Chapitre 5

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"- Qu'est ce qui se passe chez toi ?"

Tout les mensonges que Willa avait raconté depuis le début de la soirée venait de s'envoler en fumée... Elle détourna la tête et fit tout ce qui était humainement possible pour éviter le regard insistant d'Alison, coincée comme elle l'était entre la commode et la table de chevet. Puis elle finit par enfin trouver une once de courage, enfouie tout au fond d'elle pour regarder les yeux magnifiques de son amie. Comme elle ne voulait pas lui répondre mais qu'elle ne voulait pas non plus détourner le regard, elle se lança donc dans la contemplation des iris d'Alison.

Elle n'avait jamais vraiment pris la peine de les observer mais ils étaient d'une beauté à couper le souffle ! C'était incroyable tous les petits détails qui font la beauté d'une personne qu'on ne prend pas le temps de contempler ! Bleus clairs presque transparents, ils étaient entourés d'une fine bande noire qui les faisait magnifiquement bien ressortir. Des petites rayures blanches venaient les zébrés et enfin, une petite tache orange venait ajouter une goutte de chaleur dans cet ensemble... Le tout était plus qu'harmonieux ! C'était sublime !

- Willa ?

Willa s'était finalement écartée de ses préoccupations pour réellement se lancer dans la contemplation des yeux de son amie... Elle essaya de détourner le sujet :

- Alison, je t'avais jamais dit que tes yeux sont super beaux... Si ?

Les yeux "super beaux" de son amie se transformèrent alors en yeux "super énervés".

- Willa. Quoique tu subisses en ce moment, je veux être au courant ! Je suis ta meilleure amie alors tu peux tout me dire ! Je t'aiderais ! Une amie, ça sert à ça !

Sa voix se fit chevrotante lorsque Willa se décida enfin à répondre à Alison.

- Papa supporte... Pas super bien la... la mort de...

Sa voix se brisa complètement et elle éclata en sanglots. Ses larmes coulaient à flots. Elle ne pouvait plus se maîtriser. Elle se plaqua les mains sur son visage, essayant tant bien que mal d'étouffer le bruit de ses pleurs. Toutes les larmes qu'elle avait gardées depuis plus de deux semaines en son for intérieur refaisaient surface, la submergeant totalement. Elle ne pouvait pas se permettre de craquer devant son père car, si elle l'avait fait, lui n'aurait eu aucune chance d'un jour remonter la pente vertigineuse dans laquelle il s'était engagé. Alors, depuis la mort de sa mère, jamais elle n'avait été consolée, cajolée, chouchoutée...

Donc quand elle sentit des bras la serrer et l'attirer vers son amie, sa première réaction fut de se détacher de l'étreinte. Puis, ses larmes ne s'arrêtant pas malgré son élan de solitude courageux, elle se laissa enlacer par son amie. Tout le réconfort dont elle avait manqué ses dernières semaines, elle le rattrapait dans ce câlin.

Les deux amies restèrent ainsi de nombreuses secondes, minutes, voire dizaine de minutes, sans aucun autre bruit que les paroles tendres d'Alison et les sanglots incessants de Willa.

Finalement, sûrement car il n'y avait plus assez d'eau dans son corps, Willa se calma et arrêta de pleurer.

- Tu m'as tellement manquée...

Elle avait dit cette phrase sur un ton si triste, si sincère, qu'elle aurait pu faire pleurer une pierre.

- Toi aussi tu m'as manquée...

Alison offrit un, deux puis toute une boîte de mouchoirs à son amie et elles allèrent ensemble s'assoir sur le lit.

- Hey... Alors, ça t'as pas fait du bien de pleurer un bon coup comme ça ?

Willa eu un sourire timide.

- Tu rigoles ou quoi ? Je suis défigurée avec des yeux tous rouges !

Le Cycle ÉlémentaireTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang