18 - Vengeance Démoniaque.

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Il ne fallut pas longtemps à Martha pour rejoindre la cave. La colère de ce qu'elle avait en elle se lisait sur son visage. Je ne paniquais même pas, je n'y arrivais plus, je savais la vérité et je savais que les mots m'aideraient. 

Elle était tellement furieuse que j'entendais sa respiration de là où j'étais. En réalité, tout le monde croyait qu'elle gérait les gens à sa guise, mais ce n'était pas elle. Elle aussi est sous contrôle, mais elle y est depuis sa plus tendre enfance.


— Tu n'es pas Martha, annonçais-je sous le regard pétrifié de ma femme.


J'avais tapé dedans et je l'ai compris en entendant son rire. Il souriait, il était fier, cela faisait trente ans qu'il bernait tout le monde, en contrôlant le corps de sa propre fille. Je ne savais pas d'où venait cette confiance en moi, cette confiance me mettant à l'aise et me faisant communiqué avec cette chose.


— Tu es de loin le plus intelligent de la famille Nate, je suis fier de toi, répondit Charles en provenance du corps de Martha. Tu n'as donc pas peur de moi ?
— Je ne vois pas pourquoi, je devrais peut-être ?


Je sentis ma femme m'envoyer un coup de coude dans les côtes, ce qui me fit grimacer. J'avais déjà mal partout et elle ne trouva rien de mieux à faire que me mettre un coup. Je savais qu'elle voulait que je me taise, mais il ne fallait pas. Je savais que je pouvais réveiller une certaine partie de Martha, j'avais plus ou moins réussit une fois. Il fallait juste que je dupe Charles, ce qui était plus compliqué.


— Après tout, je ne suis, en aucun cas, responsable de ta mort. Je n'étais même pas né quand tu as quitté notre monde, ajoutais-je.
— Tu sais ce que je veux ? Je veux que cet homme qui m'a retiré la vie, perde tout ce qu'il a !


Et là, à cet instant précis, j'étais clairement dans la merde. Impossible de calmer la colère de Charles, son esprit de vengeance était bien trop présent. Il ne voulait pas tuer Robert, mais le faire, souffrir, lui briser le cœur morceau par morceau, car il n'y avait pas meilleure torture. Mais une idée me vint à l'esprit au moment même où le corps de Martha s'avançait doucement vers moi.


— Et Martha, tu y penses ? demandais-je légèrement paniqué.
— Quoi Martha ? Elle est à moi ! Je vis en elle, donc elle ne craint rien !
— Mais le jour où ton âme partira, elle se retrouvera seule ! Tu devrais lui laisser un frère pouvant l'aimer, pouvant l'aider malgré qu'elle soit plus âgée que moi. Mais elle ne sera pas seule, elle aura sa famille.


Je revoyais cette lueur que j'avais aperçue un peu plus tôt. L'amour, l'intérêt, c'était donc ça la solution. Comment avais-je pu être aussi bête, comment j'avais fait pour ne pas y penser plus tôt. Martha n'attendait qu'une seule chose dans la vision qu'on m'avait envoyée, elle n'attendait que de l'amour. Elle ne voulait qu'une seule chose, être acceptée par sa famille et vivre normalement avec moi et Carl.


— Tu n'as jamais eu envie de ça Martha ?
— Arrête, me coupa Charles en hurlant.
— Une famille heureuse, qu'on fasse attention à toi, qu'on t'aime pour ce que tu es ?
— Je t'ai dit d'arrêter !!!


Sous ce hurlement strident, le corps de Martha sous le contrôle de Charles se jeta sur moi. Il me prit par la gorge et me colla au mur, resserrant ses mains de plus en plus, afin de me priver d'air. Je l'observais de mon seul œil encore intact, je le plongeais dans son regard, tout en essayant de dire quelque mot.


— Martha, crois-moi. Je reste ton frère, ils m'ont lâchement abandonné moi aussi, répliquais-je.


Je sentais la pression autour de mon cou devenir de plus en plus forte. Joyce essaya de se jeter sur le corps de Martha, mais elle n'y arrivait pas. Comme si, quelque chose la protégeait, que rien ni personne ne pouvait l'atteindre. 


— Tu.. Tu as déjà... Tout perdu.. Ne le laisse pas... Tuer la seule personne qui te reste...


Sous ses mots, l'emprise se détacha de mon cou. Je tombais au sol et pris une grande bouffée d'air. Je toussais encore et encore, je n'avais jamais été aussi heureux de pouvoir respirer. Je n'y croyais plus, j'avais vu ma vie défiler, mais j'avais réussi.

Le corps de Martha tomba au sol comme un vulgaire chiffon. Un cri horrible et démoniaque se fit entendre, il était impossible à entendre. Nous étions obligés de nous boucher les oreilles, afin que celui-ci ne nous perce pas les tympans. Une ombre noire sortit du corps, exactement la même que j'avais vue dans la vision. 


— Vous ne sortirez pas vivant d'ici, ria l'ombre.


Soudain, la cave toute entière s'embrasa. Comme si, les flammes de l'enfer venaient pour nous achever. Le feu prit d'une rapidité peu commune. L'ombre, fut elle aussi prisonnière des flammes et disparu en premier. J'avais réussi à nous débarrasser de l'esprit maléfique de ce qui était techniquement mon oncle, mais nous étions à présents prisonniers des flammes.

CONNEXION ( Terminé )Where stories live. Discover now