CHAPITRE V.

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Cette journée a été la plus longue de toute mon existence. J'ai dû supporter deux heures de suite les auréoles de mon professeur de physique pour ensuite subir ma professeur d'anglais à la mauvaise haleine. Sans oublier mon voisin d'espagnol qui me rote et me pète dessus sans aucune gêne. Pour couronner le tout, ce soir je vais être entourée d'une bande de populaires qui a ruiné la vie de plusieurs personnes déjà. J'appréhende énormément. Il ne faut pas que je fasse un seul pas de travers : une seule faute et toute ma vie peut basculer. Je ne sais pas du tout comment je devrai agir une fois devant eux. D'un côté, mon cœur me dit de rester naturelle mais de l'autre, ma tête me dit d'agir comme eux, en populaire. Dans le cas où je reste naturelle, j'ai peur de les ennuyer mais dans le cas où je me fais passer pour une populaire, j'ai peur d'être ridicule. Dans les deux cas, j'ai peur d'être pitoyable.

— T'es sûre que ça va Thaïs ? Si tu veux je peux t'accompagner.
— Ne t'inquiète pas Hay', tout va bien, je t'assure.
— Comme tu veux.

Évidemment, je lui ai mentis, je ne veux pas l'inquiéter. Haylee en tant normal est déjà chiante, mais alors Haylee inquiète, je ne préfère pas imaginer. Je trouve tout de même cela mignon qu'elle m'ait proposé de l'aide alors qu'on ne se connaît que depuis peu. La sonnette retentit au moment où j'allais sortir. Je la regarde pour savoir si c'est pour elle, mais elle hausse les épaules. Merde, c'est pas le moment de me retarder. J'ouvre alors la porte et je tombe sur Sam. Étrangement, il l'air énervé et sert les poings très fort car ses jointures sont blanches. Je lui fais la bise avant de les prévenir que je m'en vais. Je m'enfuis rapidement de la maison, je n'ai pas besoin qu'on me passe un savon une seconde fois. J'ai déjà eu une leçon de morale par Haylee : je suis une personne inconsciente et suicidaire de vouloir rencontrer des gens qui vont faire de ma vie un enfer. Rassurant, n'est-ce pas ? Mais bon, comme Haylee a tendance à toujours en rajouter plus qu'il n'en faut, je me dis qu'elle abuse avec eux aussi. Ils ne sont peut-être pas si vilains que ça, et sont peut-être même très gentils. J'utilise mon cellulaire comme gps et commence à marcher. Pourquoi j'ai loupé mon permis ? J'entends une voiture ralentir à mon allure tout en me suivant. Je tente d'accélérer, mais elle accélère également. Là, je flippe. La vitre se baisse et je n'ose pas tourner ma tête pour voir qui est à l'intérieur.

— Bon tu grimpes ou t'attends que les poules aient des dents ?

Samuel Wilkinson en personne. Quel idiot, il m'a fait peur. J'ai cru que j'allais mourir.

— Pourquoi je grimperai ?
— Fais comme si tu savais pas. T'es au courant que tu fonces droit dans le mur avec ces mecs ? C'est un panier de crabes là-dedans.
— Ils doivent pas être pire que d'autres. Pourquoi pas leur laisser une chance au lieu de fonder un avis sur des on dit.
Tu me fais chier. Grimpe, Thaïs. Laisse-moi au moins t'accompagner.
Pourquoi tu parles français, mec ? Merci, mais je vais me débrouiller toute seule.

Il se met à pleuvoir, fais chier. De plus, il est vraiment partit. Un peu plus loin je remarque les feux stops de la voiture aux quatre anneaux. Je m'avance encore jusqu'à arriver aux vitres avants.

— Alors, tu montes Miss ?

Je me laisse convaincre, il pleut trop pour que je fasse la difficile.

— Sam, que ce soit clair, je ne suis pas ta sœur. Je veux dire, c'est adorable de vouloir me protéger mais elle et moi ne sommes pas la même personne. J'ai bien saisis le message : ce sont les pires mecs qui puissent exister, des gros enculés et j'en passe. J'ai compris tout ça, mais je m'en fous : je juge pas avant d'avoir les preuves. Alors vraiment, c'est super gentil de me mettre en garde mais j'ai envie de faire mes propres choix, compris ?

Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now