CHAPITRE XX.

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Une fois dans l'habitacle de la voiture, je me mets à rire sous les yeux ahuris de Taylor. Je pars dans un fou rire inarrêtable mais reprends mes esprits pour mon conducteur.

    — Alors là, il va falloir que tu m'expliques un tas de choses. Qu'est-ce que tu lui as fait pour qu'il bande autant ?

Je me retiens de repartir dans mon fou-rire quand il parle de l'état de Cameron. Je décide donc de me mettre à nue devant lui. Au sens figuré, pas deux fois avec deux garçons diffèrent en à peine deux jours. Je prends mon courage à deux mains pour tout lui avouer, absolument tout. Son expression faciale trahit surtout de la surprise après ce que je viens de lui avouer.

    — Je ne sais pas quoi dire, Thaïs. Il agit bizarrement avec toi.
    — Comment ça ?

Les mots sortent de ma bouche bien plus vite que je ne l'aurais voulu. Mais encore une fois, quand il s'agit de Cameron, j'accours. Tout ce qui le touche — et me touche, par la même occasion — j'ai ce besoin d'en vouloir plus.

    — Écoute, j'en sais rien. Ça n'a jamais été un chouette type avec les filles mais avec toi c'est différent. C'est comme si tu étais son addiction. Il te déteste mais pourtant dès que tu es loin, dès que tu ne fais plus attention à lui, il fait tout pour que tu poses tes yeux sur sa personne. Il veut que tu lui appartiennes et ça, ça c'est bizarre.

Je ne sais quoi penser de cette tirade et cogite, seule, avec ma conscience. Bien sûr, celle-ci s'attend à une histoire d'amour hollywoodienne et pense que dans cinq ans nous serons mariés avec les enfants. Je suis incapable de penser correctement. Je ne peux avouer au monde entier mes sentiments mais ils m'empêchent de réfléchir. Je ne sais même pas quels sentiments je ressens. Maman m'avait dit à quel point l'amour est compliqué mais là, ce n'est même pas de l'amour. C'est un jeu pervers où deux adolescents promettent de ruiner la vie de l'autre à base de sexe.

    — Toi même tu l'as dis, quand tu as dis non, il s'est arrêté. Alors que je le connais, avec n'importe qui d'autre, il aurait tenté de faire quelque chose. Ce n'est pas un violeur, il n'aurait jamais forcé la fille, il n'irait pas jusque là, enfin, je crois. Mais en tout cas, il aurait essayé de faire monter la température.

Je le coupe pour éviter qu'il s'enfonce dans ses explications. Je sais très bien où il veut en venir mais je ne veux pas entendre. Je ne veux pas avoir ne serait-ce qu'un pour-cent d'espoir. Je ne veux pas avoir à croire qu'il peut avoir des sentiments pour moi. C'est impossible, et je le sais. Il est incapable de ressentir des sentiments, il ne sait pas ce que c'est. S'il se comporte de la sorte avec moi, c'est uniquement dans l'espoir que je tombe à ses pieds pour m'avoir plus facilement dans son lit.

— Allô la Terre ?

Je secoue la tête pour éloigner mes pensées et reprendre le contrôle de celle-ci. Je n'avais même pas remarqué que j'étais déjà arrivée à destination. Je le remercie d'une bise pour rentrer, ensuite, chez moi. Je me pose directement sur le canapé pour réfléchir. Je ne comprends pas pourquoi je n'étais pas au courant de leur simili-popularité. Dans un sens, je suis blessée qu'ils ne m'aient jamais rien dis à ce propos. N'ont-ils pas confiance en moi ? Je ne sais pas comment je dois prendre tout ça, au final.

***

Je me réveille difficilement. La nuit a été courte, je n'ai pas réussis à trouver le sommeil. Trop de questions sans réponses. Je décide d'aller me préparer, tout de même, en choisissant de faire un effort de présentation en harmonisant ma tenue d'un simple trait d'eye liner noir. Mes cheveux réunis en un chignon bas, et s'en était finis. Emmenée par personne, je prends mes écouteurs et les démêle sur le chemin de l'arrêt de bus. A force d'être assistée chaque matin, j'en étais presque venue à oublier ce véhicule où se trouve toute genre de population. Mais quand je rentre dans le véhicule, une odeur de transpiration me monte au nez et j'en ai des remontées. Beurk, ça me dégoûte. J'aperçois également des regards noirs de la part des lycéens et perçois quelques insultes murmurées. Formidable, de mieux en mieux.

Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now