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Lundi 2 octobre 2017, 8h15

Jour J. Courir. Tête dans les choux. Matin. Salle de bain. Stress. Stress. Aucune idée. M'habiller. Me préparer. Impatiente. Stress. Martijn. Martijn. Martijn. Plus de stress. Appréhension. Peur. Stress.

Oui je stresse, je ne sais pas comment m'habiller, je ne sais pas comment va se dérouler la journée donc je stresse en me regardant dans le miroir, les paumes posées contre le meuble du lavabo. Je suis rentrée de mon footing quotidien et je viens de prendre une douche, je suis actuellement en sous-vêtements ne sachant pas quoi mettre pour les deux jours suivants. Peut-être que les idées me viendront naturellement devant mon placard plutôt que devant ce miroir.

Je ne l'ai pas croisé aujourd'hui, il devait sûrement être en train de se préparer ou alors il a dû prendre un autre itinéraire... Voilà que je suis triste de ne pas l'avoir vu, qu'est-ce qu'il me prend. Je secoue la tête pour essayer de me l'enlever mais rien y fait. Bon ce n'est pas grave. Je regarde vite fait mon dressing et choisis une chemise blanche et un pantalon cigarette rose pale, la veste tailleur étant de la même couleur que le pantalon. Je pars me changer en vitesse, effectue ma routine nettoyage habituelle et me maquille très légèrement, mascara ça suffit, je mets du parfum et chausse à mes pieds mes talons noir. Du haut de mes neuf centimètres me voilà prête pour affronter la longue journée. Je n'oublie pas mon sac cabas avec un bloc note et le sublime stylo Mont Blanc que Martijn m'a donné.

Il est 8h30 et je prévois de partir, arriver en retard dès le premier jour ne se fait pas trop. La MG Tower n'est certes qu'à quinze minutes à pieds de mon appartement mais avec des talons aux pieds je vais mettre plus d'un quart d'heure. Je n'ai pas voulu mettre mes Converses car il va bien falloir que je m'habitue avec ce type de chaussures, je n'ai que deux paires d'escarpins et ça me suffit mais je vais devoir penser à investir dans d'autres paires à l'avenir. Je ne les ai porté que peu de fois et apparemment d'après mes proches ils me vont bien et je sais marcher avec, même si je n'ai pas l'impression d'être en sécurité du haut de mes échasses. On est mieux en baskets quand même. Mes pensées sur les talons terminées, je ferme la porte et pars.

Les clac clac de mes chaussures résonnent dans le couloir de mon bâtiment, les rues de bétons de la ville, les quelques marches du plus haut gratte-ciel de Chicago et à l'intérieur de celui-ci, sur le sol de marbre. Le hall est toujours aussi somptueux, je salue l'hôtesse d'accueil, tient l'autre blonde prétentieuse n'est pas là, tant mieux. Je prends l'ascenseur du milieu et appuie sur le bouton 57.

Marche arrière impossible.

Le stress augmente en même temps que les numéros des étages défilent, me relaxer est assez difficile d'ailleurs, mon cœur tambourine dans ma poitrine et je me sens oppressée dans cette cage. Non je ne suis pas claustrophobe, juste stressée et... impatiente, de le revoir ?

Inspirer, expirer, inspirer, expirer, me calmer, redescendre la pression et penser à autre chose.

Je répète ce scénario jusqu'à l'ouverture des portes d'aluminium. Une fois ouvertes je sors en vitesse et salue les secrétaires d'accueil.

- Bonjour Mademoiselle Curtis. Monsieur Garritsen est arrivé il y a quelques instants et vous attend, annonce son assistante, la fameuse Miranda.

- Merci, répondis-je en me dirigeant vers le bureau.

- Voulez-vous que je vous prenne votre veste ? Ou vous accompagne ?

- Non merci ça ira, lui souris-je.

- Très bien, bonne journée.

Je la remercie et m'oriente vers le bureau du P-DG en grande hâte. Je toque, entends son grognement qui me signifie de rentrer puis je franchis le pas de la porte armée de force.

- Bonjour, dis-je d'une petite voix en refermant la porte.

À l'instant où j'ai prononcé mon mot, il se lève presque instantanément et me sourit de toutes ses dents. Il s'approche de moi et me tend sa main, je la lui sers et lui souris en retour. Il, enfin on reste là sans rien dire, se regardant ; gênée je détourne le regard et observe la vue à l'extérieur. Je sens son regard sur moi, pour me détendre il se met à mes côtés et contemple aussi la vue extraordinaire.

- C'est beau hein.

- Oui très.

- Quand je suis énervé, que quelque chose ne va pas dans ma journée ou que je suis triste je reste là planté devant ses baies vitrées et je regarde la vue, perdu dans mes pensées. Le coucher de soleil est d'ailleurs magnifique.

Je tourne la tête et le regarde lui et ses pensées dans le vide, il détourne ses yeux de l'horizon et les posent sur moi puis me sourit. Je le lui rends et intérieurement je suis soulagée, mes maux s'apaisent et mes ténèbres se tapissent, impuissantes.

- Bon, alors, aujourd'hui, coupe le patron embêté.

- Euh oui.

Je m'assois sur un des fauteuils en face de son bureau et lui sur son fauteuil en cuir. Je sors mes affaires, à la vue du stylo il me fait un sourire et me dit :

- Quel beau stylo ! Je me demande où vous l'avez eu Mademoiselle Curtis.

- Un jeune homme me l'a donné et je n'ai pas pu refuser, affirmé-je en imitant son jeux.

- Oh ! Serait-il séduisant ?

- Bien plus que ça..., je me mords la langue et lui me lance un regard intense.

Oula ton jeux est dangereux Margot.

- Comment ça ?, lance-t-il d'une voix rauque.

- Je sais pas à vous de me le dire.

Je déglutis lentement, et mon cœur ne fait que de résonner dans ma poitrine, mes joues s'empourprent, mes genoux se collent entre eux et la chaleur dans la pièce augmente à une vitesse fulgurante. Ma déesse intérieure se réveille et veut contrôler la situation mais je lui en empêche, ce qui est indéniable c'est qu'il m'attire... Martijn me regarde toujours avec intensité et désir peut-être, il desserre un peu sa cravate. Tient donc lui aussi il a chaud...

Un bip vient briser la tension palpable de la pièce et le message suivant se diffuse :

"Julian est arrivé"

Martijn appuie sur un bouton et demande à sa secrétaire de le faire patienter pendant quelques instants. En raccrochant il me regarde et prend un air plus professionnel, je fais de même.

- Julian va vous faire visiter les lieux, vous montrer votre bureau et expliquer tout ce que vous devez savoir. Vous mangerez ensemble à midi et cette après-midi vous découvrirez les divers métiers. À 18h vous viendrez dans mon bureau et je vous dirai votre programme pour les six prochains mois. D'ailleurs, Julian est très gentil, un peu idiot dès fois mais très gentil. Contrairement à moi, c'est un homme marié.

- D'accord mais c'est pas important.

- M'en fiche Margot, dit-il en insistant sur mon prénom.

Sa phrase terminée, ses yeux plongés dans les miens, la porte s'ouvre et un homme un peu plus âgé apparaît tout sourire, la joie et l'humour se lisent sur son visage. Il s'avance, salue Martijn de façon détendue voire amicale puis me voit et me tend sa main.

- Margot Curtis, me présenté-je.

- Ah enfin je vous rencontre, j'ai beaucoup entendu parlé de vous. Et d'ailleurs moi c'est Julian, Julian Dobbenberg, mais appelez moi Julian.

+×+×+×+×+×+×
Alors alors la température dans la pièce a bien augmenté n'est-ce pas ?

Et Julian, il est toujours aussi énervant celui-là 😂😂

Bref, travaillez bien et bonne journée 😉

Can't Escape From Love | Martin GarrixWhere stories live. Discover now