chapitre dix-huit.

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ADELA DA AGÜEIRO.
paris, 24 décembre.
"Le neige était blanche comme sa peau, et je l'admirais."

La capitale française m'avait manqué, je retrouvais les dédales de rues que je connaissais par cœur, la tour Eiffel, le Panthéon et tous les bâtiments mythiques de la ville lumière. La ville de l'amour, la ville aux cent couleurs, la ville de la mode. Mais pas plus belle ville que Madrid. Je me revoyais à quinze ans, affrontant les dures épreuves de la vie, traînant avec Evan et Alphonse. On devait avoir l'air de stupides gamins innocents, on n'était pas ça du tout. Je respirais l'air pollué de la capitale et me souvenais de tout ce que me rappelait cette ville. Saúl me regardait attentivement, mes gestes trahissaient le fait que je connaisse déjà la ville. Je nous dirigeais vers le métro, et passais illégalement les barrières. Le footballeur me regardait incrédule, puis passais lui aussi en fraudant. Il prit ma main et entrelaçait nos doigts. Je le regardais et je me pressais de rejoindre le quai. Direction le quinzième arrondissement, porte d'Orléans, pour allait jusqu'à notre hôtel. Les parisiens étaient pressés, faisaient la tête, étaient sur leur téléphone, ne prêtant attention à qui que ce soit, ni à ce mendiant au coin du quai, ni à ce nourrisson qui pleurait. Je ne faisais pas comme eux, je lâchais la main de mon amant et pris la direction de ce vieil homme qui cherchait juste un peu de réconfort. Je sortis un billet de dix euros et lui tendis. Un sourire illuminait son visage, il était plus qu'heureux. Il me remerciait et je lui souris sincère et bienveillant, puis je partis retrouver Saúl. Il m'embrassait et me félicitait de ma bonne action. Je lui souris et liais une seconde fois nos mains ensemble. Le métro arrivait et je nous dirigeais, connaissant cette ligne par cœur, le quinzième était l'arrondissement où j'ai passé mon enfance avec Alphonse. J'avais rencontré Ethan au collège, et tous les trois nous formions un trio du tonnerre. Mais ce temps-là était révolu, Alphonse était à Toulouse pour son métier et Ethan lui était parti sur Belgrade.

Lorsque nous descendions du métro, Saúl se laissait guider, ne connaissant que trop bien la ville je l'emmenais à travers des rues plutôt tranquilles, où il ne se ferait pas reconnaître au premier coup d'œil. Paris n'avait pas changé d'un pouce, toujours aussi mal ajusté, toujours autant pollué et sale; Mais j'aimais cette ville, elle m'avait tout appris de la vie, elle m'avait permis de faire des rencontres extraordinaire. J'aimais définitivement trop cette ville. L'espagnol me regardait de temps à autre; je contemplais de nouveau la ville. Comme si je ne l'avais jamais quitté. Mes anciens démons étaient laissés à Madrid, je devais oublier toutes les épreuves de cette vie d'avant. Tout oublier, il fallait que j'oublie tout. Nous atterrîmes dans le seizième arrondissement, je pénétrais dans l'hôtel, rapidement suivie par Saúl. Il admirait l'hôtel, le hall du moins, très beau, aux lustres volumineux et en cristal. Pourquoi avais-je permis à Saúl de prendre l'hôtel ? Il était bien trop luxueux, je n'avais pas l'habitude, je ne me sentais pas dans mon élément.

Mais son regard me rassurait et je ne pus que me sentir à l'aise.

triste réalité d'un cœur en peine | SAÚL NÍGUEZ ✓Where stories live. Discover now