CHAPITRE XVIII. (2/2)

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Cameron.

Je la laisse quitter la voiture et ne fait rien pour la retenir. Je sais ce que j'ai envie d'elle mais je ne voulais pas tout gâcher. Cette fin de journée à ses côtés a été parfaite. Depuis longtemps, je me suis senti bien avec une fille sans avoir affaire au sexe. Depuis que je suis rentré au lycée, je ne me souviens que c'est arrivé une seule fois et mon cœur n'en a été que détruit quand j'ai découvert pot aux roses. Thaïs ne mentait pas en disant qu'elle était différente, et je le conçois que maintenant. Je comprends pourquoi ils sont tous là à l'aduler. Cependant, ce côté si parfait de sa personne me donne tant de haine envers elle. A ses côtés, je ne me contiens pas, je n'arrive pas à faire semblant. J'ai ce sentiment de haine quand je suis avec elle. Pourtant, juste elle et moi, j'ai découvert une autre personne.

Elle ne devrait s'éloigner de moi et du mal que je projette à mes conquêtes mais pourtant, fidèle à elle-même, elle reste campée sur ses positions. Je ne sais que faire pour qu'elle comprenne enfin qu'il faut qu'elle reste loin. Égoïstement, je n'arrive pas à me détacher d'elle. Je sais que je vais la détruire, il m'en faudra peu pour faire de cette petite femme un déchet mais pourtant, j'ai cette impression qu'elle me fait du bien. Et pendant qu'elle me soigne, je l'empoisonne. Mais bordel que je déteste quand un homme s'approche d'elle. C'est mon trophée, c'est à moi qu'elle revient.

Je passe chez Nash pour pouvoir parler ouvertement de mes démons. Bien qu'il fasse partit du groupe et de ses paris à la con, il est bien respectueux de la femme – enfin, pour un mec qui pari sur des femmes, il est assez respectueux. Je suis le seul abruti à les détruire jusqu'au bout. Je suis mauvais, mais c'est le seul qui m'écoute et me conseille en me jugeant le moins possible. Je sais qu'il n'hésitera pas à me remettre à ma place si je déconne et c'est ce pourquoi je le considère comme mon frère. Je les apprécies tous, véritablement, mais Nash est à un stade bien plus avancés.

— Alors mon gars, tu lui as sortis le grand jeu ?

Je reste sur le cul quand il pose sa question. Quand j'y repense, c'est typiquement ce à quoi j'avais pensé en la ramenant chez moi mais cette conne a commencé à jouer du piano.

— Elle m'a pris au dépourvu. Si tu savais à quel point j'étais prêt à la baiser...

Il me jette un regard dont je ne décèle pas le sentiment quand je lui annonce que je ne l'ai pas touché. Mais, bordel, je ne l'ai pas baisé, à quoi je joue ?

— Tu ne l'as pas touché ? Cameron, je te connais, si tu veux une femme, tu l'as. T'es différent avec elle, et ce n'est bon ni pour elle, ni pour toi.

Je réfléchis quelques secondes à ses paroles alors que je sais pertinemment qu'il a raison.

— J'étais parti lui chercher son jus de pomme. On venait de se gueuler dessus parce que, putain, ce qu'elle peut être casse-couilles. Elle a commencé à jouer Chopin à la perfection. J'ai cru entendre ma mère, ça m'a bouleversé.

Je le vois s'affesser dans son fauteuil en prenant une grande feuille, du tabac et notre amie Marie-Jeanne. Je sais que quand il commence à rouler, nous sommes dans le pétrin. La conversation risque d'être complexe et, pour m'empêcher de trop extérioriser et briser chaque objet de cette maison, le stick me fera l'effet d'un calmant.

— Tu comptes faire quoi ?
— J'en ai aucune idée Nash. Ce pari est un jeu débile. Croit-elle vraiment que je peux tomber amoureux d'elle ? Je ne sais pas pourquoi elle me fait ressentir ça mais j'ai ce sentiment de haine pour elle. C'est réel, je la déteste. Je veux juste la baiser et lui faire comprendre à quelle point elle est pathétique de me faire face. Mais pourtant, quand elle a joué ce morceau, toute cette haine s'est envolée. J'ai vraiment cru que c'était ma mère et quand je suis arrivée dans cette pièce, je l'ai vu, elle.

Diamond - Old Magcon (EN RÉÉCRITURE)Where stories live. Discover now