CHAPITRE XVIII. (1/2)

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Le trajet se fait avec une température surélevée. Je pense que c'est mes hormones qui me jouent des tours mais j'ai atrocement chaud.

— Ça va ?

Sa question résonne dans ma tête mais je ne réponds pas. Je ne sais pas comment je me sens. Le souvenir de mon passé se fait lourd. Je ne sais pas comment j'ai été capable d'avouer tout ça à Nash. Il est le seul au courant, je n'ai jamais réussis à en parler, auparavant. Ma mère n'a jamais su ce qu'il s'était passé ce jour là. Elle m'a juste découvert, un jour, vidée de mon sang, dans notre baignoire. Elle s'en est toujours voulue de ne rien avoir remarqué. A l'époque, je lui en ai voulu également, pourtant, avec du recul, comment aurait-elle pu comprendre ? J'étais refermée sur moi-même et faisais semblant d'aller un minimum bien. Elle était seule et travaillait beaucoup pour pouvoir m'offrir à manger et un toit sous lequel dormir. C'est à cette époque qu'elle a rencontré James. Il a été une vraie bouffée d'oxygène pour elle, mais aussi pour moi.

Je suppose que la relation que j'entretiens avec Cameron est ma nouvelle tentative de suicide. Je sais qu'il va me détruire, j'en suis sure. Tout le monde m'a prévenu sur sa façon d'être mais pourtant, j'ai ce besoin d'être avec lui. Comme une junkie a besoin de son héroïne, j'ai besoin de ma dose de Cameron. J'ai ce besoin d'entendre ses horribles paroles, j'ai besoin de nos disputes. Je veux pouvoir sentir son regard sur moi. J'ai envie de son corps contre moi et bien plus encore. Ce jeu malsain prouve bien mon état psychologique. Je le sais depuis le début que je fonce dans un mur mais pourtant je ne freine pas, au contraire, j'accélère.

— Écoute Thaïs, je ne sais pas ce qu'il ne va pas avec toi mais je t'avoue que tu m'intrigues.

S'il savait de quoi il parlait, s'il savait dans quoi il est en train de s'aventurer. Au final, qui va détruire qui ? Je suis tout autant nocive que ce pauvre Alexander. Personne ne connaît cette facette de ma personnalité mais c'est peut-être réellement qui je suis. Peut-être que je cherche à me détruire et que pour ça, j'ai besoin de détruire les autres. Non, putain non. Je veux juste le faire souffrir pour ce qu'il fait aux femmes.

— Pourquoi va-t-on chez toi, Cameron ?
— J'en ai aucune idée. Je voulais juste être seul avec toi.

Je ne décèle aucune ironie dans ses paroles, rien. A-t-il cédé ? A-t-il perdu notre pari ? Ou est-il devenu raisonnable ? Tant de questions se bousculent dans ma tête pour au final se rejoindre en une réponse : c'est un piège. Il est évident qu'il s'agit d'un piège. Le loup, suivit par l'agneau jusqu'à chez lui ; l'agneau se laisse apprivoiser et suit aveuglément le loup, mais pourtant la fin, tout le monde la connaît. Et cette fin est la même que pour Cameron et moi.

— Cameron... Où est-ce qu'on va finir par toi et moi ? Je veux dire, comment ça va finir ?

Je ne sais pas comment ni pourquoi je lui ai posé cette question mais pourtant j'ai besoin d'une réponse de sa part.

— Comment veux-tu que ça se termine ? La seule raison pour laquelle nous avons commencé à nous parler est un pari stupide sur des sentiments amoureux. Mais on s'en fout, on vient d'arriver.

J'observe la grande demeure devant laquelle nous nous sommes arrêtés. Je ne suis pas sûre de réussir à retenir le filet de bave qui s'est formé de ma bouche. Même si mon père loge dans une grande maison – bien plus grande que celle de ma mère, et bien plus grande que les maisons gens normaux – je suis impressionnée sur le bâtiment auquel je fais face.

— C'est la seule raison pour laquelle j'apprécie ne serait-ce qu'un minimum mon paternel.

Je me souviens de la fois où il avait dormis chez nous pour tensions familiales. A l'époque je pensais qu'il se moquait de moi et que c'était une simple excuse.

Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now