❛ p.jy

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2019

À la seconde où le bruit de la porte de mon appartement qui se refermait complètement emplit l'espace, mon sac rejoignait le sol, de même que mes chaussures. Les grandes fenêtres de mon salon laissaient une lumière d'un bleu foncé chatouiller l'intérieur, offrant une ambiance apaisante. J'allumais les lumières, éclairant la cuisine ainsi que le salon qui se partageaient la pièce en entreprenant de me faire à manger dans un silence massacrant à lequel je m'étais vite habitué.

J'avais emménagé avec une solitude excitante dans les premiers mois succédant la fin de mon lycée, particulièrement exaspéré de cette vie familiale dont je ne souhaitais que me débarrasser. Une panoplie de gens auraient doutés de ma santé mentale pour cracher d'une manière aussi amère sur la belle vie que j'entretenais à mon adolescence, néanmoins l'adjectif était mal choisi. Oui ma tête se trouvait protéger par un luxueux toi, oui j'étais privilégié sur bien des aspects, mais si l'envie de partir de ce cocon familial suffocant ne naviguait pas dans mes veines, je serais absent d'autonomie ainsi qu'un capricieux fils à papa. Bien que mes parents refusèrent en premier lieu, me répétant d'attendre d'acquérir de concrètes expériences d'adultes, je réussis à dévier leur refus vers une acception à l'aide d'un arrangement dans lequel tout me déplaisait, mais je me retrouvais piéger avec ce dernier. En plus de payer mes études, il m'aidait à payer une partie de mon appartement. L'âme dépendante que je rêvais de développer venait de brutalement s'envoler et ce, par ma faute. Des parents trop couvreurs qui étalaient une fois de plus la richesse qu'ils possédaient, la renversant dans un « oups » peu convaincant à travers mon existence irritée. Pendant que je m'enfonçais dans le puit de mes pensées et que je pêchais dans mon réfrigérateur les aliments constituant mon futur repas, mon téléphone sonnait.

- Oui? Décrochais-je.

- Jinyoung! Tu as laissé ton porte-feuille au magasin! Décidément, ce n'est pas ta journée! S'exclama mon vieux patron d'une voix exaspérée par mes gaffes.

- Je viens le chercher M.Kim. L'informais-je avant de raccrocher.

°°°

- Ne sois pas aussi tête en l'air quand tu reviendras travailler! Me dit-il tandis que je poussais la porte en vitre pour sortir.

- J'ai compris. Articulais-je en refermant le battant vitré et commencer à marcher.

Un courant d'air froid passait, me décrochant un frisson qui me fit mettre mes mains dans les poches de ma veste ainsi que ma capuche sur ma tête. Plus je marchais pour retourner chez moi, plus quelque chose clochait. J'avais la vague impression d'être suivi et surveiller par des yeux dénués de bonnes intentions. Pour vérifier cette sensation désagréable d'un début foireux tiré d'un film lugubre où le personnage se faisait agresser, je me retournais, mais il n'y avait que des citoyens qui se mêlaient seulement de leur petites affaires. Je secouais la tête, soupirant à mon encontre, me répétant que j'étais un fou fatigué avant de continuer mon chemin.

- Regarder où vous allez bon sang! S'écria une voix de jeune femme mécontente derrière moi.

Une deuxième fois, je pivotais ma tête pour découvrir une bande de cinq hommes aux poids différents, mais à l'apparence semblable, celle de personnes dans la fin vingtaine aux traits de brutes flânant dans les rues en quête de bagarre et d'activités peu recommandables. Un d'entre eux me dévisageait, tandis qu'un autre m'adressait un sourire tout sauf rassurant, refoulant un âme de mec ayant cruellement besoin de faire traiter ses problèmes de violence. Avec le plus grand des calmes, sans leur lancer un coup d'œil qui pourrait potentiellement les provoquer, je me remis en marche. Mais j'étais un garçon intelligent, donc dans l'unique but de semer leurs airs de colosses impolis, mes pieds s'engagèrent dans une ruelle peu fréquentée. Mon instinct me signalait que c'était la brochette de crétins s'amusant à couvrir mon ombre depuis le début. Séoul me tapait sur les nerfs pour tolérer la présence de gens aussi louches. Quelques instants s'écoulèrent, dans lesquelles des semelles raclaient l'asphalte de la rue.

- Est-ce que vous pouvez arrêter de me suivre? Ordonnais-je en tournant lentement sur moi-même, dirigeant le devant de mon corps vers eux, posant par la même occasion mes yeux sur les visages fermés de ces cinq individus.

- Pas avant que tu nous ailles donner ton argent. Fit le plus imposant.

Un rire s'échappa de ma gorge, je me croyais dans un film, ce fameux film dont j'avais étroitement fait allusion tout à l'heure.

- Je suppose que si je refuse votre demande, vous allez utiliser la seule chose que vous posséder, la force? Rétorquais-je sur un ton insolent ainsi qu'armé d'un rictus amusé.

- Il est suicidaire ce type. Dit le plus grand en haussant un sourcil.

- J'ai surtout envie de l'écraser. Annonça celui qui m'avait dit qu'il voulait mon argent en s'avançant vers moi.

Un point aux gros doigts se fracassa contre ma joue, je n'avais même pas eu le temps de le voir arriver dans mon espace vital que le violent choc se faisait ressentir sur mon visage.

- Aish...Crachais-je alors que mon bras s'élançait vers sa figure de connard pour s'y écraser d'une douceur inexistante.

Le reste des écervelés se joignirent à la bagarre, un par un ils essayaient de me massacrer comme le premier avait eu l'honneur de le faire. Ce fût un échec plutôt lamentable, les coups que je leur offrais tel le Père Noël le jour de Noël emplissait l'air sordide ainsi qu'humide de l'endroit. Lorsqu'ils furent les cobayes privilégiés par mon talent pour l'art de se battre, ils prirent leurs jambes à leur cou avant de quitter ma vue. Ma bouche goûtait l'enfer et la chair recouvrant mes phalanges se trouvaient usées de profondes écorchures rouges. Globalement, je m'en était plutôt bien sortie. Après que l'adrénaline à l'intérieur de mon corps fut complètement diluée, j'analysais les environs. Une silhouette masculine me fixait, retirée dans l'ombre d'un petit bar, son identité était cachée par une capuche. Je décida de ne pas lui accorder davantage d'importance, exténué des personnes louches pour la soirée.

- Jinyoung. M'appela-t-il assez fort pour que cela parvienne à mes oreilles, me faisant figer de stupeur.

𝐮𝐬 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Dove le storie prendono vita. Scoprilo ora