57 - Penser à l'avenir.

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*** Point de vue de Shaun ***

Après cette étonnante mise au point concernant l'entrée officielle d'Amber dans mon cercle, je dis bien « mon », car pour les autres, elle était déjà intégrée, nous avons eu la bonne surprise d'apprendre que Lila pouvait quitter l'hôpital dans la journée. Amber doit passer encore une journée supplémentaire à cause de sa grossesse, quant à Josh, il faudra encore quelques jours, ses blessures étant plus sérieuses.

Trop heureux et pressés de récupérer Lila, Robert et moi sommes rentrés pour prendre ses vêtements et dès la fin du repas, nous nous précipitons à l'hôpital pour aller la chercher. Nous sommes euphoriques. À notre arrivée, Lila nous fait remarquer que nous avons juste trois heures d'avance puisque les sorties ne se font pas avant seize heures. Mais nous nous en fichons, nous sommes tellement excités que nous préférons tournez en rond dans sa chambre en sa présence, qu'à la maison loin d'elle. Bon... elle n'est pas tout à fait d'accord et le fait qu'elle nous râle dessus toutes les cinq minutes pour que nous nous asseyions, ou que nous allions marcher dans le couloir, nous le prouve de façon assez claire.

Lorsque l'heure arrive enfin et que le médecin conclut sa visite en donnant son accord pour la sortie, Robert et moi lui sautons presque dessus pour lui enfiler ses vêtements et ensuite la jeter dans son fauteuil roulant. Puis, nous partons en courant, lui laissant à peine le temps de dire au revoir aux autres. Petite précision, nous ne l'avons pas jetée dans son fauteuil, mais c'est elle qui s'en plaint. Il faut toujours qu'elle en rajoute un peu. Bon... un tout petit peu.

Je vous parle de ce que je ressens le soir lorsque je m'allonge contre elle pour que nous dormions enlacés et serrés ? Une explosion de bonheur quand nos corps se moulent l'un contre l'autre. Un bien-être incroyable lorsque Lila pose sa tête sur ma poitrine. Une sérénité totale au moment où elle s'endort et que j'en ai fait autant, bercé par son souffle paisible sur ma peau. Ma dernière pensée avant de sombrer en laissant un soupir s'échapper d'entre mes lèvres est « Elle est là, à sa place. Et tout à moi. ».

Le lendemain, Robert et moi sommes aux petits soins pour elle. Elle n'a pas le temps d'ouvrir la bouche que nous y enfournons à manger ou à boire, la faisant rouspéter de la laisser tranquille. Elle nous rappelle qu'elle a seulement mal à l'épaule et qu'il faut que nous arrêtions de la traiter comme si elle était devenue paraplégique.

– Nous voulons nous occuper de toi. Nous avons eu peur, je râle.

– Je dirais même plus, c'était la pire nuit de ma vie et j'ai besoin de m'occuper de toi, ajoute Robert.

– Alors, faites des gâteaux, massez-moi les pieds, je ne sais pas moi ! Mais arrêtez de me goinfrer de cette façon. Je me sens comme une otarie. Ça suffit maintenant ! se fâche-t-elle.

Avec Robert, nous convenons que nous en faisons un peu trop et que ce besoin de la pouponner n'a pas d'autre but que d'apaiser notre émotion de la retrouver. Voyant que nous commençons à influer sur son humeur de façon défavorable à nous presser ainsi autour d'elle, nous lâchons un peu de lest.

Mais nous restons tout de même tout auprès d'elle les quatre jours suivants et parfois, j'ai l'impression de marcher sur des œufs pour m'approcher d'elle. Elle me regarde faire du coin de l'œil, soupçonneuse, pour vérifier que je ne cache pas quelque chose à lui faire avaler. Du coup, je tourne autour d'elle lentement, comme si je devais attraper un chat prêt à m'envoyer sa patte pleine de griffes dans la figure.

Dans nos journées, nous incluons des visites à Amber, puis à Josh qui sort demain. Nous allons même faire une petite ballade quotidienne à l'ancienne et en amoureux jusqu'à notre rocher. Je profite de ma chance de ne pas avoir repris le travail, mon père m'ayant proposé de veiller sur Lila. D'ailleurs, il lui rend lui-même visite tous les soirs après le travail et reste boire un verre avec nous, ou parfois, jouer aux échecs avec Robert.

En secret (Terminée)Where stories live. Discover now