CHAPITRE 2
Fadel savait que s’il restait une minute encore dans cette chambre, il allait risquer d’y passer la journée.
Il sourit pour la énième fois en entrant dans sa voiture. Jamais de sa vie il n’avait deviné qu’on pouvait être heureux comme il l’était. Il démarra doucement l’esprit toujours ailleurs.
Nafi et lui avaient traversé des moments difficiles, mais ils avaient su les surmonter, et le résultant n’en était que satisfaisant. Sans s’en rendre compte, elle le comblait de joie et rendait ses journées tellement vivables qu’il se disait que ce n’était pas naturel… il sourit encore une fois en pensant à l’engagement sexuel qu’avait nafi ces derniers jours.
C’est vrai qu’après son retour de France, il avait tout fait pour l’habituer à lui, et en bonne élève la jeune femme avait vite assimilé la chose et en demandait chaque jour beaucoup plus. A présent, c’était lui qui la fuyait car s’il la suivait dans son rythme, il allait devenir fou en un rien de temps, se disait-il…
Il arriva au bureau en quelques minutes seulement. Cela faisait plusieurs jours qu’il ne s’y était pas rendu et il avait même l’impression que beaucoup de chose avait changée. En réalité, il y mettait de moins en moins les pieds à cause de l’autre projet auquel il participait.
En effet, il y a de cela quelques semaines, une entreprise de placement l’avait contacté pour une proposition d'association . C’est vrai qu’il n’avait pas voulu accepter au début, mais nafi l’avait convaincu d’y aller. Car oui, au fond de lui, il avait toujours rêvé d’être le manager d’une si grande boite. En plus de cela, le directeur voulait qu’il fasse partie des associés et donc ce serait une aubaine pour eux.
Cependant, il n’avait pas envie de laisser nafi seule gérer leur entreprise même si au fond de lui, il savait qu’elle en était capable. Mais c'était le rêve de sa mere….
Il entra donc dans son bureau et se mit à préparer le reste de ses affaires. Il était toujours associé dans cet entreprise mais comme il allait complètement changer de statut, il avait fait en sorte de mettre ses parts au nom de jules et de sa petite Yacine… et nafi l’y avait beaucoup aidé. A présent, il ne lui restait plus que quelques affaires dans l’entreprise et après les avoir pris, il n’aura plus rien à voir avec cette boite… sa femme et ses enfants en étaient les principaux propriétaires et il en était plus que fier.
Il boucla le reste de ses bagages quand soudain, on frappa à sa porte.
Fadel : oui entrez !
C’était coumba, la nouvelle secrétaire …
Coumba : monsieur, je suis venu vous demander si vous n’avez besoin de rien d’autre.
Fadel : merci coumba, j’ai presque terminé ; je vais juste faire les derniers réglages pour les actions des enfants et mettre leur oncle comme tuteurs, à part cela, j’ai fini…
Coumba s’assit en face de lui : vous allez donc vraiment partir ?
Fadel sourit : bah oui coumba, mais vous savez c’est toujours mon entreprise, car elle est au nom de ma femme et de mes enfants. Si je pars là bas, c’est juste pour assurer un avenir meilleur à ma famille. J’ai aussi investi de l’argent dans cette société et je fais partie des propriétaires. Seulement Je ne pouvais pas rater cette occasion.
Coumba : c’est bien, vous avez bien fait alors. J’espère seulement que votre femme sera à la hauteur de cette boite qui s’agrandit de plus en plus.
Fadel : tu sais coumba, cela fait juste quelques mois qu’elle fait partie des dirigeantes de cette entreprise et tu vois ce qu’elle est devenue maintenant ? Je lui fais confiance et vous devez faire de même.
