The Revenge

Chapitre 10 : Le secret éclate

L'aéroport de JFK était très impressionnant. De part, sa grandeur et son agglomération. La rousse voyait des hommes et des femmes marcher à vitesse grand V sans vraiment se soucier de leur environnement. Elle voyait aussi des touristes asiatiques prendre des photos à tous les virages. C'était assez drôle à voir. Pourtant, malgré toute cette agitation, il n'y avait qu'une personne pour qui son attention restait focalisée. Sakura. Elle était là, à sa gauche, renfermé, les épaules voutées et le regard vague. Jamais Karin ne l'avait vu ainsi. Ça lui brisait le coeur de la voir aussi abattu. Elles se trouvaient toutes les deux sur un banc, devant se trouvait une grande sculpture, assez avant-gardiste. Il était assez tôt, leur avion était encore dans plusieurs heures, mais Sakura avait insisté pour partir le plus vite possible de l'hôtel. Comme si elle craignait quelque chose.

Quelque part, ça l'agaçait un peu que sa meilleure amie abandonne aussi facilement. D'autant plus quant on sait que c'est à cause de son ex. D'ailleurs, la jeune femme ressentait une certaine hostilité à l'égard de ce Sasuke. Elle se demandait même comment Sakura, timide, effarouchée, craintive et innocente a pu se retrouver en couple avec un gars comme ça. Ce mec semble complètement fêlé. Elle jeta un autre regard vers Sakura qui fixait sans cligner des yeux le sol clair de l'aéroport. Bon sang, elle avait perdu du poids ! Déjà qu'elle frôlait la maigreur ! Ses joues creusées et son teint d'ordinaire doré grâce au soleil californien étaient pale et grisâtre la rendant plus vieille qu'elle ne l'était. Pourquoi s'infligeait-elle autant de souffrance alors qu'elle nageait déjà dans un merdier pas possible ?

Ne sachant pas vraiment quoi raconter, Karin tourna la tête en direction du restaurant face à elle. Une grande pancarte au-dessus de ce dernier affichait "Street Food" en lettres rouges et imposantes. C'était plus un snack qu'autre chose, mais la nourriture semblait y être bonne. L'Uzumaki arrivait à sentir une certaine odeur de friture et de steak. Il n'était pas l'heure de diner mais elle commençait sérieusement à avoir faim. Peut-être que Sakura aimerait une portion de frites. Peut-être même un hamburger. Mais elle soupira bien vite en remarquant qu'elle rêvait en couleur. Déjà qu'elle n'avait pas pris son petit-déjeuné, même pas de force, alors espérer qu'elle ingurgite un hamburger entier relèverait du miracle. Cependant, ce ne serait pas faute d'essayer, et puis leur avion n'est que pour très tard dans la soirée, alors manger leur fera passer le temps.

- Tu as faim, je vais aller nous chercher des frites et des hamburgers si tu veux ? Demanda la rousse avec une flamme d'espoir dans les yeux.

Son amie ne prit même pas la peine de lui répondre et se contenta de bouger la tête. Non. Ses pupilles vertes n'avaient toujours pas quitté le sol. Ses cheveux roses cachaient une grande partie de son visage en agissant comme un rideau sur ses épaules. Karin soupira et se leva en direction du snack. Elle vit rapidement une dame assez forte et aux joues grasses. Lorsque son regard croisa le sien, elle fit un grand sourire chaleureux. La dame lui demanda d'un accent assez fort, probablement irlandais, ce qu'elle souhaitait. Malgré la résistance de Sakura à avaler un plat consistant, la rousse commanda deux burgers bien gras et des frites encore couvertes d'huile. Toutes les deux ne faisaient pas réellement attention à leur consommation de matières grasses. Et aujourd'hui encore plus, c'était ce qu'on pouvait appeler une situation d'urgence. Comme quand une amie se fait larguer et qu'elle souhaite se goinfrer de glace à la vanille ou au chocolat. Là, c'était la même situation -nettement plus critique qu'une rupture certes- et c'était le devoir d'une meilleure amie de consoler par la nourriture.

Une fois la commande terminée, Karin lança un doux sourire à la dame du stand qui le lui rendit avec gentillesse. Avant de prendre son plateau, elle sentit son portable vibrer dans la poche arrière de son jean. Le rattrapant de justesse avant qu'il ne s'arrête, elle vit que c'était son très cher cousin.