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Je mets ce pressentiment de côté et me reconcentre dans le choix de ma tenue, jean, chemise bleue et blanche ainsi qu'un long manteau en laine beige et des converses feront l'affaire. Je finis de me préparer, prends mon sac et pars de chez moi en fermant la porte.

J'arrive le sourire aux lèvres après quinze minutes de marche. Une fois dans l'ascenseur mon cœur commence à accélérer son battement, j'ai l'impression qu'il résonne vraiment fort donc pour essayer qu'il ralentisse je mets ma main sur ma poitrine mais en vain. Je dois me faire à l'idée que c'est à cause de lui tout ça...

J'inspire et expire plusieurs fois et l'ascenseur ouvre ses portes au 58ème étage. Je m'avance, salue poliment les secrétaires de Martijn, leur donne mon manteau et me dirige d'un pas décidé et plus ou moins sûr vers son bureau. Je toque deux fois et j'entends un petit "entrez". J'ouvre alors l'imposante porte, pénètre dans l'immense bureau immaculé et signale ma présence par un petit bonjour. Martijn lève aussitôt les yeux de sa paperasse et laisse apparaître un magnifique sourire.

- Margot ! Ça fait plaisir de te voir ! s'enthousiaste-t-il après s'être levé.

- Moi aussi, répondis-je avec le même entrain en me dirigeant vers le bureau.

- Comment s'est passé ton week-end ?

- Justement en parlant de ça... commencé-je en laissant parcourir mes doigts sur son bureau.

Il me regarde inquiet et je poursuis :

- Ce week-end m'a permis de réfléchir à la situation actuelle, à ce qu'il s'est passé dans cette chambre mercredi matin...

- Ah.

- Oui tu vas me trouver complètement bizarre, sans intérêt ou je vais te paraitre comme une fille qui change d'avis comme de chemise mais en fait je crois que je me suis laissée emporter par la peur et le jugement que pourrait avoir les autres à notre égard.

- Oh ! dit-il en même temps que sa tête tourmentée devient plus rassurée.

- Ce serait bien que tu dises autre chose que des interjections, remarqué-je mal à l'aise.

- Je tiens compte de cette remarque Margot, m'informe-t-il d'une voix plus rauque, lui se rapprochant de moi en contournant son bureau. Tu disais ?

- Euh et bien...

- Je te déstabilise non ?

- Non pas du tout, ironisé-je le rouge aux joues.

- Continue je t'en prie.

- Ouais en fait je crois que, que quelque chose chez toi fais que je suis totalement ailleurs, je sais pas si tu vois. Quand je te parle j'ai les membres en compote, quand je te regarde j'ai le corps qui tremble bizarrement, quand tu me touches par inadvertance j'ai l'impression d'être électrocutée, quand on se dispute mon cœur se resserre et se brise, quand je pense à toi mon cerveau s'enflamme et enfin quand je sais que je vais te voir mon cœur bat à tout rompre et mon estomac s'entortille. C'est horrible mais tellement agréable en même temps. Je sais très bien que tu me prends pour je sais pas qui en ce moment, que tu dois te moquer de moi et tout mais je devais te le dire, il le fallait... déballé-je dans un souffle en baissant la tête après ce monologue.

- Primo, commence Martijn en me relevant la tête, je ne me moque pas de toi mais alors pas du tout, deuzio regarde-moi, je le regarde, tu es si belle que tu ne devrais pas baisser la tête comme ça, te cacher comme tu le fais, tertio tu n'es pas la seule à éprouver tous ces trucs que les films montrent et les livres narrent. Au cas où tu ne le saurais pas déjà, je ne t'ai pas embrassé sans aucune raison. Je t'ai embrassé parce que j'avais envie de le faire depuis le début de notre rencontre, j'avais envie de sentir tes lèvres sur les miennes, je t'ai embrassé dans l'espoir que tu m'embrasses en retour, dans l'espoir de guérir tes atroces blessures du passé. Les oublier seraient impossible mais les cicatriser oui, je voulais être cet homme qui te fasse rire quand rien allait, être cet homme qui t'aurait protégé de toutes menaces, de toutes personnes qui t'auraient fait souffrir. Je voulais devenir l'homme qui partage tes nuits, tes journées, tes moments de chagrin comme de bonheur. Je voulais te voir heureuse dans mes bras, te voir pleurer pour te réconforter et te faire l'amour comme aucun homme ne te l'aurait fait jusqu'à présent. En fait, je croyais cela impossible, impossible de t'avoir, de devenir cet homme parce que tu es comme un diamant que même les chercheurs de trésor n'arrivent pas à trouver, mais moi je t'ai trouvé et je peux t'assurer que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour prendre soin de cette sublime beauté, tant intérieure qu'extérieure. Je suis pas du genre romantique mais avec toi j'ai envie de dépasser tous les codes, j'ai envie de les briser, envie de t'avoir pour moi tout seul. Je t'aime, ça crève les yeux et tu ne t'en étais même pas rendue compte. Je ne t'en veux pas, au contraire je veux te le montrer et le crier sur tous les toits. Margot, je t'en supplie, je t'en supplie apprends-moi ! finit-il en s'agenouillant.

- T'apprendre quoi ? dis-je en essayant de retenir mes larmes face à cette si belle déclaration lui demandant de se relever.

- Apprends-moi à tomber amoureux de toi.

Sans grande hésitation et comme réponse j'écrase mes lèvres contre les siennes. Martijn est surpris mais se ressaisit rapidement, il met automatiquement ses mains sur mes joues, les miennes se logent dans ses cheveux que je tire de temps à autre. De longues secondes s'écoulent, nos langues dansent dans un rythme endiablé. On se retire doucement, colle nos fronts et comme un aimant nous recollons nos lèvres. Nos baisers sont espacés de sourires quand sans mise en garde ses mains rejoignent le creux de mes reins, il marche et je le suis toujours nos lèvres collées comme si notre vie en dépendait. C'est avec une fougue, une passion sans précédent que mon dos rejoint le mur, nos baisers sont se font alors plus puissants, plus charnels, la flamme ne s'éteint pas mais se fait plus vive encore. Soudain ses lips parcourt mon cou, un suçon se forme, des petits baisers décimés sur le long de ma nuque se multiplient, un gémissement incontrôlé sort de ma bouche et le brun s'attaque une nouvelle fois à mes lèvres. Il arrête une demi-seconde avant de me regarder, de prendre mon visage au creux de ses mains et d'un regard me demander si on peut aller plus loin, ma réponse fut un baiser sur ses lèvres rosées au goût addictif. Mon amphétamine enlève sa cravate en me regardant avec des yeux de braise alors que moi je me mords la lèvre, chose qu'il remarque puisqu'il se jette dessus avec engouement, me la mordant.

- Ça aussi j'avais envie de le faire depuis un petit moment.

Je souris et alors que ses lèvres retrouvent mon cou et qu'il commence à déboutonner ma chemise j'enlève sa veste et laisse échapper une petite jouissance. La fin du périple de Martijn sur l'ouverture de ma chemise approche à son terme et alors que nos langues et lèvres se rejoignent une fois de plus un bruit sourd parvient à nos oreilles, mais nous ne nous en préoccupons pas.

- Ah pardon je, je suis désolée... Je n'aurais pas dû entrer sans toquer...

Martijn et moi arrêtons tout, nous nous regardons et mon rire nerveux se fait entendre, lui devient contrarié et agacé. Je me retourne de telle manière à ne pas voir la personne et boutonne ma chemise, Martijn reprend sa veste il me semble et doit sûrement dévisager la coupable.

- Vous avez intérêt d'avoir une très bonne raison pour m'avoir dérangé Miranda... signale-t-il tendu en remettant sa cravate.

- Je, je suis désolée.

- Ça j'avais compris, lui lance-t-il. J'espère que vous ne verrez pas d'inconvénient dans le fait que j'aime cette fille, l'informe-t-il en me prenant par la taille et m'embrassant la tempe.

- Non absolument pas, c'est même super pour vous, sourit-elle sincère.

- Tant mieux. Alors, je vous écoute ? dit-il d'un air apaisé tandis que Miranda, sa secrétaire devient crispée.

- Votre entreprise vient d'être piratée.

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Bonsoir! Voici comme prévu le chapitre tant attendu!

Honnêtement, je l'aime beaucoup ce chapitre 😏 Sa déclaration est magnifique 😍😭

Bref, bonne soirée et à samedi ou dimanche prochain 😉❤

Can't Escape From Love | Martin GarrixWhere stories live. Discover now