❛ lim.jb

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2017

Les gens disaient que la nuit portait conseille, qu'elle réparait nos problèmes de la journée, mais tout ce qu'elle m'apportait ce soir était de la haine et une forte envie d'oublier ce qui m'entourais. Ce fût la décision que je pris sans plus de réticence inutile, un bar, de l'alcool et des gens en masse. Le mois de novembre était plutôt froid, la fine neige ayant recouvert la ville quelques heures n'était maintenant qu'un mélange brun sur le bord des trottoirs, maquillant la ville d'une décors repoussant. L'air m'asphyxiait tel un manque cruel d'oxygène et elle dégageait une odeur d'essence, ce qui provoquait un mal de tête désagréable chez ma personne.

Après être entré dans l'endroit tout aussi étouffant que l'extérieur, je pris place au bar en commandant un verre contenant une dose d'éthanol concentré. Si le premier verre n'avait pas la force de m'aider ce soir, le deuxième ainsi que le troisième le ferait certainement. Je pensais encore et encore à ce job, je le détestais peut-être, mais me faire mettre à la porte en m'affirmait que j'étais un incompétent, heurtait particulièrement mon estime. En un laps de temps d'à peine un maigre mois, ma vie s'écroulait morceau par morceau. Ses fondations s'affaiblissaient et un jour, elles allaient me tomber dessus sans que je n'y attende.

Parfois, dans des moments de réflexions intenses, j'aurais peut-être dû écouter mes parents me conseillant de faire de bonnes études ou sinon j'allais me retrouver sans rien, sans ressources, sans repères et sans personne à mes côtés. Je commençais à réaliser l'amère réalité de ma vie misérable que personne n'enviait. Lorsqu'il m'arrivait de passer devant une de ses nombreuses universités à Séoul et d'apercevoir ses étudiants fiers en pleine réussite, au tréfonds de mon âme tourmentée, je les jalousais. Ils étaient la fierté de leur parents, ils possédaient une bande potes fidèles ainsi qu'unis et ils savaient qu'ils avaient un futur. Alors que de mon côté, j'étais un déchet et une honte pour mes géniteurs, puis je me trouvais trop préoccupé par mes problèmes inintéressants pour reprendre ma vie en main ou même, pour avoir le culot d'engager une conversation avec un être humain. Les seuls gens qui m'abordaient c'était lorsque je me retrouvais dans un bar à me morfondre, exactement comme maintenant, et c'était généralement des jeunes femmes ne possédant qu'un souhait à mon encontre. Un souhait sur lequel elles pouvaient aller se faire voire.

Au même moment où je ne faisais qu'une gorgée de mon deuxième verre d'alcool, une groupe de garçons pénétraient à l'intérieur. Ils étaient quatre et semblaient aussi vifs que des adolescents pré-pubères qui mettraient les pieds dans une boîte pour la première fois. L'un d'entre eux attira particulièrement mon attention, sans doute plus jeune et plus grand que moi, il avait des cheveux noirs légèrement ondulés, un corps qui paraissait parfait ainsi que bien proportionné, il était tout bonnement magnifique. C'était ce genre de type par qui je rêvais de me faire aborder. J'entrevis son visage en un rapide coup d'œil lorsqu'il passa à côté de moi, son grain de beauté sous un de ses yeux était unique.

La soirée s'écoulait à une allure fulgurante, surtout quand j'avais quelqu'un sur qui me perdre avec une passion incompréhensible. Mes iris marrons le dévoraient discrètement du regard. Cela faisait une moment que je n'avais pas été intéressé par un homme, j'étais conscient que baser mon attirance sur son physique se trouvait superficiel, mais j'étais trop lâche pour trouver le courage de lui adresser la parole. Tandis que je lui jetais un énième coup d'œil, nos regards s'accrochèrent délicieusement. J'haussais un sourcil, amusé ainsi qu'heureux par ce qui se déroulait, mon comportement le fit rougir et détourner le regard, se concentrant à nouveau sur ses amis. Bravo Jaebeom.

Cela devait faire une trentaine de minute depuis que mon échange de regards s'était produite avec ce bel inconnu et l'alcool commençait à me monter à la tête, mais d'une manière inoffensive qui me recouvrait seulement d'un filtre satisfaisant. Je sentis une main se déposer sur mon épaule, me faisant sursauter. En me retournant, je découvris pour ma plus grande joie ce jeune homme aux prunelles pétillantes. Dans un mouvement hésitant, il s'approchait de mon oreille.

- Je n'ai pas l'habitude de demander ce genre de chose, mais, hm...Entama-t-il d'une voix timide.

- Tu veux me proposer d'aller danser, c'est ça? Le coupais-je à mon tour dans son oreille.

Il hochait positivement de la tête avec un sourire comblé mélangé d'une incessante timidité. Pour simple réponse, je me levais en l'entraînant sur la piste de danse. Il y avait un certain moment que cela ne m'était arrivé, danser avec un étranger à travers d'autres qui se trémoussaient sous le rythme de la musique vibrante tout en me perdant dans les yeux de mon vis-à-vis ou l'ambiance enivrante que dégageait l'endroit.

- C'est quoi ton nom? Me questionna-t-il assez fort pour que je l'entende tout en se rapprochant de moi.

- Jaebeom, toi? Demandais-je à mon tour en le détaillant sans pudeur tel une œuvre d'art docilement accrochée dans un musée.

- Yugyeom. Me répondît-Il avec un petit rictus.

Yugyeom, ce n'était pas un prénom commun, il était le premier que je rencontrais. Ce prénom faisait échos dans ma tête pour s'y encrer et s'y coincer comme une sangsue sur de la peau. Nos corps étaient maintenant collés, se mouvant au son de la musique. Ce type était certainement un danseur, il suffisait d'apercevoir la manière dont il bougeait. Ça me fascinait. L'une de mes mains se posa dans le bas de son dos, tandis qu'il m'adressait un regard indéchiffrable en entourant mon cou d'une faible prise, lui donnant l'occasion de continuer à se trémousser. Pendant qu'on se laissait aller, immergés par une panoplie de sentiments autant innocents que charnels, deux gars commencèrent à se pousser à quelques centimètres d'où on se situait. Par réflexe, j'attira Yugyeom contre moi, pour qu'il ne se retrouve pas la victime d'un coup causé par la dispute de ces idiots saouls. Sur le moment, je pensais l'avoir rapproché d'une distance raisonnable, mais bien vite, je remarquais ou sentais plutôt, son corps complètement collé au mien. Il me détaillait d'un regard presque fiévreux, les joues roses. Cette vue me fit l'effet d'une choc électrique jouissif. C'était décidé, j'allais me le faire cette nuit.

𝐮𝐬 | 𝐣𝐣 𝐩𝐫𝐨𝐣𝐞𝐜𝐭Où les histoires vivent. Découvrez maintenant