac mais un garçon a essayé de m'embrasser et je l'ai giflé. Après, j'ai dû avouer à Alison que j'allais partir.
Pourquoi est ce si difficile de le dire ? Peut être que ce n'est pas de le dire qui est dur, mais la réaction qui suit.

Celle dans laquelle la personne pleurt ou rit, crie de joie ou de désespoir.

Au début, Alison m'a juste engueulée. Je n'ai même pas réagis. Puis elle s'est mise à pleurer, ce qui m'a fait pleurer. Résultat : on pleurait.

Donc on est parti de la fête. Alison est allé dire à son copain, un des mec qui étaient venu du LOG, qu'on partait et on est rentrées chez elle.

Hier matin, on a tout expliqué à sa mère... enfin presque tout évidemment ! On n'allait quand même pas lui dire qu'on avait fait le mur pour rejoindre des mecs ivres près d'un lac, et tout ça en pleine nuit !

Non. Donc on lui a juste dit que je partais. Mon père est venu me chercher (he oui, chose incroyable ! Mon père avait dessoulé !) et j'ai dit adieu à Alison."

Des larmes roulèrent sur les joues de Willa. Une goutte coula plus bas que les autres et atteignit son menton. Elle leva les yeux de son cahier et s'essuya les yeux. Ils étaient embués. Trop remplis des larmes qu'elle avait versées depuis deux jours. Sa vie était une éternelle déception.

Elle avait enfin reprit contact avec son amie pour la perdre aussitôt.

"Mon père ne m'a rien dit. Il a certes dessoulé depuis ma "fuite" mais il a peut être oublié la raison de celle-ci...

Il m'a ramené à la maison, a garé la voiture et on est rentrés. Toujours sans un mot. C'était légèrement stressant comme situation mais c'était encore gérable.

C'est après que c'est devenu encore plus bizarre. Vraiment bizarre. Déjà, je n'ai plus l'habitude de voir mon père lucide. Mais bon, ça, se n'étais pas une mauvaise surprise.

J'ai commencé à faire mes cartons. Je voulais juste lui demander où nous allions, pour savoir si c'était vraiment loin d'ici ou pas ! C'était vraiment une question banale ! Plus simple, on meurt ! Je ne me souviens déjà plus la formulation exacte mais ça voulais dire quelque chose du genre "Où est ce qu'on part demain ?". Je ne me souviens pas que ma voix fut hostile ou accusatrice ou quoi que se soit d'autre...

Mais papa s'est mis à s'excuser, encore et encore... C'était vraiment gênant ! On n'avait pas eu une discussion normale depuis deux semaines et maintenant qu'une d'entre elles débutait plutôt bien, il se mettait à sortir un tas d'excuses qui n'avaient pas lieu d'être !

Alors, sans attendre de réponse concrète à ma question, je lui ai dit que ce n'était pas grave, même si je ne savais même pas pour quoi il s'excusait.

Et je suis littéralement retournée à mes cartons. J'y ai passé tout l'après-midi ! Et comme papa ne m'a pas re-dit de trier les affaires de maman, et bien, je ne l'ai pas fait !

Le Cycle ÉlémentaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant