Chapitre 8 : Au cœur des ruines

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— Nous y sommes enfin ! Ce voyage commençait à être long pour mes vieilles jambes, il me semble avoir pris vingt ans de plus !

Tandis que Malendra maugréait, Adrien et Loïc contemplaient d'un air surpris la structure qui se trouvait devant eux, à moitié enfoncée dans la neige et dans la boue. Il s'agissait des ruines d'un château gigantesque, dont les restes conservaient une certaine majesté.

Si Loïc restait de marbre face à ce spectacle qui en aurait captivé plus d'un, Adrien se sentait tout d'un coup bien misérable, car ce bâtiment était la preuve incontestable de la fin de la royauté : il s'agissait de l'une des demeures de la famille royale.

Lui-même y allait souvent dans sa jeunesse, où il y retrouvait son mignon, celui-là même que lui avait volé son frère désormais tant détesté. Il se tourna vers la vieille.

— Que faisons-nous ici ? Y a-t-il quelque chose d'important en ce lieu ?

— Si fait Adrien. Ici siège dans les profondeurs des ruines une arme dont tu auras bien besoin pour ton futur, une épée que nul ne peut briser, elle allégera ton fardeau si tu t'en empares.

— Tout cela est bien beau, mais dites-moi un peu, une simple épée peut-elle réellement changer quoi que ce soit ? Il me semble plus judicieux de l'aider à accomplir son destin au plus vite, ne le pensez-vous pas ?

Le fils des Ames sombres semblait se méfier beaucoup de Malendra, et il ne manquait pas une seule occasion pour la moucher.

— Il suffit Loïc ! Je ne veux que du bien pour notre compagnon de route, et l'obtention de cette épée est capitale pour la suite des évènements, aussi veuillez rester à votre place l'espace d'un instant. Moi seule détiens le pouvoir d'agir sur l'avenir écrit par les Ames sombres. »

Les deux se détournèrent l'un de l'autre, comme les enfants qu'ils étaient encore au fond d'eux. Adrien, qui était bien embarrassé devant cette scène, se proposa pour entrer en premier dans le château, puisqu'il le connaissait déjà.

Les deux acceptèrent, et tous passèrent l'entrée défoncée. Adrien se montrait confiant pour amener le petit groupe au sous-sol, mais cette confiance lui fit bientôt défaut quand il s'aperçut que l'effondrement de plusieurs pièces à différents niveaux avait complétement changé le plan entier du château.

Ce ne fut qu'au bout d'une longue et épuisante heure qu'il trouva enfin l'entrée du sous-sol, et à ce sujet Loïc ne manqua pas de le taquiner.

— Pour quelqu'un qui connaissait parfaitement l'endroit, je trouve que vous avez bien pris votre temps pour nous amener ici, ne trouvez-vous pas ?

- Certes, mais au moins vous avez pu admirer tout le charme de l'endroit.

Loïc jeta un rapide coup d'œil aux murs décrépis qui l'entouraient. On ne devinait même plus les dessins brodés sur les tapisseries rongées par la moisissure, et le sol, au carrelage fêlé, était jonché de torches prêtes à l'emploi.

— C'est amusant, mais le mot « charme » n'est pas exactement celui qui me vient le plus spontanément à l'esprit quand je vois cette pièce...

— Eh bien ! Qu'attendons-nous pour descendre ? Allons-y, cette épée ne risque pas de venir à nous, lança Malendra pendant qu'elle avançait vers l'escalier au fond de l'endroit.

- Ou alors quelqu'un l'aura prise, et en ce cas mieux vaut espérer que ce quelqu'un ne se débrouille pas trop bien. Il me semble que la sorcière qui me fait face ferait mieux de laisser passer notre cher cadavre ambulant.

Le sang sombre : AdrienWhere stories live. Discover now