En secret (Terminée)

46 - Remontées de bretelles.

*** Point de vue de Lila ***

Notre soirée mouvementée est calmée tout net par l'agent Dunnam en colère.

– Et nettoyez-moi tout ce bazar ! ordonne-t-il avant de couper la transmission.

Nous sommes tous debout dans la pièce, mécontents, à contempler en silence le chef-d'œuvre des deux imbéciles. Après un long soupir général, c'est Léna qui prend la parole.

– Les deux abrutis, vous allez coller vos culs dans le coin cuisine, vous mettez du sang partout !

– Nous allons nettoyer vos plaies en vous jetant sur la figure le désinfectant le plus piquant que nous trouverons, les prévient Amber qui fulmine.

– Mais...

– La ferme ! crions-nous tous en même temps alors qu'ils tentent de protester.

Pendant que l'agent qui a menotté Josh vérifie qu'il est bien calmé avant de le libérer, ce que l'air penaud de Josh lui confirme, je pars à la recherche de ma trousse à pharmacie. Malheureusement, une fois ouverte sur le petit comptoir, nous inspectons le contenu avec les filles et celui-ci se résume à une boite de petits pansements et une pince à épiler.

– Je ne suis même pas étonné que dans la trousse d'urgence d'une fille, il y ait de quoi s'occuper de ses poils, pouffe Shaun.

– Mauvaise langue, c'est pour les échardes, je rectifie en lui tapant le bras.

– Ouais, c'est bien ce que je dis, c'est pour les poils parce que tu m'excuseras, mais tu as plus de chance de te mettre un sourcil dans l'œil qu'une écharde dans le doigt ici, se moque-t-il.

– Shaun, regarde bien nos têtes et tu comprendras que ce n'est pas le moment de nous gonfler sauf si tu souhaites que l'on te saute dessus et pas pour un câlin, le prévient Léna qui le fusille du regard.

– Ça va aller, j'ai eu ma dose, répond-il en se massant la mâchoire. Nous allons avoir besoin de Robert pour les soigner, je vais le chercher, décide-t-il en s'exécutant après m'avoir offert un baiser.

En attendant son retour, je pars à la recherche de balais, pelles, sacs poubelles et produits ménagers. Mon oncle arrive très vite et quand il entre dans la pièce, sa trousse de soins à la main, il se fige quelques secondes pour apprécier les dégâts en affichant un air plus mécontent que stupéfait.

– Moi qui pensais qu'avec des agents assermentés, les soirées ne pouvaient que bien se passer, bougonne-t-il en se dirigeant dans le coin cuisine où Josh et l'agent attendent, la tête basse.

Il se met aussitôt au travail pendant que nous autres, nous nous attaquons au nettoyage et remise en ordre. Lorsque mon oncle a terminé les soins, il referme sa trousse et s'apprête à nous aider à ranger, ce que je refuse en le congédiant d'un gros baiser sur la joue pour le remercier.

En revanche, les deux gueules couvertes de scotchs et d'hématomes se mettent au travail sans dire un mot lorsque nous leur tendons pelles et balayettes.

Il nous faut une heure pour tout nettoyer et les deux fautifs n'osent toujours pas ouvrir la bouche, car dès que l'un tente de le faire, nous nous tournons immédiatement vers eux en les menaçant de mort du regard. Même leurs excuses, nous n'en voulons pas, nous ne sommes pas d'humeur et si l'un d'eux a le malheur de l'ouvrir, nous sommes unanimement prêts à les rosser en bonne et due forme.

– Bien. Cette soirée était tout à fait charmante, mais je vais rentrer chez moi puisque la fête est finie, déclare Amber. Suis-je concernée par la convocation de demain matin ? s'informe-t-elle.