Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)

CHAPITRE XVII.

— Rajoutons un peu de piment, en cours, ça me parait intéressant.

Je le dévisage pour analyser son sérieux. Il sourit en coin, comme à chaque fois mais paraît sérieux. Même pendant les cours, il est prêt à tout pour remporter son trophée. Ce type est fou. Notre jeu est totalement malsain mais je me sens tellement à l'aise quand je suis à ses côtés.

— Penses-tu m'avoir plus facilement si je suis concentrée ?
— Pourquoi pas ? Puis, si je ne tente pas, comment pourrai-je savoir ?
— Tellement mauvais dans la vie que tu te sens obligé de faire les choses quand je suis occupée à autre chose. Ça en devient triste.
— Tu ne seras pas déçue, ne t'inquiète pas.

Je n'ai pas le temps de dire quoi que ce soit puisque je sens sa main posée sur ma cuisse. Et même si mon corps est en total accord avec ce geste, je ne peux pas le laisser faire. Je tente de la lui retirer mais, en vain, il a bien plus de force de moi.

— T'es complètement atteint Dallas. Retire directement cette main de ma cuisse. Je ne veux pas savoir ce que pourraient s'imaginer les gens s'ils venaient à découvrir notre position.

A l'arrière, Carter et Matthew pouffent sans pour autant me venir en aide. Vive les copains. Je les insulte et leur hurle dessus intérieurement. Je ne sais pas quoi faire pour que Cameron ne remarque pas à quel point mon corps est réactif au sien.

— Ça ne sert à rien d'essayer de lutter, je sais à quel point tu en veux plus.
— Pardon ? Il faut aller consulter, ça devient grave. Puis, je te demande pas la lune, juste de retirer ta main.
— Dommage, ça aurait pu être intéressant.

En sentant sa main se décoller je ne peux m'empêcher de sourire. Il n'est peut être pas si débile que ça. Je pensais vraiment qu'il allait capitulé jusqu'à ce que sa main monte de plus en plus jusqu'à s'installer à la limite.

— Alors là tu vas beaucoup trop loin, j'hurle.
— Dallas, Smith, Espinosa et Reynolds. Dehors, maintenant !
— C'est injuste, nous n'avons rien fais !
— Et vous riez avec le mur ? DEHORS.

Ils tentent en vain de rester en classe. C'est cause perdue mais ils s'agrippent. Au final, nous sommes mis à la porte. Je ne vais jamais réussir mon année à ce rythme.

— En tout cas, merci Thaïs.
— Pardon Cameron ? J'espère que c'est de l'humour et que tu te rends bien compte que si nous en sommes là c'est uniquement par ta faute.
— Elle a pas tord Cam'.
— Merci de m'épauler, pour une fois, Matthew.

Personne ne dit rien pendant les premières minutes. Je ne peux pas être sérieuse et aller chez le principal après aussi peu de temps dans ce lycée.

— Qu'est ce qu'on fait, maintenant ?
— Qu'est ce que tu veux faire, au juste ?
— Me dites pas que vous comptiez rester ici ? Je peux pas me permettre de me faire chopper, y a pas un moyen de sortir ?
— Y a vraiment rien qui a chez toi. T'as peur qu'on te choppe dans les couloirs du lycée parce que t'as promis à môman d'être sérieuse mais t'es prête à faire le mur.
— Je n'ai aucune leçon de morale à recevoir de ta part. Sois tu m'aides, sois c'est inutile d'utiliser ta salive.
— Et tu penses réellement que l'on ne se ressemble pas ? T'es aussi cinglée que moi. Aller viens, suis-moi. Les mecs, vous venez ?

Je vois les deux garçons prendre place à mes côtés. Je comprends alors qu'ils sont de la partie pour une heure délinquante.

***

En fin de compte, je me retrouve isolée avec Cameron. Je ne sais pas comment nous avons réussi à nous retrouver à deux mais le fait est que les deux autres garçons se trouvent maintenant introuvables. Les connaissant – connaissant leur courage, plutôt – je suis convaincue qu'ils ne sont pas très loin. Il est même fort probable qu'ils se prennent pour des espions.