chapitre treize.

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ADELA DA AGÜEIRO.
madrid, 15 décembre.
"On était comme deux aimants, amants. Démences irréversible."

Cela faisait trois jours que Saúl et moi nous voyons tous les jours, on passait le plus clair de notre temps à se chamailler, se taquiner, s'embrasser. On agissait comme un couple et même si on n'avait pas mis d'étiquette sur notre relation, je rêvais à croire que nous étions ensemble, comme deux fous s'aimant à en mourir. Une vie rythmée d'entraînement pour lui, et de séance de psychologue pour moi. Cette vie n'était pas celle dont tout le monde rêvait mais elle me convenait beaucoup. J'aimais les moments avec l'espagnol, j'arrivais enfin à parler de mes problèmes à quelqu'un, et je commençais à me reconstruire. Il était vraiment ma rédemption, Saúl était mon âme-sœur, je ne pouvais que le remercier, grâce à lui je m'étais relever après la pire épreuve que j'eus pu vivre. Et enfin je n'étais plus ivre. Et maintenant je n'avais plus que de simples bribes de souvenir. Tout ce que j'avais pu vivre, étais désormais enfouis dans les méandres de mes doux besoins assouvis. Journée banale, presque bancale, je marchais dans les rues animées de Madrid, jouant des épaules avec les passants, tous plus insupportables les uns que les autres. J'avais promis à Saúl de venir le voir à son entraînement, nous n'étions pas ensembles. Je lui avais dit que voir ses coéquipiers ne me dérangeais pas, nous n'étions pas ensembles. Ce qu'il ne savait pas, ce que je ne lui avais pas dit c'était que je stressais de voir les madrilènes, sa réactions, m'embrasserait-il ? Puis je me souvins que nous n'étions pas ensembles lui et moi.

En arrivant devant le camp d'entraînement, une boule se formait au creux de mon estomac. J'avais beau me dire que cette rencontre n'engendrait rien, je ne pouvais m'empêcher de stresser. J'affichais un sourire anxieux et montrais le pass, que Saúl m'avait donné, au vigile. Il me sourit gentiment et me fit passer. Je lui rendu son sourire et partit en direction du terrain d'entraînement. Directement je repérais le numéro huit, parlant avec Koke, je m'assis au premier rang des gradins, l'entraînement était ouvert au public et aux familles et proches des joueurs. J'étais placé aux côtés d'un petit garçon, portant fièrement le maillot d'Antoine Griezmann, il devait être français, car je ne comprenais que quelques mots ressemblant vaguement à l'espagnol. Je souriais et je vis que Saúl me regardait, je lui fis un timide signe de la main qu'il me rendit par un énorme sourire. Le petit me regardait désormais et d'un espagnol approximatif il me demandait si je connaissais les joueurs. Je lui répondis simplement que je connaissais Saúl. C'était la vérité, je ne les connaissais pas, du moins pas encore. Je savais que cela allait changer. L'entraînement se finit, les quelques femmes des joueurs se dirigeaient vers les vestiaires et je les suivis. Je remontrais mon badge et pu sagement attendre Saúl. Qui sortit rapidement accompagné de quelques joueurs, je reconnus Antoine et Jan Oblak.

"On va boire un verre avec les gars, tu viens, il y aura leur femmes."

"Oui, si tu veux."

Tous les joueurs étaient désormais sortis et quelques-uns partis, nous n'étions plus qu'un petit groupe et c'est à ce moment-là que Saúl décidait de me présenter. Et je me rappelais que nous n'étions pas ensemble.

Et quand sa main se logeait sur ma hanche, mon cœur s'est emballé.

triste réalité d'un cœur en peine | SAÚL NÍGUEZ ✓Onde histórias criam vida. Descubra agora