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Mercredi 20 septembre 2017, 6h23

Seule, dans le noir, sur un matelas, séquestrée dans une chambre en piteux état, et eux. Eux qui se jouaient de moi, me regardant un sourire mauvais au visage, une pensée malsaine et horrible en tête et un acte, un acte juste impardonnable et tellement répugnant. Sale oui j'étais sale, honte oui j'avais honte, effrayée oui j'étais effrayée, effrayée à l'idée du prochain tour qu'ils allaient me faire. Et en un instant un coup de fusil résonnant dans la pièce, mes parents au sol, moi me cachant sous mon lit en pleurant toute la haine accumulée alors que je n'étais âgée que de quatorze ans. Un traumatisme, la réalité ou est-ce simplement un mauvais rêve bien trop cruel qui défilait avec tant de conviction dans mon lobe cérébral ?

Puis le réveil, le réveil de 6h30 du matin vient d'arrêter mon cauchemar. Haletante, en sueur, oui c'est mon état actuel, dire que ce n'était qu'une infime représentation de mon passé, ce triste et cruel passé. Comment m'enlever cette idée de la tête ? Moi qui l'ai en quelque sorte oubliée.

Je me réveille à contrecœur et d'un pas nonchalant je prends mes affaires et me dirige vers la salle de bain. Prendre une bonne douche chaude me fera peut-être passer à quelque chose d'autre et pourquoi pas oublier mon cauchemar qui en dit long...
Mais tu es trop bête ma parole, ce n'est pas une douche qui te fera oublier ce qu'il s'est passé
Effectivement...

***

Après avoir avalé mes tartines et m'être préparée je peux enfin daigner à aller en cours. Courant presque dans les escaliers et manquant de tomber à plusieurs reprises je parviens enfin à rejoindre ma voiture, une Opel Adam prune. Ais-je oublier de mentionner que je suis quelque peu maladroite ?
Je démarre donc mon Opel pour espérer arriver en cours à 8h. Et oui Chicago est une grande métropole avec beaucoup d'embouteillages et actuellement nous sommes en plein dedans. Génial...

***

J'arrive à 7h46 à l'université et gagne ma première matière: le marketing. D'ailleurs, marketing, économie internationale et finance sont les différents cours que j'ai aujourd'hui. À hauteur de deux heures de cours pour chaque matière et une pause d'une heure pour manger entre l'éco et la finance, voilà comment est présenté mon emploi du temps de la journée.

- Margot ! Avec Grace on te cherchait, pourquoi ne nous as-tu pas prévenu ?, m'apostrophe une de mes amies, Emy.

- Euh... Et bien parce ce que je viens arriver et que j'allais en cours, dis-je toute bête.

- Oui c'est évident. Tu manges avec nous ce midi ?

- On fait comme d'habitude non ? Et ça ne vous dérange pas qu'Adrian vienne avec moi ?

- Bien sûr que non ! Bisous et à dans quatre heures !, me lancent-elles toutes contentes

Emy et Grace me font un petit bisou, en même temps, sur chaque joue puis vont rejoindre leurs cours. Et oui, nous ne sommes pas dans les mêmes groupes, car les élèves sont classés par ordre alphabétique. Grace Miller et Emy Spencer ne sont également pas ensemble, je ne suis avec aucune des deux non plus puisque je m'appelle Margot Curtis.
En revanche mon meilleur ami est avec moi, je l'ai rencontré en master il y a deux ans et depuis nous sommes quasiment inséparables. Et contrairement à ce que vous pouvez penser nous n'éprouvons que de l'amitié, rien de plus. Une amitié sincère, loyale et durable.

Revenons aux cours...

- Psst, psst, je demande mademoiselle Curtis, dort-elle ou suit-elle le cours ?, s'amuse Adrian.

- Oh mais je te-

- Crotte oui je sais, dit-il déconcerté avec son air maniéré.

- Je suivais le cours j'étais juste en train de réfléchir pour mon stage que j'ai pas...

- Ah le stage ! Je l'ai trouvé le mien au fait.

- Nia nia nia

- Tu as postulé partout ?

- Quasiment mais j'ai pas encore reçu toutes les réponses mais pour l'instant c'est négatif car soit les directeurs ont leurs stagiaires soit ils en veulent pas, soufflé-je de dépit.

- Perds pas espoir, m'encourage le brun aux yeux marrons foncé.

- J'espère que vous parlez du cours M. Benson et Mlle. Curtis.

- Bien sûr, les stages sont notre sujet de conversation d'ailleurs, afirme clairement Adrian, relooké au passage par toutes les filles.

- Ah effectivement ce serait bien d'y penser maintenant plutôt que dans une semaine. Bon revenons à nos moutons...

***

- Tu me disais que tu n'avais pas trouvé un stage c'est vrai ?, me questionne Adrian

- Ouais... Je suis totalement en train de désespérer... Je me dis que je n'aurais aucun apprentissage et que je n'aurais pas mon année, me lamenté-je.

- Avec ton dossier en béton c'est étrange qu'ils ne te prennent pas... Tu as quand même 15,4 de moyenne qui est plutôt génial pour des études supérieures, en plus de ça les profs mettent des bonnes appréciations. Je vois pas ce qu'ils ont...

- J'ai plus d'espoir c'est horrible..., déploré-je en mettant mes mains sur ma tête.

- Ah non là je suis pas d'accord que tu te lamentes comme ça. Il reste de l'espoir c'est sûr ! Tu as reçu toutes tes réponses ?, demande une Emy optimiste.

- Ouais sauf une mais je connais déjà la réponse...

- As-tu postulé chez la Garritsen Corporation ?, m'interroge Grace en clignant des sourcils. Tu sais le beau gosse-

- Oui je sais qui il est il a fait la une du magazine Fortune ce mois ci...

- Avoue qu'il est plutôt canon Margot.

- Oui Adrian, carrément même mais je le trouve trop prétentieux, et j'aime pas les gars arrogants je me suis déjà faite avoir si je vous remémore bien la mémoire.

- Oui désolés, s'excusent-ils.

- Nan mais c'est pas grave, et non je n'ai pas postulé chez lui... Si les autres entreprises ne m'acceptent pas alors la sienne ça m'étonnerait très fortement. En plus c'est la plus côtée de Chicago, argumenté-je.

- Essaye, sinon demande ailleurs, dans d'autres villes. Tu as de la chance on est une semaine en vacances. Et de toute façon tu n'as rien à perdre donc vas-y fonce.

- Ouais vous avez raison mais je n'y crois pas trop... Après on verra bien, dis-je peu convaincue.

***

Il est 18h et je viens de déposer mon CV et ma lettre de motivation à la poste pour qu'elle le transmette à l'adresse de la Garritsen Corp. Actuellement je suis en gros état de stress, car ce fut sous la pression de mes amis que ma décision a été prise alors que je ne voulais pas du tout à l'origine... Et bien on verra tout ça mais bon je ne suis pas sûre du tout...

***

Samedi 23 septembre, 8h30

Comme chaque matin je fais ma petite routine, et je suis encore stressée car je n'ai pas toujours pas de réponse que ce soit par email ou bien par lettres recommandées.

Désespérée une fois de plus et sachant que la réponse allait être négative voire non présente j'allume une nouvelle fois mon ordi.
Tient un nouveau courrier non lu.

Mon dieu j'y crois pas...

Can't Escape From Love | Martin GarrixWhere stories live. Discover now