chapitre cinq.

96 19 19
                                    

je vous souhaite une très bonne lecture !
n'hésitez pas à laisser un commentaire ou un vote :)

*

SAÚL ÑÍGUEZ ESCLAPEZ.
madrid, 7 décembre.
"Et je n'arrive pas à oublier son geste. Tromperie absurde."

Quel geste dingue, ses lèvres folles trouvant les miennes, rompant la promesse de fidélité que j'avais faite devant Dieu. Que j'étais fou, d'avoir laissé faire ce geste. Je replonge dans l'addiction qu'est la cigarette. La deuxième en dix petites minutes touche mes lèvres. J'ai envie d'oublier, mais je ne le ferais pas, le souvenir est bien plus tentant. Amour passionnel entre moi et mon métier, m'empêche d'avancer vers elle. J'avais tout quitté pour me consacrer à ma passion. Tout ? Sauf ma famille. Celle qui me supporte à chaque match, à chaque entraînement. Aimant, je l'étais un jour mais insupportable j'étais devenu. De mon regard de glace, je regardais les rues de la belle capitale espagnole. Amoureux de cette ville depuis tant d'années je me perdais encore et toujours dans l'immensité de cette dernière. Son image pansait mes plaies intérieures. Non, je n'étais plus malheureux, je ne l'ai jamais été aussi simple soit-il. Douce insomnie pour me souvenir d'elle, de son visage déformé par la tristesse, de son corps si squelettique. Douce insomnie pour me souvenir du goût sucré de ses lèvres. Nous nous sommes aimés pendant une demi-seconde. Et demain nous oublierons. Enfin je crois.

Quand minuit sonna, mes doigts rencontrèrent le drap, je n'arrivais pas à dormir, définitivement. Je repensais à ses douces lèvres au goût d'alcool et de café. Elle me manquait, aussi absurde que cela puisse paraître, elle me manquait. Je ne la connaissais pas, juste son merveilleux prénom. Il résonnait comme une mélodie à mes oreilles. Le canapé n'était pas plus confortable que le lit, et la fraîcheur de la nuit passait par la fenêtre grande ouverte. J'étouffais dans cet appartement. Je pris ma veste et enfila rapidement mes chaussures, il fallait que je m'aère l'esprit. J'avais froid, qu'elle idée saugrenue de sortir à une heure du matin en plein hiver. Je marchais dans Madrid, doucement vraiment doucement. Mais je me sentais enfin bien, il fallait que je fasse le tri dans mes pensées. Une heure, peut être deux, étaient passées depuis que j'étais sorti, je me retrouvais sur un banc en face du palais. Changement de programme bien trop soudain, il fallait que je marche. Il faisait trop froid pour que je puisse faire le vide. Il faisait trop froid pour que j'oublie. Oublier quoi ? Le baiser ou simplement la sensation de ses lèvres sur les miennes. Je reprenais goût à mes anciens démons, à mes anciennes addictions. La cigarette consumait doucement mon âme, en même temps que la fumée défonçait mes poumons. J'étais tellement perdu. Perdu dans n'importe quoi, je me mis à repenser à mes plus belles années, mes plus beaux souvenirs. Réseau de turbulences pensives interminables et dévastatrices, je fermais les yeux pour me concentrer. Notre discussion passa en boucle, encore une fois. Et dans mes yeux je me voyais déjà replonger sur ses lèvres délicieuses. Mettant mes mains de part et d'autre de son beau visage déformé par la tristesse. Devenais-je amoureux ? Le coup de foudre n'était pas réel et quand je repensai à elle, ce ne fut simplement que la foudre qui me tomba dessus.

Doux souvenir d'un après-midi flou qui me prenait au cœur.

triste réalité d'un cœur en peine | SAÚL NÍGUEZ ✓Where stories live. Discover now