❛ lim.jb

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2013

Mes vêtements me collaient à la peau, l'imprégnant d'une texture désagréable de laquelle je me sentais indifférent. Je fixais mes pieds, marchant dans la cours silencieusement relaxante du lycée. Je voulais tout, sauf rentrer chez moi. Je voulais tout, sauf retombé une nouvelle fois dans mes songes qui me grugeaient lentement, tapissant ma tête d'une couleur ténébreuse. Je voulais tout, sauf rester des heures interminables dans ma chambre noire, recroquevillé sur moi-même tel un otage apeuré, la tête entre les mains à m'insulter tandis que je ferais une rétrospective de ma charmante vie. Un rire amer résonna à l'intérieur de ma gorge, le ciel écrivait à travers ses nuages gris que ça arriverait. De plus, j'allais encaisser les répercussions psychologiques comme toutes les fois. Pourquoi je continuais à m'écouter? Pourquoi je ne criais pas à l'égard de cette 'dépression' n'ayant pas sa place à mes côtés, d'aller profondément se faire foutre par une personne traînant la peste? Probablement car j'en étais incapable.

Ma tête se releva sur les alentours, l'observant d'un œil peu attentif. Néanmoins, un détail captiva rapidement mon attention. Un garçon était étendu au milieu du terrain de basket, sur la surface luisante d'eau, j'entendais ses sanglots étouffés ainsi que douloureux de là où je me trouvais. Ma curiosité qui me démangeait m'incita à avancer en sa direction, plus je m'approchais, plus son visage blessé se dessinait nettement dans ma tête. Il n'était nul autre que le souffre douleur récréatif d'une bande de garçons écervelés qui se croyaient les rois d'un monde très fictif dans lequel ils étaient les seuls résidents. Mes pieds arrivèrent au ras de son corps aussi trempé que le mien, à l'aide de ce dernier, je bloquais son champ de vision qu'il avait sur le ciel pluvieux.

- Tu ne t'es pas encore défendu? Le questionnais-je avec un regard neutre, occupé à le détailler, lui et ses cheveux noirs, ses lèvres pulpeuses et ses oreilles légèrement décollées.

- J-Je...Bégaya-t-il, tandis que son visage se tordait, formant une figure crispée.

- Tu as mal? Rétorquais-je.

Je n'avais même pas besoin de l'interroger, je voyais dans son non-verbal qu'il transpirait la souffrance. Le noiraud hochait la tête, officialisant mes propos.

- Tu es incapable de te lever, c'est ça? Demandais-je en continuant de l'observer.

Une nouvelle fois, sa tête me répondait positivement. Ma bouche ne prononça rien de plus et dans un geste délicat, je l'aidais à se mettre debout, passant son bras autour de mes épaules pendant qu'un de mes mains se déposait sur sa taille, non sans qu'il ne marmonne quelques injures inoffensives. Ces pleurs s'étaient atténués, mais certainement pas la tristesse qui le traversait sans répit. Ô combien il ignorait celle qui m'habitait. Néanmoins, dans un inconscience insoupçonnée, on se comprenait.

𝐮𝐬 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant