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- Salut poupée, commence le bel homme que je croyais aimer.

- Non ne t'approche pas ! paniqué-je.

- Comment ça ? Qu'est-ce que j'ai fait de mal hein ? sourit Kylan un regard vicieux sur le visage prêt à me faire souffrir une nouvelle fois.

- Non dégage, ne t'approche pas ! me reculé-je en me cognant contre le mur.

- Mais viens là poupée, je vais rien te faire, sourit une fois de plus le jeune blondinet au regard meurtrier.

- Dégage, non me touches pas ! me débâté-je, des larmes roulant le long de mes joues.

J'essaye de me protéger comme je le peux mais je n'y arrive plus. Je suis perdue, livrée malgré moi à cet homme que je croyais fidèle et loyal.

J'ai perdu tout espoir, toute lumière. Et pourtant j'essaye, je sais que c'est pas facile tous les jours mais j'essaye, putain que j'essaye. J'essaye de garder espoir mais putain rien ne va et je suis perdue dans ce trou, cette cave sans lumière et hygiène. C'est comme si chaque jour je me consumais, que je dépérissais, que je mourrais un peu plus chaque jour. Je lutte mais j'arrive plus, j'arrive plus à faire semblant, j'arrive plus à me battre. J'ai plus de force, plus d'espoir. Rien. Tout s'est consumé, évaporé et moi je suis là,  sur ce matelas foutu et encrassé. Putain de merde. Il doit bien avoir une raison encore, peut-être une lueur d'espoir, minuscule soit elle, j'aimerais y croire, croire que tout est possible mais ce vide, ce poids immense me force à me laisser aller dans les trous noirs des limbes. Pourquoi suis-je toujours là ? Pourquoi ne m'ont-ils pas achevé, tué comme les autres. Une pauvre ado, une adolescente qui perd tout et retrouve rien. Qui perd ses parents et ne trouve pas l'amour. Enfin elle le croyait mais elle s'est fait trompée et maintenant son soi-disant copain est un violeur et tueur psychopathe.

Pourquoi ? Qu'est-ce que j'ai fait.

Pitié aidez-moi ! Bien sûr dans une cave insonorisée personne ne m'entend. Sauf ses potes et lui qui abusent de mon corps et rigolent en me voyant pleurer telle une faible, une fragile qui ne peut pas se défendre.

- Viens là toi, rigole un brun.

- Non laissez-moi, crié-je de désarroi, de peur et d'angoisse.

- Trop tard, dit un autre en enlevant sa ceinture.

Ça y est me voilà livrée au diable dans le plus grand des-

- Margot, Margot ! Réveille-toi tu fais un cauchemar ! m'appelle une voix en me secouant.

Je me réveille en sursaut et vois un Martijn paniqué. Instinctivement, comme un instant de conservation, je me loge dans ses bras et m'effondre en larmes. Il me tient toujours fermement et me chuchote des paroles rassurantes alors que moi je ne me calme pas, je n'arrive pas c'est impossible.

- Chuuut ma belle, ça va aller. Tu vas voir.

- Martijn... Je... Je suis désolée...

- Mais de quoi ?

- De t'avoir réveillé. Tu es là avec moi, tu dois aller dormir.

- Il est peut-être 4h12 du mat' mais j'en ai rien à foutre de dormir. Pour l'instant je veux rester avec toi. Tu ne vas pas rester seule dans cet état. Je ne sais pas qui est à l'origine de cette situation mais je te jure qu'il va le payer.

Je ne dis rien. Mes larmes s'apaisent un peu plus chaque seconde grâce à l'homme qui me console. Martijn est avec moi et je me sens en sécurité. Il me berce et doucement je retrouve le sommeil. Je fais une nuit sans rêve enlacé par l'être qui me respecte et m'apprécie. 

***

Le mercredi matin je me réveille toujours dans les bras protecteurs et musclés de Martijn.

- Bonjour toi, dit-il avec une tête encore endormie.

- Bonjour, fis-je les yeux encore rouges et gonflés.

- Ça va mieux ?

- Grâce à toi oui merci. D'ailleurs, commencé-je en prenant une position assise et lui sur les coudes, j'aimerai te parler de quelque chose...

- Tu n'es pas obligée tu sais.

- Que mes plus proches amis et parents sont au courant. Et maintenant que je sais qui tu es et que je te fais confiance je peux me confier parce que je sais que tu ne le répéteras pas, je sais aussi que tu ne me jugeras pas. Et tu m'as consolée cette nuit donc je me dois de te le dire.

- Je t'ai entendu crier et pleurer donc je suis vite accouru c'est normal !

- Qu'est-ce que j'avais dit ?

- "Ne m'approche pas", "non" et "laissez-moi", dit-il calmement en mettant une mèche de mes cheveux derrière l'oreille.

- Très bien. Commençons par le début. Durant le début de mon adolescence mes parents et moi furent victime d'un cambriolage qui a mal tourné. Mes parents se sont fait tués parce qu'ils se sont réveillés et moi j'ai tout entendu et je les ai vu, des larmes commencent à monter. La police a arrêté les coupables peu de temps après. J'ai été placée en maison d'accueil et pendant ma quinzième année j'ai été adoptée par une famille adorable. Je leur rends encore visite et les considèrent comme mes propres parents.

- Je suis désolé, lâche-t-il accablé.

- C'est pas si grave... Mais j'ai pas fini. Plus tard, à 16 ans j'ai aimé un gars il était plus vieux que moi de deux ans. On est sorti ensemble mais je ne doutais pas de ce qu'il allait se passer. Un jour il m'a forcé à le faire après un mois de relation, en fait j'étais droguée et quand je me suis réveillée j'étais dans une pièce inconnue sur un matelas crasseux dans une cave très peu ragoûtante qui puait. J'avais peur je ne savais pas ce qu'il se passait et ce qu'il lui prenait lui qui était pourtant gentil. Mais j'ai vite compris qu'il s'était joué de moi. Ensuite ses potes et lui sont venus et ils ont commencé à me toucher et me violer chacun leur tour, ils ont fait une tournante. Je criais mais personne ne m'entendait. D'après les dires de mon violeur j'étais chez sa grand-mère, sourde et tout le temps cloîtrée dans sa chambre. Ce connard a profité de moi et j'étais sa 3ème victime, mes larmes se déversent en torrent, heureusement la police venait poser des questions à Kylan et est venue chez lui suite à la déclaration de disparition déposée par mes parents. En les entendant j'ai rassemblé toutes mes forces et j'ai lancé un appel de détresse. Ils m'ont entendu et m'ont trouvé dans un piteux état. Des blessures partout, des coups et des bleus. Les yeux boursouflés, le corps amaigri et blessé, les pensées détruites et décomposées. Résultat : prison à vie pour la bande de Porter et lui-même. C'est ainsi que depuis 16 ans je porte des pull et des jeans, je me refuse toute relation mais depuis peu la situation a changé.

C'est alors qu'il me prend le menton, murmure d'une voix rauque un "Qu'est-ce que tu me fais Margot ? Qu'est-ce qu'il m'arrive ?". Après un bref regard de braise il dépose délicatement ses lèvres sur les miennes.

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Hot Blooded de Foreigner résonne dans mes oreilles au moment où j'écris, la raison: cette cool musique provient d'une série (auquelle j'en suis accro) et, fin bref on s'en fout 😅

Petit chapitre plein d'émotion je sais... Mais on a le baiser, le premier! 😏

Qu'en pensez-vous? 🤔

Je n'ai rien d'autre à dire à part le fait qu'il 23h17 et que j'ai plus de chapitre en avance...

Bref, bisous et bonne nuit! ❤

P.S : J'aimerais me réveiller et voir la même tête que Martijn en média 😍

Can't Escape From Love | Martin GarrixDove le storie prendono vita. Scoprilo ora