Breathe [ Une Femme Brisée Tome 2]

chapitre 58

Après avoir déjeuné, je vais dans la chambre où j'étais censée dormir pour me changer. J'enfile des collants noir, une jupe patineuse bordeaux et un t shirt noir que je rentre dans la jupe.
Je vais ensuite dans la salle de bain pour me maquiller et me coiffer.
Je me brosse les cheveux et me fais une queue de cheval haute. Puis, pour le maquillage, je mets seulement du mascara et je me fais un trait de crayon noir sous mes yeux.

Je rejoins ensuite Aaron dans la cuisine.

- Tu es superbe, dit il en me voyant.

- Merci. Tu crois que ça ira ?

- Bien sûr. Tu aurais aussi pu te mettre en jeans et en t shirt. Ils s'en fichent.

Je lui souris et lui propose mon aide.
Nous préparons le repas, et nous mettons la table dans la salle à manger. C'est une grande pièce que je n'avais encore jamais vu. On y accède par la cuisine. Elle est immense, et la table doit contenir une trentaine de couvert. Il y a quelques plantes, et la pièce est assez lumineuse. Le plafond est très haut.

- Wouah, c'est... Impressionnant. On va manger ici ?

- Oui.

- On ne mange pas dans la cuisine, ou dans le salon ? Il y a pourtant une table assez grande pour nous tous.

- Non, mes parents veulent que l'on mange ici. Leurs venus sont tellement rare... C'est dans cette salle où ont lieu les repas de famille, à Noël, Pâques, et nos anniversaires à Ariane et à moi.

- Ah oui ? C'est chouette qu'ils soient là pour vos anniversaires.

- Mmh. Enfin, toute la famille est comme eux. Je préfèrerais passer mon anniversaire avec quelques amis plutôt qu'une vingtaine de personne que je ne vois que trois fois par an pour un repas.

- Mmh. Je comprends.

Après avoir mis la table pour cinq, nous retournons dans la cuisine. Ariane s'y trouve et nous aide à faire le repas.

Vers 12h30, nous entendons la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer.

Un homme et une femme s'avance dans la cuisine.
Elle porte une jupe et une veste noir, et une chemise blanche rentrée dans sa jupe. Ses cheveux clairs sont attachés en un parfait chignon.
Quand à lui, il porte un costume de travail noir. Ses cheveux sont poivres et sels.
Je me présente et leur sert la main.

- Ariane, tu aurais pu nous dire que tu avais invité une amie.

- En faite, c'est moi qui l'ai invité, intervient Aaron. Et je vous l'ai dis. Vous n'avez pas dû faire attention, comme d'habitude.

- Ne soit pas insolent Aaron, dit son père. Le repas est prêt ?

- Oui. Nous pouvons aller dans la salle à manger.

Nous nous y installons donc. Le repas est déjà sur la table.
Nous nous servons de salade, de viande et de riz.

Les parents d'Aaron parlent d'abord de travail. Nous restons silencieux et je n'écoute pas vraiment.

Puis, ils s'intéressent enfin à leurs enfants. Ils questionnent d'abord Ariane, sur ses études, ses notes. Puis ils s'intéressent à Aaron.

- J'ai des bons résultats.

- J'espère qu'il te permettront de faire un bac S, comme ta sœur.

Aaron et moi nous regardons. Je souris faiblement pour l'encourager.

- En parlant de ça... Je ne veux pas faire de bac S. Je veux faire un bac technologique.

- Comment ? C'est hors de question Aaron, dit sa mère.

- Je n'ai jamais voulu faire ce bac, c'est vous qui le vouliez. Et je veux faire ce que j'aime.

- Qui t'as mis cette idée dans la tête ? C'est... Comment vous vous appelez déjà ?

- C'est Hanna. Et non, elle n'a rien à voir avec ça. C'est ma décision. C'est ma vie.

- Aaron, c'est hors de question.

- Maman, papa, vous pourriez l'écouter, intervient Ariane.

- Aaron est quelqu'un de bien, je dis. Et oui, je l'ai poussé à vous parlez aujourd'hui, parce qu'il mérite de faire ce qu'il aime. Et puis, c'est son avenir, pas le votre. Et ce n'est pas parce qu'il fait un bac S qu'il fera ce qui vous plaît. Après le lycée, vous n'aurez plus aucun pouvoir sur son choix de carrière. Alors autant le laisser fait les choix qui lui plaisent, non ?

- Qui êtes vous pour nous dire tous ça ? Demande son père.

- Je suis sa petite amie. Et je connais bien mieux votre fils que vous. Croyez moi. Laissez le faire ses propres choix. S'il vous plaît.

- Nous devons y aller. Nous avons du travail, dit calmement sa mère. Aaron, raccompagne nous à la porte s'il te plaît.

Ils se lèvent tous les trois en silence et se dirige vers la porte. Je baisse la tête vers mon assiette encore à moitié pleine. Je n'ose pas affronter le regard d'Ariane, de peur qu'elle me juge.
Elle ne dit rien et se contente de se lever pour débarrasser.

Je me lève à mon tour et monte dans la chambre d'Aaron. Je m'asseois sur son lit et attend son retour.

Il arrive une dizaine de minutes plus tard. Je me lève et croise mes bras contre ma poitrine.

- Aaron, je suis... Tellement désolée. Je voulais juste t'aider...

- Tu n'as pas à t'excuser. Tu as été géniale. En partant, nous avons rapidement discuter mes parents et moi. Ils sont d'accord.

- Quoi ?

- Ils m'ont dis que si c'était vraiment ce que je voulais, ils me laisseraient faire ce que je veux. Et c'est grâce à toi.

Je lui souris et lui saute au cou. Je lui souris et il m'embrasse.

- Alors comme ça, tu es ma petite amie ?

- Mmh. C'était plus simple. Je n'allais pas tout expliquer sur notre relation.

- Alors, tu ne le pensais pas vraiment ? Demande t'il en se détachant de moi.

- Non, je n'ai pas dis ça... Enfin, j'en sais rien.

- Écoute Hanna, je t'aime vraiment, vraiment beaucoup. Mais je voudrais que tu sois claire dans tes sentiments. On a dormi ensemble, on a passé des weekends ensemble, on c'est embrassé plusieurs fois... Ça veut dire quoi pour toi ? Je ne supporterais pas de continuer comme ça et de me cacher, et de vivre avec l'insertitude de tes sentiments pour moi. Parce que les miens sont bien là. Je t'aime Hanna. Mais si tu fais semblant avec moi...

- Non, je ne ferais jamais ça, tu le sais. Je tiens beaucoup à toi.

- C'est tout ? Tu tiens à moi comme un ami, ou un petit ami ?

- Aaron... Je...

- Rentre chez toi Hanna. S'il te plaît. Et... Quand tu seras prête, tu me le diras. En attendant... Ce serait peut-être mieux que l'on prenne un peu nos distances.

- Aaron s'il te plaît...

- Si ce n'est pas pour me dire que tu m'aimes et que tu veux être avec moi, ne dis rien s'il te plaît.

Je ne réponds pas et je vais chercher mon sac.
Je me dirige vers la sortie et rejoins l'arrêt de bus, en larmes.