12 - Un parcourt à l'aveugle.

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  Après plusieurs minutes a marcher à quatre pattes, Joyce se stoppa. Le tunnel s'arrêtait brusquement devant elle et le vide s'y présentait. On distinguait parfaitement bien le bruit de l'eau se trouvant plus bas, mais aucune luminosité nous permettait d'en savoir la profondeur.


— C'est bon, s'écria ma femme. En tapotant contre le mur, je viens de sentir une barre. Il doit y avoir une sorte d'échelle.

— Fais attention Joyce ! Ce n'est pas le moment de tomber, on n'y voit strictement rien ici, je ne pourrais pas t'aider, annonçai-je.


On se pose souvent la question : Comment font les gens aveuglent ? Aujourd'hui, j'ai enfin ma réponse. Si demain, je devrais perdre la vue, ma vie tout entière perdrait son sens. La vision est un sens réellement essentiel pour un être humain, ne rien voir est totalement angoissant.

La sensation au toucher se décuple et le moindre petit caillou ou matière visqueuse, me faisait sursauter. Je descendais lentement, m'accrochant fermement à chaque barreau. Je tâtais du pied plusieurs fois, afin d'être sûr qu'il soit bien positionné. 

Une fois le pied au sol, je m'aperçus que mes bras atteignaient l'entrée du tunnel. La chute n'aurait au final pas été mortel, mais il était essentiel de faire attention. Nous ne disposions d'un trop peu de temps pour nous permettre une blessure nous ralentissant.


— On fait quoi Nate? demanda ma femme.
— Restons collés et avançons doucement, répondis-je.


J'essayais de me convaincre moi-même que tout allait bien se passer, mais c'était impossible. L'endroit était trop bizarre pour que tout se passe réellement bien. Pour le moment, nous avancions à tâtons dans l'eau puante des égouts. Aucun bruit ne se faisait entendre, seul celui de notre respiration et de nos pas dans l'eau.

Au fur et à mesure, je distinguais une lueur non loin de nous, nous accélérions le pas afin d'y arriver le plus rapidement possible. Quand soudain, quelque chose se dressa devant moi et m'attrapa par la gorge en me faisant décoller du sol.

Je ne pouvais distinguer ce qui venait de m'attraper avec tant de force. En voulant me dégager de son emprise, je découvris la texture gluante et écœurante de cette chose. Je me débattais du mieux que je pouvais, pendant que ma femme hurlait de peur. Je pris l'arme que Jeanne m'avait rendu peu de temps avant et le pointa sur ce que j'avais en face de moi. Je ne savais pas où je visais, ni ce que c'était, mais tant pis, j'appuyai sur la gâchette sans perdre une seconde.

Le bruit du coup de feu raisonna dans le tunnel, le coup me sonna un instant. Mes oreilles sifflaient, me donnant mal à la tête. La masse qui devait être imposante s'effondra au sol, m'entraînant dans sa chute. Ma femme vint à mon secours immédiatement, alors que je tentais de reprendre mon souffle du mieux que je le pouvais. Je toussai à plusieurs reprises, comme si cela aurait pu m'aider. Petit à petit, un souffle régulier me revint et je constatai avec effroi, qu'il n'y avait plus rien à côté de moi.

Cette chose que je venais d'abattre, cette chose qui venait de m'attaquer n'était plus là. Comme si, l'eau l'avait dissous. Je ne comprenais pas, je cherchais comme un fou autour de moi à l'aide de mes mains, dans l'eau froide, visqueuse et puante.

Je relevai mon corps d'un bond. Ne voyant rien, je ne voulais pas rester une minute de plus dans ce lieu sombre et flippant. Je pris ma femme par la main et accélérai le pas. En peu de temps, nous arrivions à cette fameuse lueur. Le tunnel des égouts qui se terminait ici, nous jetait au beau milieu de la forêt, au niveau d'une décharge naturel.

L'odeur provenant de l'endroit était tout autant pourrie que la maison et les égouts. J'avais l'impression que cette odeur désagréable s'était installée dans mes narines et qu'elle n'en bougerait plus. Cependant, à force de la sentir, je m'habituais légèrement à l'odeur et les hauts-le-coeur se faisaient de plus en plus rares.

Ma femme et moi remontions la petite montée, qui séparait la forêt de la décharge. Je l'aidai à gravir le dernier mètre, qui se trouvait être le plus compliqué. Une fois en haut, je regardais autour de moi. Je ne distinguais pas grand chose malgré la nuit claire, la forêt était sombre, mais la maison dégageait une petite lumière. Ma femme commençait à partir dans le sens de la route sans que je m'en aperçoive, il fallut qu'elle me ramène à la réalité un court instant.


— Nate qu'est-ce que tu fais ? Viens, on y va. Il est hors de question qu'on reste une minute de plus ici, disait-elle en paniquant.
— Joyce, répondis-je en hésitant. Tu te souviens ce que Jeanne m'a dit dans cette fameuse pièce ? demandai-je.


Elle me regardait d'une façon, annonçant qu'elle ne comprenait pas où je voulais en venir. Je savais que ma réponse n'allait pas lui plaire, je savais d'avance que j'allais me faire engueuler. Mais, je n'eus le temps réellement de lui annoncer ce qui me traversait l'esprit, qu'elle avait compris. Ses yeux devenaient de plus en plus ronds, un regard perçant remplit d'incompréhension, annonçant sa colère prête à bondir.


— Nate, t'es devenu complètement taré ? Rassure moi, tu divagues, c'est une blague ?
— Non Joyce, si je peux l'affronter, il faut que je le fasse. Je n'ai pas envie qu'elle te contrôle toute notre vie, expliquai-je.


Ma femme ne trouva pas le temps de me répondre, qu'un rire diabolique se fit entendre dans la forêt. Il raisonnait et semblait provenir de tous les coins. Pris de panique, je pris ma femme dans les bras comme pour la protéger, mais elle ne disait rien. J'avais vaguement l'espace d'un instant, oublié qu'elle pouvait être mon plus grand danger. Puis, en me retournant, je la découvrais une fois de plus sous l'emprise démoniaque et dangereuse, que je commençais à trop bien connaitre.

C'est désespéré que je m'éloignais d'elle sans chercher à la combattre. Je savais qu'une fois de plus, je n'aurais pas le dessus, mais j'étais loin de m'imaginer à prendre une fois de plus, un coup vif dans le nez.

Je tombais au sol, les larmes coulants vivement de mes yeux. La douleur était horrible et insupportable, j'avais envie d'éclater en sanglots tellement celui-ci me faisait mal. Je ne pouvais plus respirer par le nez, j'avais reçu trop de coups et mon cartilage devait être explosé en mille morceaux.

Je sentis une pression s'exercer au niveau de mes cheveux. Je n'avais pas les cheveux bien longs, mais la petite longueur que je possédais permettait de les agripper fermement. Trop occuper à me tenir ce nez qui me faisait souffrir le martyre, je ne cherchais pas à me débattre et me laissait traîner au sol vers la maison.   

***

Voici le chapitre 12 de connexion, l'histoire va devenir de plus en plus intéressante à partir du prochain chapitre car on va vraiment tout apprendre au fur et à mesure. Cependant, cela est très rarement mais ce chapitre est celui dont je doute le plus, donc j'aimerais vraiment savoir ce que vous en pensez =)

Un petite vote fait toujours plaisir *.*

CONNEXION ( Terminé )Where stories live. Discover now