❛ p.jy

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2019

- Pardon monsieur Kim, c'était un accident. Dis-je poliment en m'inclinant.

- Aish, jeune homme insouciant! Râla le viel homme à mon encontre. Tu es incapable de faire la tâche que je te demande! Tu vas devoir faire plus que t'excuser pour avoir brisé ces pots sur le trottoir! S'exclama-t-il en agitant sa main dans les airs, visiblement contrarié.

- Oui monsieur! M'exclamais-je en m'inclinant pour la seconde fois.

- Maintenant, nettoies le merdier que tu as causé! M'ordonna-t-il de sa voix rouillée en me donnant un balais avant de disparaître dans le petit magasin de fleurs.

Un soupir passait la barrière de mes lèvres pendant que j'entreprenais le ménage du « merdier que j'avais causé » C'était incroyablement la vérité, mais avant tout un malencontreux accident causé par ma maladresse qui se pointait dans des moments importuns.

- Prends attention, le verre traîne partout sur le trottoir, c'est dangereux. Me mit en garde une voix masculine, calme et inerte de toutes traces d'émotions trop voyantes.

Mon regard s'accrochait au visage de cet inconnu dans mes âges et au physique nonchalant, mais particulièrement attrayant. Ses cheveux était noirs, ses yeux perçants et son corps bien constitué.

- Désolé. M'excusais-je, gêné.

- Ne t'excuses pas, je ne suis pas le vieux propriétaire de ce magasin. Finit-il en rigolant légèrement.

- Tu le connais? Demandais-je d'une intonation surprise, saupoudré d'une innocence vomitive.

- Non, mais je peux l'observer à travers la vitrine et il m'a l'air en colère. Me répondît-il avec un sourire en coin, visiblement amusé.

- Il l'est. Confirmais-je en soupirant.

- Qu'est-ce que tu as fait? M'interrogea l'ébène, d'un ton curieux.

- J'ai fait tomber une caisse de pots en verres quelques secondes après qu'ils aient quittés le camion. Répondis-je avec un sourire crispé.

- Maladroit? Rétorqua-t-il

- Parfois. Fis-je en continuant de balayer, raclant le verre sur le sol bétonné.

- Je reviens. M'informa-t-il avant de pénétrer dans l'endroit décoré de fleurs échappant des arômes vivifiants.

Sa charmante silhouette revint cinq minutes plus tard, les mains dans les poches de son jean troué tandis que je terminais de balayer mon dégât imprévu.

- Voilà, tout est arrangé. Il n'est plus énervé. Annonça-t-il en se plantant devant moi.

- Qu'est-ce que tu as fait? Le questionnais-je, confus en jetant un coup d'œil à l'intérieur de la boutique.

- Les humains adorent l'argent, donc tu dois simplement lui proposer de payer un dédommagement et ils fermeront leur gueule. Répondît-il en arborant un sourire fier de son accomplissement.

- J'aurais pu payer, ce n'est pas l'argent qui me cause un problème! M'exclamais-je mal, ne comprenant pas réellement les raisons de dépenser des billets envers mon patron. Quelques jours et sa colère se serait dissipée avant de complètement disparaître.

- C'est étrange, mais merci aurait été mieux. Dit-il dans un rire amusé.

- Merci. Fis-je en m'inclinant, par signe de pure politesse.

- Ne sois pas aussi poli, ça ne m'a pas coûté la peau du cul, m'avoua-t-il en haussant un sourcil, bien qu'une lueur mensongère passait dans ses prunelles sombres, bon, je m'en vais, tâche d'être moins maladroit à l'avenir. Au revoir. Me salua l'ébène en s'éloignant progressivement avant de s'évanouir de mon champ de vision.

Il m'intriguait.

𝐮𝐬 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Where stories live. Discover now