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Mardi 3 octobre 2017

Un bruit, un bruit étranger qui résonne, où ? Chez moi. J'ai peur, je ne me sens pas en sécurité. Il est plus de trois heures du matin passé et j'ai peur, je n'ose pas bouger des toilettes. Tout se passe très vite, trois coups de feu retentissent. Punaise qu'est-ce qu'il se passe ? Pourtant je ne sors pas je reste cloîtrée aux toilettes priant ma bonne étoile. Je ne sais pas ce qu'il se passe même si ma petite voix intérieure me demande de me réfugier sous mon lit ou dans le placard. Mais je reste là, je suis de marbre, comme paralysée. J'entends des voix d'hommes d'âge mûr. J'ai peur, je sais pas ce qu'il se passe.

Mon dieu !

Recroquevillée, paniquée, stressée je devrais rester éveillée mais non je plonge dans un sommeil et passe la nuit dans cette même position : assise sur les toilettes, la tête contre le mur. J'ai mal partout quand je me réveille c'est horrible ! Je n'avais jamais eu autant mal ! Courbaturée je me lève car il le faut et je descends grignoter quelque chose dans la cuisine. J'ai faim. À peine ai-je descendu les escaliers que je vois deux mares de sang.

Mon dieu !

Prise d'hésitation, je ne sais pas si je dois finir de descendre les dernières marches ou alors si j'appelle quelqu'un. Mon cerveau actionne ma descente et fébrile je les descends une par une dans le plus grand des suspens.

Je suis prise de stupeur, prise de tremblements, un frisson d'effroi me traverse. Mon corps frisonne, mes larmes coulent en sanglots, j'hurle, je jure, j'appelle à l'aide, je veux les faire revenir mais rien y fait ils sont là gisant au sol la peau froide, baignant dans leur propre sang, ce même sang inondant les carreaux de la salle à manger. Ils sont, enfin ils étaient à l'agonie. Impuissante et pauvre fille que je suis, je les prends dans mes bras, les serre et pleure. Le sang et le sel se mélangent par terre, je suis en sang mais je m'en fiche. Je veux revoir mes parents, mes parents qui m'ont été enlevé lors d'une nuit, cette même nuit où mes parents se sont fait cambrioler.

D'un sursaut je me lève, je transpire, je sus, je suffoque, je pleure.

5h53

Putain, juré-je. Encore ces foutus cauchemars.

Tu ne peux pas effacer ton passé Margot.

C'est vrai mais nous pouvons l'oublier...

Je sais très bien que je ne vais pas pouvoir me rendormir donc je me lève encore toute tremblante et me dirige dans la salle de bain de manière à me passer de l'eau sur le visage afin de me réveiller un peu mieux que je ne suis. Je repars dans ma chambre et prends sur ma chaise mes affaires pour aller courir. Un petit jogging ne me fera pas de mal.

En tenue, je quitte l'appartement et décide de courir le long des berges de Chicago, je serai au calme et à l'abri comme ça.

***

Il est 6h30 et voilà que je cours depuis trente minutes en longeant le lac Michigan. Le vent ruisselle sur mon visage et passe dans ma queue de cheval. Cette sensation est tellement agréable, elle nous fait tout oublier même les rêves les plus tenaces. Believer de Imagine Dragons se diffuse dans mes oreilles, c'est un groupe que j'apprécie beaucoup !

Bref, je regarde devant moi je suis plutôt concentrée mais assez distraite. Vous me direz sûrement "mais tu habites Chicago tu devrais la connaître à force", mais sachez que je suis le genre de personnes à m'émerveiller pour rien ! Cette métropole je la connais depuis mes 18 ans et je l'aime beaucoup, re-découvrir des bâtiments, des rues et remarquer de nouvelles choses. C'est très plaisant ! J'observe "l'aqua tower" d'un œil attentif quand accidentellement je percute quelqu'un de plein fouet.

Can't Escape From Love | Martin GarrixWhere stories live. Discover now