chapitre 12

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CHAPITRE 12

Fadel n’avait pas aimé la réaction de sa femme. En fait, elle n’avait jamais été sur la défensive depuis leur mariage, et pourtant, il lui avait donné des raisons.

Il était rentré et n’arrêtait pas de cogiter la dessus. Jules et Yacine jouaient à côté de lui alors qu’il avait vraiment l’esprit ailleurs. Si seulement il pouvait revenir en arrière et n’avoir jamais parlé de mami à nafi, pensait-il. Il savait que personne ne pouvait remplacer sa nafissatou dans son cœur et qu’au fond de lui, la seule personne dont il avait besoin dans sa vie c’était elle, mais alors pourquoi avait-il semé le doute dans sa tête ? se demandait-il.

Il était persuadé que ces moments allaient passer et que leur vie allait redevenir comme avant, mais il n’aimait pas vraiment ce qu’il voyait. Oui, nafi prenait trop au sérieux sa vie professionnelle.

Il soupira encore et regardait ses deux enfants. Ils jouaient tranquillement insouciants comme les enfants qu’ils etaient. Il se tourna vers Yacine et il la voyait sourire. Elle était magnifique comme jamais et ressemblait toujours à sa mère. Elle avait hérité de ses yeux spéciaux , qui faisait que partout où elle allait, on ne pouvait s’empêcher de faire la remarque. Des yeux marron qui viraient au gris.

Fadel se rappelait de la première fois qu’il avait rencontré nafi, dans la maison. C’était ses yeux qui l’avaient attiré. Il se souvenait que ce jour-là et il s’était étonné de leur couleur, allant même jusqu’à dire qu’elle était une étrangère et non une sénégalaise… cela l’avait travaillé pendant plusieurs jours et après, il avait ressenti quelque chose comme de l’attirance, et depuis toujours, ses yeux l’impressionnaient comme jamais.

Son téléphone sonna au même moment… il soupira puis le prit. C’était mami.

Fadel : allo, la grande dame…

Mami : salut Fadel, j’espère que je ne dérange pas…

Fadel : non mami au contraire… comment ça été l’examen de la petite ?

Mamie : ah elle dit s’être débrouillée. J’ai espoir qu’elle réussisse. Maï est très studieux.

Fadel : tant mieux alors.

Mami : j’espère que Mme Sylla ne s’est pas fâchée. Tu lui as dit la raison de mon absence ?

Fadel : oui ne t’inquiète pas. Elle comprend… elle est une mère elle aussi.

Mami : franchement merci Fadel, merci pour ton aide et ton soutien. Je ne veux qu’une seule chose, c’est le bonheur de ma fille, et tu m’y aides beaucoup.

Fadel : je t’en prie mami, ne me remercie pas.

En fait Fadel avait connu mami à l’entreprise. Leur rencontre avait été des plus insolites. En effet, alors qu’il venait d’arriver, Fadel s’était rendu à la cuisine pour se faire un café, et quand il était entré dans la pièce, il avait trouvé la jeune femme pleurant de chaudes larmes toute seule. Bien sûr, il n’avait pas voulu s’immiscer dans sa vie, mais quelque chose l’avait retenu chez elle. Elle avait le visage triste et avait l’air désemparée. Il avait donc fait un bruit et mami avait sursauté, se précipitant pour essuyer ses larmes…

Fadel lui avait demandé de venir dans son bureau plus tard, quand elle se sera calmée. Et quelques minutes plus tard, elle avait frappé à sa porte.

Fadel : entrez !

Elle avait été plus sereine et il n’y avait plus une tache de larmes sur son visage. Elle était devenue plus calme et plus assurée. Mais Fadel n’était pas dupe et depuis tout jeune, il n’avait pas supporté de voir une femme pleurer. Cependant, au lieu de lui demander ce qu’elle avait, il lui avait tout simplement demandé son matricule afin de voir le poste qu’elle avait. Et quand il avait vu rédactrice dans son dossier, il avait juste voulu l’aider. Il ne savait pas pourquoi, mais il ressentait ce besoin de la soutenir… et c’est depuis lors qu’une petite amitié était née entre eux…

Brisée tome 2Where stories live. Discover now