chapitre onze.

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SAÚL ÑÍGUEZ ESCLÁPEZ.
madrid, 11 décembre.
"Et quand ses yeux innocents s'ouvrirent, je ne pus que tomber amoureux."

Le soleil frappait les carreaux, comme le marteau qui frappait dans ma tête, me provoquant un mal exquis. Quel pitoyable état. Et si j'aurais pu, je remplacerais centimes par sentiments, comme si notre amour était comparable à un billet rare de cinq cent euros. Le cœur à chaud, le cerveau baisse les degrés, c'était la normalité des songes, mais tout ce qui se passait chez moi était l'inverse. Passionnément, presque à l'ammoniaque, j'avais décidé de l'aimer. Elle a mal, comme si elle ressentait toute la douleur du monde. Je devais retrouver son bonheur, comme si j'avais besoin de devenir quelqu'un pour exister. Comme si être sa rédemption allait faire changer l'opinion publique sur moi. Je me défonçais avec mes pensées toutes plus obscures les unes que les autres, comme quand elle m'avait dit je t'aime au pif. Comme quand elle avait claqué la porte, comme quand elle avait tout ruiné dans ma vie. Aimer pour mieux se faire blesser. Destruction charnelle presque recherchée, qui me tailladait le corps et l'esprit. Je me mis à repenser à ses paroles toutes plus dures et crues que les précédentes. Jamais je n'aurais cru renaître de mes cendres après cela. Auto-dérision qui me prenait pour oublier tout le mal qu'elle m'avait fait. Mes pensées ne me donnaient pas la permission de me reposer, car les souvenir de son rire me revinrent, celui qu'elle avait utilisé juste après m'avoir ridiculisé. Comme si tout à coup j'étais asservis par mes démons. Adela repris une place importante dans mon crâne. Calme apaisant qui m'assaillait jusqu'à la moelle. Elle avait le regard obscur, presque comme un reflet de la nuit. J'étais comme drogué, je n'avais plus de tracas.

Lettre à nuit, pour me rappeler de me souvenir d'elle dans les moments les plus difficiles. Ses yeux noirs s'ouvrirent, je ne pus que sourire. Comme si deux notes de piano se jouaient elle clignait des yeux. On était comme deux étoiles. Non comme deux soleils à ce moment là. Chaque instant était magique. Je faisais encore ce rêve ou son corps se ferait doucement incarcéré par mes mains, je l'emprisonnerais à l'infini avec moi. C'est comme si devant elle je perdait mes moyens, elle en devenait presque injoignable. Ou quand mes mains posait sur sa hanches me faisait l'effet d'un éblouissement. Je me prenait bien trop la tête, mais je devais le faire avant que son reflet me déshydrate par tant de beauté. Douce éloge d'un semblant de femme parfaite, pour me rappeler que je ne valais rien à ses côtés, j'étais enfin un homme comme tout les autres. Essoufflé mais jamais à bout de souffle à ses côtés. Je me suis mis à douter de mes rêves inexaucés la première fois où j'ai croisé son regard de braise. Le temps de mes grands défauts était revenu et mes démons gagnaient de nouveau stupidement sur moi. Elle pressait sa tête sur mon épaule comme pour attirer mon attention, que je me mis à lui porter, lui souriant doucement. Elle entoura mon corps de ses bras frêles et je me mis a trembler, pris de soubressauts et de sanglots, silencieux comme ma peine.

Nos deux corps pressaient l'un contre l'autre me faisait tourner la tête.

triste réalité d'un cœur en peine | SAÚL NÍGUEZ ✓Kde žijí příběhy. Začni objevovat