CHAPITRE VI.

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Je me fais réveiller – encore une fois – par un poids qui vient s'abattre sur mon corps. Ce n'est pas Haylee, elle est beaucoup moins lourde que la personne avachit sur moi. Après un moment de réflexion, je reconnais l'odeur de mon père. Je n'ai pas pu beaucoup profiter de lui depuis mon retour car, étant homme d'affaires, il est partit en voyage dès le soir où je suis arrivée. Il me manque, et c'est pour ça que je suis partie vivre chez lui – entre autre – et j'aimerai pouvoir profiter de lui correctement. Cependant, s'il travaille c'est pour moi – enfin pour nous – afin que nous puissions vivre tranquillement, que nous aillons à manger, à boire, un toit sous lequel dormir... alors je me ravise et ne dis rien. Je tente de le pousser pour reprendre ma respiration mais impossible, il a trop de force.

    — Papa ! J'étouffe, lâche-moi, tu sais qu'il y a d'autre façon de montrer son amour ?

Je l'entends rire. Ça faisait longtemps que je n'avais pas entendu ce rire. C'était un vrai, pas un forcé comme il s'entêtait à faire quand j'étais chez lui, avant. C'était une période difficile de sa vie et il n'avait pas trop goût à la rigolade.

    — Bonjour, oui ça va et toi ? Le voyage ? Il s'est bien déroulé, merci de t'en informer.

Je roule des yeux. Je vois que son humour n'a pas changé. Ses blagues sont insupportables. Je ne sais pas qui, en dehors de lui, peut trouver cela marrant.

    — Non, plus sérieusement, ça va toi ? Bien installée ? Je veux dire, tu t'entends bien avec Haylee, tu prends tes marques un peu ? Le lycée ? Enfin, t'arrives à t'adapter ?
    — Tout va bien, je t'assure papa. Je suis bien installée, la chambre est superbe : la décoration est magnifique. Pour ce qu'il en est d'Haylee, elle est géniale. Je la considère déjà comme ma sœur : nos caractères sont semblables. Et pour le lycée, je m'adapte plutôt bien : j'ai rencontré les Wilkinson. C'est passé avec Samuel, mais pas avec Emma, mais sinon tout va très bien. Tu n'as pas à t'inquiéter.

Il se relève en souriant. J'aime la personne qu'il est devenu. J'aime voir cet homme sourire pour un rien, avec de l'émotion dans les yeux. Dernièrement, lorsque je le voyais, il était toujours triste. Je devrai remercier Alice, c'est en partit grâce à elle qu'il a le goût de la vie de nouveau. Elle est bénéfique pour lui. Je décide alors de la suivre pour descendre manger quelque chose. Aller en cours sans rien avaler n'est pas dans mes gênes, après j'ai faim et ne me concentre plus sur ce que disent les professeurs. J'ouvre alors le réfrigérateur pour sortir le jus de mangue et une pomme et me prépare deux tartines nappées de pâte à tartiner. Je gobe mon petit déjeuner tel un animal. Un vrai tue l'amour : je suis décoiffée, non-lavée, pas habillée... Je dois faire pitié à voir.

***

Je sors de la douche pile à l'heure. Je m'habille rapidement, mets de la crème hydratante et du baume à lèvres et pars à la recherche de mon sac et de mes chaussures. Je ne suis pas organisée, merde. Quand je trouve enfin tout ce qu'il me faut, j'entends la porte principale claquée. Merde, merde, merde, elle m'a pas attendu. Je suis en retard. Je décide alors de courir aussi vite que je peux dans les escaliers. Tout s'est parfaitement bien déroulé, mais je suis tombée au niveau de la dernière marche. Heureusement, plus de peur que de mal, j'ai juste mal aux mains. J'ouvre alors la porte et découvre Haylee accompagnée des jumeaux et une brune siliconée. J'évite de parler : je me suis prise la tête avec Samuel hier, je ne supporte pas Emma et sa copine je ne la connais pas. J'ai alors appris par ma demie-sœur que nous ne commencions qu'une heure plus tard et que nous restons ici pour papoter. Génial, j'aurais pu dormir une heure de plus mais je suis ici avec mes grandes copines, youpi.

    — Bon alors Thaïssounette, comment c'était hier soir ?
    — Franchement, c'était cool. Ils sont bizarres, tous plus ou moins mais bon. J'me suis bien entendue avec Taylor, il est vraiment sympa.
    — Attends, Taylor ? Genre le Caniff ? Celui qui jette des regards noirs à tout le monde et qui paraît aussi froid que de la glace ?
    — Lui-même, et finalement, il est pas froid et est super cool.
    — Et bien dis donc. T'es au courant que depuis l'année dernière il ne parle plus à aucune fille à part pour les mettre dans son lit et utiliser son bambou ?

Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now