Le sang sombre : Adrien

Chapitre 6 : Loïc

Le lendemain de leur arrivée dans la cabane du fils des Ames sombres, Adrien et Malendra se mirent en accord afin de savoir quoi faire pour la journée. Il fut décidé qu'Adrien allait tout d'abord accompagner Loïc chercher de quoi manger pour la vieille, et pendant cette recherche il devrait tenter d'amadouer le jeune homme, car sans lui jamais le roi maudit ne pourrait réaliser sa destinée.

C'est ainsi que pendant une longue heure Adrien suivit son hôte, qu'il avait trouvé absolument charmant lors de son réveil. Sa manière de s'étirer lentement, de bailler nonchalamment avec de petites larmes au coin des yeux, l'avait fait paraître comme un jeune garçon, ce qui avait l'espace d'un instant profondément ému l'invité. Cependant, le regard de glace qui avait suivi ce doux moment enfantin avait brisé cette scène douce, et Adrien eu tôt fait de baisser les yeux.

Le chemin s'était fait sans le moindre échange de mots, ce qui contrariait bien le roi, qui avait pourtant tenté de lui adresser la parole. Peine perdue, le fils des Ames sombres ne lui répondait que par monosyllabes, quand il lui répondait.

Adrien avait remarqué son changement d'attitude, en effet ce dernier n'avait pas fait apparaître la brume autour de lui. Sans doute avait-il confiance en ce qu'il avait dit, et il s'imaginait que la crainte de subir les pires tourments pour toute l'éternité si l'on venait à le tuer stoppait le bras de l'homme à l'épée. Il ne se trompait pas.

Le silence pesant de son hôte s'avéra très pénible pour l'ancien roi, car il s'ennuyait ferme, et se sentait profondément méprisé, mais il songea bientôt que le fils des Ames sombres le craignait, et qu'il ne pouvait pas pour l'heure lui accorder sa confiance.

Ils trouvèrent assez rapidement de quoi nourrir les deux personnes qui en avaient besoin, et repartirent donc bien vite en direction de la cabane.

Hélas, un incident survint sur le chemin du retour. Ils croisèrent des cadavres en putréfaction, résidu des charognes qui gardaient les lieux. Loïc écarquilla les yeux à cette vision, et réalisa trop tard que l'ordre qu'il avait donné avait supplanté le précédent.

En conséquence, les charognes, ne s'en prenaient à plus personne. Quel idiot il avait été ! Alors qu'il était paralysé par la crainte, Adrien le poussa d'un seul coup, le faisant tomber violement.

Aussitôt, la flèche qu'il aurait dû recevoir traversa l'armure du relevé. Heureusement, elle se heurta à la cotte de maille située juste en dessous, et ne put ne serait-ce qu'effleurer la peau de celui qu'elle avait frappé.

Alors, Adrien dégaina son épée, et enjoignit Loïc à user de sa protection, et ce dernier ne se le fit pas demander deux fois. Aussitôt la brume bleue apparue autour de son hôte.

L'ancien roi observa les environs, et trouva le responsable de l'attaque, ou plutôt les responsables. Ils étaient trois guerriers dotés d'armures de cuir, et ces derniers se jetèrent dans la bataille.

En réponse Le relevé fit tournoyer son épée dans sa main droite avant de la saisir pleinement avec sa deuxième main, avant de frapper d'un seul coup précis. Une tête roula à ses pieds.

Les deux autres n'en semblèrent pas des plus affectés, et une pluie d'épée frappa Adrien. Pourtant, il lui restait encore de la force, et il endurait tout en serrant les dents, attendant une faille dans le jeu d'un des ennemis.

Et elle arriva. Et la pointe de la lame du guerrier pénétra avec force une gorge malencontreusement exposée. Mais, parce qu'il affrontait deux personnes, la seconde profita de cette action pour planter lâchement son arme dans le genou de celui qui avait déjà tué ses deux camarades. Adrien s'effondra en avant, sans en comprendre la raison.