Breathe [ Une Femme Brisée Tome 2]

chapitre 6

Comme d'habitude, après le trajet en bus, je vais chercher Zoé et Noah. Mais cette fois, Elena m'accompagne.

- Tu les trouves comment ? Lexie, Valentin et Aaron.

- Ils ont l'air sympa.

- J'ai remarqué que tu es restée seule. Tu aurais dû nous rejoindre cet après midi. Ils sont super cool ! Ça faisait longtemps que je ne m'étais pas autant amusée. J'étais détendue grâce à eux. On mange de nouveau ensemble demain ?

- Heu... Oui, d'accord.

- Tiens, mon père est là bas, j'y vais. À demain !

Elle me fais la bise et s'en va rapidement.

Comme la veille, je m'occupe de Zoé et Noah.
Mais mon père rentre assez tôt, ce qui est plutôt rare. Nous n'avons même pas mangé quand il arrive.

- Bonjour mes amours ! J'ai fini plus tôt aujourd'hui. Je vais faire à manger si tu veux Hanna.

- Merci. Je vais bosser.

- Attends, tu ne veux pas rester là quelques minutes ? Ça fait longtemps qu'on a pas parlés.

Mais qu'est ce qu'ils ont à vouloir parler ? Je vais très bien. Je me rassied et me prépare à recevoir des reproches. Mais mon père se contente de me poser des questions banale sur les cours, mes profs, mes amis. Il me demande aussi si je compte faire du sport cette année. Je lui dis que je n'y ai pas encore réfléchis pour l'instant, mais pourquoi pas.
Ça m'a fait plaisir de parler avec lui. Ça faisait bien un an que nous ne parlions plus, enfin presque plus parce qu'il travaillait trop. Il me promet qu'il rentrera à cette heure là tous les mardis et qu'il ira chercher Zoé et Noah à l'école les jeudis. Et pour les mercredis, ils engagerons une nourrice. Je devrais juste aller les chercher à 17h.

- Comme ça, tu auras plus de temps libre. Tu ne t'en occuperas que les lundis et les vendredis. Et les mercredis, ta mère essayera de rentrer vers 18 heures. Et elle ira les chercher les mardis à l'école. Comme je rentrerais plus tôt, on pourra manger ensemble tous les mardis soirs.

- D'accord. Merci papa.

- C'est normal. Nous avons mis du temps à nous rendre compte que l'ont t'en demandais beaucoup trop. Ce n'est bon ni pour toi ni pour eux, nous n'étions pas assez présent. Et pour les weekends... On s'arrangera, avec nos horaires, où on les laisseras chez des amis. Ils seront ravis.

- Tu sais, ça ne me gênait pas de m'en occuper.

- Je sais. Mais tu as le droit à ta vie. D'ailleurs, n'hésite pas à inviter qui tu veux.

- Merci. Bon, je vais bosser.

J'attrape une pomme dans la corbeille à fruits et je monte dans ma chambre.
Je travaille tout en écoutant un peu de musique et en mangeant ma pomme.
Puis, je profite de la présence de mon père pour prendre une heure pour moi. Je me fais couler un bain et y mets du savon pour faire de la mousse. Après tout, j'ai le droit de me détendre.
Je mets de la musique sur mon enceinte, assez fort pour ne pas être déranger. Je ferme la porte à double tour et je me plonge dans l'eau brûlante. Ça m'apaise. Je ferme les yeux et je me sens bien, détendue.

J'y reste une demi heure sans bouger, puis je mets du shampoing, rince mes cheveux et me fais un masque.

Je reste encore une bonne demi heure dans l'eau avant de me relever pour me savonner et me rincer les cheveux. Puis je sors et me sèche.
Après avoir enfilée un short, un débardeur et une veste, je brosse longuement mes cheveux, puis me fais trois tresses que je noue pour n'en faire qu'une afin d'avoir les cheveux joliment ondulés pour demain.

Je descends enfin pour manger. Mes parents sont tous les deux dans la cuisine en train de s'embrasser. Je me racle la gorge pour les informer de ma présence.

- Hanna, enfin sorti de la salle de bain ! Dit ma mère en s'éloignant de mon père. Nous t'attendions pour manger. Je vais coucher Noah et Zoé puis on passe à table.

Je regarde l'heure et vois qu'il est déjà 21 heures. Je n'avais pas vu le temps passé.
Je mets la table sur l'îlot central de la cuisine. J'y pose la salade, le riz, la viande et la sauce que ma mère à préparé.

Elle redescend une dizaine de minutes plus tard.
Mes parents parlent de boulot à table. Je n'écoute pas vraiment.

Je joue avec ma fourchette. La viande est trop cuite, le riz pas assez. La sauce est pleine de grumeaux. Ma mère n'est pas très doué en cuisine.

- Tu ne manges pas Hanna ? Tu n'as pas faim ? S'inquiète ma mère. Il faut que tu manges tu sais.

Ma mère est toujours très inquiète en ce qui concerne la nourriture. Elle m'a expliqué récemment que lorsqu'elle avait 19 ans, elle a eu des troubles alimentaires et a mis sa santé en danger, juste avant son cancer. Je l'admire tellement. C'est comme un super héro pour moi. Elle a survécue à l'anorexie, au cancer et probablement à la solitude étant donné que je ne connais pas mes grands parents et qu'ils sont décédés tous les deux il y a plusieurs années.
Bref, je ne peux pas me permettre de sauter un seule repas. Pourtant, je ne suis pas mince. Le médecin à dis que j'avais le poids parfait, juste dans la moyenne et que ce n'étais "pas grave si je prenais un où deux kilos". Bien sûr, ma mère était là et elle c'est mise en tête de me faire grossir, comme si je le devais alors que ce n'est pas ce que le médecin a voulu dire.

- Si, mais... En faite...

- Ma chérie, je pense que ta fille n'apprécie pas ta cuisine, dit mon père en souriant.

- C'est pas ça. C'est juste...

- Un peu... dégueulasse, je sais, dit ma mère avant de rigoler.

Elle prends nos assiettes et jette tout à la poubelle. Elle fouille dans le congélateur et trouve par miracle des feuilletés au fromage et au jambon.

- Une dizaine de minutes au four. Ça devrait aller. Je cuisinait mieux avant, désolé. J'ai perdue la main.

- Tu n'as plus l'habitude, dis je timidement.

- Tu as raison. Ton père t'as expliqué notre nouvelle organisation ?

- Oui. C'est gentil, merci. Je pourrais mieux me consacrer à mes études et prendre du temps pour moi. Je voudrais me remettre à la guitare.

Mes parents échangent un regard inquiet, mais ne disent rien. Je sais ce qu'ils pensent.

Après le repas, j'aide mes parents à débarrassés puis je sors. Je m'apprête à remonter mais je reste quelques instants en bas des escaliers. La porte de la cuisine se trouve à un mètre à peine et je suis sûr d'avoir entendue mon prénom.

- Je ne sais pas Nathanaël. Elle a l'air tellement seule... Ça lui ferais du bien.

- Il est vrai que quand je lui ai expliqué notre organisation, elle m'a dit qu'elle voudrait étudier. Et elle ne m'a pas parlé de ses amis, mais... De la à l'amener voir un psy, c'est un peu tôt, non ? Elle n'a que 15 ans. Laisse lui le temps de s'adapter au lycée.

- D'accord. Attendons un peu, deux ou trois semaines. Sinon je parlerais avec elle et on prendra rendez vous.

Je remonte discrètement les escaliers.