Chapitre 11 : Les yeux d'Adrien

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— Vous rendez-vous compte du danger qu'elle représente ? Sans même parler du mensonge que vous nous avez raconté pour arriver jusqu'ici !

— Permettez-moi de me défendre sur ce dernier point : il ne me semble pas vous avoir menti, car c'est bien une épée que l'on ne peut briser que nous allons sans aucun doute récupérer.

— Vos métaphores commencent à m'agacer prodigieusement ! Ne pouvez-vous donc pas parler avec des mots simples et transparents ? Vos mystères n'ont qu'un seul but : nous faire faire tout ce que vous voulez, et ce pour un résultat qui nous est inconnu !

— Il suffit mon garçon ! Vos soupçons sont pour le moins éreintants, et je vous prierais de me faire davantage confiance.

A ces mots, Adrien qui s'était jusqu'alors tut se leva, afin de défendre Loïc.

— Il me semble pour sa défense que vos arguments ne se tiennent pas autant que vous l'espérez. Croyez-vous vraiment que ce pauvre bougre puisse nous faire confiance si facilement ? N'est-ce pas vous qui savez bien plus de chose qu'on ne peut le soupçonner ? Vous voyez pourtant bien qu'il ne vous tient pas dans son cœur, et forcer ses sentiments n'aura aucune conséquence qui pourra nous servir.

— Vous ais-je demander de me défendre vous ?

A ces mots, Loïc s'en alla plus loin, ayant par instinct fait apparaître sa brume autour de lui, avant de s'enfoncer dans les ruines pour n'avoir plus à voir ses deux compagnons de route.

— Je vais aller le voir, restez-là, je vais revenir.

— Et où voudrais-tu que j'aille ? L'épée que je t'ai promise attend d'être ramassée.

Le roi maudit haussa les épaules, avant d'entrer une seconde fois dans les restes du château. Il trouva le fils des Ames sombres assis en tailleur sur une table usée, l'air pensif, sans sa brume autour de lui. Il ne prêtait même pas attention à ce qui l'entourait, aussi il sursauta violement en voyant Adrien à sa droite, qui s'était assis à son tour sans se faire remarquer. Tout honteux d'avoir pris peur pour aussi peu de chose, il détourna son visage du relevé.

— Vous ne supportez pas Malendra n'est-ce pas ?

— Et comment le pourrais-je ? Je n'arrive même pas à comprendre que vous puissiez avoir un quelconque intérêt pour elle, car elle vous manipule, cela ne fait aucun doute. Elle connaît bien trop de choses, des choses que nul mortel comme elle ne devrait connaître. Surtout, elle voit à travers des yeux que je hais plus que toute chose au monde.

Loïc venait de mentionner quelque chose qu'Adrien ignorait, et en ce sens, il creusa la question, parce qu'elle l'intéressait beaucoup.

— Vous haïssez Tracas ?

— Cette mouche vicieuse qui tourne autour de l'humanité sans jamais cesser est celui qui m'a exclu des Limbes. Il n'est qu'un être mauvais, dont la jalousie envers les hommes n'a aucune limite, et puisqu'il ne peut lui-même être homme, alors il maudit tous ceux de votre espèce. C'est de sa faute si vous vous trouvez dans cet état, et uniquement de sa faute !

Ses mots frappaient durement, avec force et détermination. Son interlocuteur avait ici donné un coup de pied dans une fourmilière brûlante. Restait à voir où tout cela allait le mener. Il préféra donc tempérer, afin de calmer la tempête qui bouillonnait.

— Je le sais, j'ai lu à ce sujet un nouveau chapitre du livre bleu. Et je sais également que si je n'accomplis pas ma destinée je deviendrais fou, c'est la raison pour laquelle je fais confiance à Malendra, parce que je n'en ai pas le choix, puisque sans elle je suis certain de ne jamais accomplir ce fameux destin.

Le sang sombre : AdrienDonde viven las historias. Descúbrelo ahora