Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)

CHAPITRE VIII.

C'est Haylee qui ouvre la fenêtre et engueule la personne. Je me rends compte que c'est Samuel. C'est même pas un peu surprenant. Évidemment, pour changer, il est fou de rage. Étrangement, il arrive à me faire peur. Il rentre en furie. Fais comme chez toi, bonhomme. Il vient se placer en face de moi, plantant ses yeux dans les miens. Son regard révèle un tas de choses : colère, haine, peur... Le principal étant la colère. Mais en me concentrant encore plus sur ses yeux verts, je remarque que ceux-ci sont rougeâtres : je ne dis rien mais je doute que ce soit le manque de sommeil. Il a quand même pas l'air très content.

    — T'étais où ? T'étais avec lui, je me trompe ? Putain, Thaïs.
    — Oh con, me prends pas la tête. Sors de chez moi, t'es fou, c'est pas un hôtel ici.
    — Si je sors, tu sors avec moi alors. Non négociable.

Je le suis, évitons un autre drame, même si, c'est inévitable. Je me retrouve dans cette galère pour une histoire de rivalité masculine. Pathétique.

    — Je réitère, t'étais avec qui ?
    — Tu sais la réponse, pourquoi te torturer ?
    — Dis le prénom de ce fils de pute.
    — Ca-me-ron.

J'ai insisté sur chaque syllabe. Jouer avec le feu, toujours. Je peux observer sa mâchoire se serrer et ses poings se fermer. Il est vraiment énervé. Son poing droit vient s'abattre sur l'arbre à mes côtés. Je n'étais pas visée mais j'ai sursauté.

    — Vous avez fait quoi avec Cameron ?
    — Trois fois rien, il m'a pris contre un arbre, c'est tout.

Ce n'est pas un moment pour faire recours au sarcasme mais c'est la seule chose que j'ai trouvé pour me sentir un peu mieux.

    — Je rigole pas. T'as fais quoi avec cet enculé, s'énerve-y-il encore plus.
    — Mais qu'est-ce que ça peut te foutre ? T'es ni mon père, ni mon copain. J'ai aucuns comptes à te rendre. T'es strictement personne pour savoir ce que je fais, à quel moment et avec qui. J'ai vu Cameron, c'est comme ça, t'as pas à en savoir plus.
    — T'as raison, je suis pas ton copain.

Il se presse l'arrête du nez et souffle. On dirait qu'il se calme un peu mais ça me fait penser au calme avant la tempête. C'est trop étrange comme changement.

    — Et puis de toute façon, pourquoi tu t'occupes de moi comme ça ? Lâche-moi un peu, Samuel. On se connaît depuis trois jours, laisse-moi respirer. C'est adorable de vouloir prendre soin de moi mais je suis pas ta sœur. Je serai pas aussi conne qu'elle a pu l'être.
— Tu sais quoi ? J'y peux rien si j'ai eu un coup de cœur pour toi. C'est vrai quoi, tout chez toi me plaît. T'es belle, t'as un bon caractère dans l'ensemble, tu me fais rire et je pourrai continuer encore pendant un moment mais je veux pas. Nan je veux pas parce que t'es une bonne salope. Un coup Taylor, un coup Cameron, un coup moi, qui est le prochain, Thaïs ? J'espère au moins que tu te feras trouer comme tu le mérites. Et ouais, j'vais te lâcher ouais parce que t'as pas à parler de ma sœur comme ça ? Tu connais rien à cette histoire, absolument rien, donc t'es personne pour pouvoir juger. T'entends ? T'es personne. Alors vas-y continue à faire la princesse à remballer tout le monde, à te croire au-dessus des autres mais respecte ma sœur. Parce que, crois-moi, bientôt tu vaudras pas mieux qu'elle et que toutes les autres d'avant. Tu seras la chienne de service et y aura personne pour t'aider, tu seras seule.
— Sauf que la seule chienne ici, c'est ta sœur. Regarde avec qui elle traîne. Faut être très con ou aveugle pour ne pas voir qu'elle se fait prendre tous les soirs.

Étrangement, les mots sortis de ma bouche sont calmes. Évidemment, j'en ai pris un coup dans la fierté avec son monologue alors il fallait que je tape là où ça fait mal. Je n'ai réalisé que c'était des paroles rudes qu'une fois que j'ai vu sa main se lever pour aller s'abattre sur mon visage. J'ai réussi à esquiver, de peu. Merde, je sens des gouttes salées qui perlent sur ma joue. Putain c'est pas le moment de pleurer. Il a voulu me frapper. Il essaie de s'approcher de moi mais je le repousse et le fusille du regard.